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De 1792 à aujourd’hui : jeux de société et totalitarisme révolutionnaire

jeu revolution

Les folies d’aujourd’hui se donnent des airs de nouveauté, elles prétendent lutter pour la justice et l’égalité, mais elles ne sont, en réalité, que les derniers avatars du modernisme révolutionnaire dans ses débordements les plus totalitaires.

Aujourd’hui, nous pouvons lire dans Le Huffington Post (et dans tous les grands médias, d’ailleurs) :

« ÉGALITÉ – Pourquoi le roi devrait-il avoir une position plus élevée que la reine ? Pourquoi le Roi, la Reine et le Valet devraient-ils être blancs ? Cet été, Indy Mellink joue aux cartes avec ses cousins. Elle s’étonne alors le roi est le plus fort de tous et que la reine est en dessous et non pas à égalité avec lui. Trouvant [la règle] absurde, la jeune néerlandaise de 23 ans en discute avec ses parents et ses amis.

« Je me suis dit que quelqu’un devrait concevoir une alternative, un jeu de cartes différent où nous n’aurions pas cette inégalité », précise-t-elle. […]

En seulement quelques semaines, elle imagine un jeu de cartes [où] le roi, la reine et le valet sont remplacés par de l’or, de l’argent et du bronze. Pour le reste, rien n’a changé. […]

« Ce jeu de cartes a été conçu avec la passion de lutter pour l’égalité des sexes et des races. Notre objectif est que tout le monde se sente à l’aise en jouant aux cartes », conclut Indy Mellink.

En 2018 en France, The Moon Project a édité plusieurs jeux qui parlent d’égalité. Il y a notamment Une Bataille féministe, un Mémo de l’égalité ou encore le Sept familles inspirantes. »

Lisons désormais ce texte sur le jeu d’échecs, extrait du Moniteur du 20 brumaire an 2 (10 novembre 1793) :

Le citoyen Guyton-Morveaux s’interrogeait :

« Sera-t-il permis à des Français de jouer à l’avenir aux échecs ? Cette question fut agitée, il y a quelques jours, dans une société de bons républicains, et il fut conclu, comme on devait s’y attendre, par la négative absolu.

Mais on demanda ensuite s’il ne serait pas possible de républicaniser ce jeu, le seul qui exerce véritablement l’esprit… »

« Tout le monde sait que le jeu d’échecs est une image de la guerre ; jusque là rien qui répugne à un républicain… »

« Ce sera le jeu des camps, ou si l’on aime mieux de la petite guerre. Le mot échecs a une étymologie royale ; c’en est assez pour le condamner à l’oubli… »

« Le personnage principal sera le porte drapeau, ou pour mieux dire, le drapeau. Il ne sera pas difficile de donner à la pièce une forme convenable à cet attribut ; elle tiendra la place du ci-devant roi […] ; lorsqu’on l’attaquera, on en avertira par ces mots : au drapeau ; lorsqu’elle sera forcée, on criera victoire ; lorsqu’elle sera seulement enfermée, on dira blocus…

La pièce appelée si bêtement reine ou dame sera l’officier général, pour abréger, l’adjudant. Les tours seront les canons, et l’on ne cherchera plus le rapport de leur mobilité avec leur dénomination. Roquer sera mettre un canon près du drapeau ; on l’annoncera en disant : batterie au drapeau. Les fous représenteront la cavalerie légère, les dragons. Les ci-devant chevaliers étaient déjà descendus au rang de cavaliers. Les pions formeront l’infanterie […] quand ils auront enfoncé le camp ennemi jusqu’à sa limite […] leur nouvelle marche ne sera plus que l’image naturelle de l’élévation en grade d’un brave soldat. »

Les similitudes sont fortes, n’est-ce pas ? N’oublions pas que l’un a été écrit à l’aube de la Terreur. Nous ne sommes donc pas en 1788 ou en 1789, comme on nous le répétait avant et pendant le mouvement des Gilets Jaunes, nous nous approchons dangereusement de 1793 et 1794 !

Louis de Lauban

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