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Célébration des 90 ans de la Cité Frugès-Le Corbusier à Pessac (Gironde) le Samedi 11 juin 2016

L’espace indicible est peut-être le maître mot pour désigner l’univers du grand architecte. L’héritage de le Corbusier est colossal et n’en a pas fini d’être réévalué ou explorer, et pas seulement par les architectes.

Disparu noyé tragiquement le 27 août 1965, au large de la baie de Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes), son œuvre, elle, est insubmersible. Ainsi, vouloir célébrer les 90 ans de la Cité Frugès-Le Corbusier, c’est redécouvrir une face cachée de ce génie, car pour la plus grande partie du public il fut avant tout l’architecte du fonctionnalisme strictement machiniste ” La machine à habiter “, cette vision très réductrice a été fortement nuancée depuis quelques années. Car Le Corbusier disait souvent qu’il fallait chercher le vrai sens, la clé de son architecture dans son œuvre plastique, ou plutôt dans la synthèse entre l’architecte et les arts plastiques. Il condensa cette idée dans une phrase célèbre : ” Il n’y a pas de sculpteurs seuls, de peintres seuls, d’architectes seuls. C’est l’idée de la synthèse des arts majeurs. Le moment était venu de retrouver le rôle de la poésie.

Pourquoi une telle aura aujourd’hui ? Parce que Le Corbusier n’est pas simplement un architecte mais une grande figure du XXème siècle avec l’écriture ou la peinture. Né le 6 octobre 1887 à la Chaux-de-Fonds, en Suisse, et naturalisé français en 1930, Charles-Edouard Jeanneret, dit Le Corbusier, doit notamment sa renommée au fait d’avoir théorisé les acquis stylistiques du Mouvement moderne et énoncé ses 5 points d’une architecture nouvelle : Le pilotis, le toit-terrasse, le plan libre, la façade libre et la fenêtre en longueur. Le Corbusier a inventé un nouveau langage et l’architecture a fait un bond formidable. Et son œuvre dépasse le cercle des architectes. ” Un héritage visionnaire, mais écrasant ” conclut l’artiste américain Tom Sachs lors de la Biennale d’architecture de Venise en 2010 en concevant ” Le Corbusier installation – ce maître de l’architecture “.

Et Xavier Veilhan avec son expo ” Architectones ” dit de lui : ” Le Corbusier est un peu le Marcel Duchamp de l’architecture, il a peu produit, environ 70 bâtiments, mais la déflagration autour de son travail est tellement énorme “. L’homme envisage la ” mobilité avant l’heure “, alors il est loin d’être enterré. Il augure les architectes contemporains mais on n’imite pas son langage, il est le premier architecte global dans sa réflexion et dans sa pratique.

Pourquoi Le Corbusier à Pessac, rêve inachevé d’un architecte suisse, la Cité sortira finalement de terre, laborieusement, des 130 habitations prévues, 51 seulement verront le jour. L’aventure débute en 1923, Henry Frugès, riche industriel bordelais, propriétaire de sucreries et raffineries, s’adresse à l’architecte Charles-Edouard Jeanneret-Gris, déjà connu sous le pseudonyme de ” Le Corbusier “, après avoir lu un de ses articles paru dans la revue d’architecture l’Esprit Nouveau.

Le choix donc se porte sur Pessac, commune rurale en pleine expansion. Cette banlieue de Bordeaux a bonne réputation, elle est connue pour son air pur et son large ensoleillement. Frugès et Le Corbusier imaginent l’Ensemble de Pessac comme un ” Laboratoire “, permettant à l’architecte de réaliser dans la pratique ses théories, et de réaliser en dur un Habitat utopique seulement fantasmé jusqu’alors. Le défi est immense. Il ne sera qu’en partie réalisé, et ne rencontrera pas le succès attendu.

Habitat social avant l’heure dans le développement du logement ? Mais Le Corbusier a voulu anticiper, inventer une formule qui ne collait pas avec la mentalité de sa future clientèle et de l’époque.

Quoi qu’il en soit, l’exposition à Pessac ressuscite l’un des créateurs les plus passionnants et les plus controversés du XXème siècle. ” C’est le destin d’un bâtisseur qui a inspiré les nouvelles générations “ précise Jean-Louis Cohen, spécialiste mondial de son œuvre.

Les générations se succèdent et chacune, en son propre moment l’entend différemment. Le Corbusier s’enseigne dans le monde entier, les études, les publications, les expositions à son propos ne se comptent plus. En Le Corbusier, il y a du prophète et du poète qui interprète le monde moderne.

Le Corbusier a parlé de ses réalisations comme des machines à habiter, cependant ses compositions plastiques répondent bien à une forme basée sur la personne, un confort maximal dans les relations entre l’homme et son espace vital sans oublier la nature. Des liens étroits qui unissent l’urbanisme et l’humanisme.

Eric Muth

Célébration des 90 ans de la Cité Frugès-Le Corbusier

Samedi 11 juin 2016 à 19H à la Maison Frugès-Le Corbusier

4, rue le Corbusier à Pessac

Conférences et expositions à partir de 16H

Expositions du Samedi 11 juin au dimanche 18 septembre 2016

Renseignements et réservations Kiosque culture et tourisme au 0557936540 ou kiosque@mairie-pessac.fr

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