Chretienté/christianophobieTribunes

Sermon sur l’Action catholique et la civilisation chrétienne

Nous célébrons aujourd’hui la fête de notre très cher et très vénéré pape Saint Pie X. Parmi les encycliques qu’il a écrites, il y a l’encyclique Il Fermo Proposito du 11 juin 1905. Le Pape y parle de la civilisation chrétienne et de son extension par l’Action catholique.

L’Action catholique désigne le travail de christianisation du monde. Aujourd’hui, en m’appuyant sur cette encyclique, je vous parlerai de la civilisation chrétienne et des principes de l’Action catholique.

La civilisation du monde, c’est la civilisation chrétienne

Notre-Seigneur Jésus-Christ est Dieu le Fils fait homme. Il s’est fait homme et a habité parmi nous afin de nous faire connaître Dieu, Son œuvre, les raisons de notre existence, ce qui se passe après la mort, le jugement, le Ciel et l’enfer. Il est venu non seulement pour nous faire connaître la Vérité, mais aussi pour nous communiquer la capacité de vivre selon cette Vérité, c’est-à-dire en aimant Dieu notre Père par-dessus tout et notre prochain comme nous-mêmes. Ainsi, Notre-Seigneur Jésus-Christ conduit ceux qui l’écoutent vers l’amour parfait et la paix éternelle. Autrement dit, vers le bonheur éternel en Dieu.

Notre-Seigneur Jésus-Christ a fondé l’Église catholique romaine pour continuer Son œuvre jusqu’à la fin du monde. L’action de l’Église catholique sur les individus et les sociétés est la même que l’Action de Notre-Seigneur Lui-même. L’Église catholique sanctifie les hommes personnellement, et par voie de conséquence Elle sanctifie les sociétés humaines. En effet, sous l’action de l’Église catholique, les hommes apprennent à aimer Dieu et à aimer le prochain ; ils apprennent à pratiquer les vertus de justice, de prudence, de force et de tempérance ; ils apprennent à assumer courageusement leurs obligations familiales, professionnelles et civiles.

Si les hommes deviennent meilleurs, alors la société humaine devient meilleure. C’est logique. Et c’est ainsi que sous l’action de l’Église catholique, les sociétés humaines se perfectionnent spirituellement et matériellement. Le perfectionnement d’une société humaine dans le domaine spirituel, intellectuel, artistique, scientifique, technique, c’est ce qu’on appelle la civilisation. La civilisation chrétienne, c’est donc le perfectionnement spirituel, intellectuel, artistique, scientifique et technique de la société humaine sous l’impulsion et la direction de l’Église catholique, c’est-à-dire de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

La civilisation du monde est donc une civilisation chrétienne. Pourquoi ? Parce que seul Jésus-Christ et Son Église donnent aux hommes le pouvoir d’atteindre leur perfection humaine. Voici ce que dit le pape Saint Pie X :

« La civilisation du monde est une civilisation chrétienne ; elle est d’autant plus vraie, plus durable, plus féconde en fruits précieux, qu’elle est plus nettement chrétienne ; d’autant plus décadente, pour le grand malheur de la société, qu’elle se soustrait davantage à l’idée chrétienne. »

L’histoire des peuples du monde illustre à l’évidence cette réalité.

La civilisation chrétienne du monde, cela signifie-t-il que tous les peuples deviennent identiques et perdent leur originalité ? Pas du tout, et cela est une marque de l’action divine à travers l’Église catholique. En effet, Dieu a fait les peuples avec leur génie propre et leurs particularités. L’Église catholique ne les détruit certainement pas ! Elle garde et perfectionne les bons éléments des civilisations païennes ; elle élimine leurs éléments de brutalité, de criminalité, d’indécence et de chaos ; elle donne à chaque peuple les moyens de se perfectionner selon son génie propre. Ainsi la civilisation chrétienne française diffère de la civilisation chrétienne espagnole ou anglaise ou russe. Si les shoguns Tokugawa n’avaient pas brutalement étouffé l’évangélisation du Japon au XVe siècle, on aurait aujourd’hui une civilisation chrétienne japonaise fort intéressante, qui dépasserait largement ce que l’ère Édo nous a laissé.

L’opposition à la civilisation chrétienne

Quand Notre-Seigneur Jésus-Christ est venu sur terre, certaines gens se sont opposées à Lui, à Son enseignement et à Sa douce action sur les hommes. Depuis ce temps-là, à travers l’histoire, il y a toujours eu des gens pour lutter contre l’Église catholique et s’opposer à son action civilisatrice. Quelle est leur motivation pour agir ainsi ? Ils ne veulent pas rendre à Dieu l’honneur, l’amour et l’obéissance qui Lui sont dû ; au contraire, ils veulent se laisser aller à leurs passions désordonnées pour les plaisirs, la richesse, le pouvoir et la gloire.

De nos jours, l’opposition à l’expansion de la civilisation chrétienne consiste surtout dans la laïcité et l’œcuménisme. On enseigne faussement que l’État doit donner les mêmes droits à toutes les religions car toutes les religions se valent. On enseigne faussement que la religion catholique n’est pas meilleure que les autres et donc qu’elle n’a pas à étendre son action sur tous les peuples. Ici même au Japon, eut lieu un évènement qui illustre cet œcuménisme. À Kyoto sur le Mont Hiei en août 1987, eut lieu une grande rencontre des représentants de toutes les religions, pour prier ensemble pour la paix dans le monde, mettant toutes les religions sur un pied d’égalité. Le cardinal Arinze y représentait l’Église catholique. De telles réunions ne sont que mensonges et hypocrisie. La paix, c’est la tranquillité de l’ordre. Quand les choses sont en bon ordre, alors on jouit d’une tranquillité qu’on appelle la paix. Tant que les hommes ne se mettent pas en ordre avec Dieu, en donnant à Jésus-Christ l’honneur qui Lui est dû comme Rédempteur unique et universel, alors il ne peut y avoir de paix pour eux. Écoutez dans la Bible ce que Dieu disait déjà par la bouche du prophète Jérémie. Cela s’applique à tous les représentants des fausses religions :

« Depuis le prophète jusqu’au sacrificateur, tous usent de tromperie. Paix ! paix ! disent-ils ; Et il n’y a point de paix » (Jer 6 ;13-14).

L’opposition au développement de la civilisation chrétienne dans le monde ne doit certainement pas nous décourager. Au contraire, cette opposition doit stimuler notre amour pour Dieu et pour notre prochain, et nous pousser à agir d’autant plus courageusement pour étendre le règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ dans nos sociétés. C’est l’Action catholique.

Les principes de l’Action catholique

L’Action catholique est fondée sur quelques principes qui valent en tous temps et en tous lieux. D’abord, puisque l’Action catholique a pour but d’amener Notre-Seigneur dans les sociétés familiales et civiles, nous devons être nous-même unis à Notre-Seigneur Jésus. Nous ne pouvons donner aux autres ce qu’on n’a pas. Nous devons développer notre propre vie spirituelle, c’est-à-dire notre vie d’amour personnel avec Notre-Seigneur, afin d’aider les autres à le faire. Sans une bonne vie spirituelle, nous manquons d’intention droite dans nos actions, nous nous décourageons dans les difficultés, notre action est nécessairement inefficace.

Ensuite, il faut cibler les problèmes principaux auxquels les gens de notre entourage sont confrontés ou les questions spirituelles qu’ils se posent, et apporter les réponses catholiques. Les gens seront plus disposés à écouter s’il s’agit de sujets qui les préoccupent. Par exemple, la question de la justice sociale, des guerres incessantes du monde moderne, du vieillissement de la population, de la légalisation des pratiques LGBT…

Ensuite, le pape Saint Pie X dit :

« Il importe par-dessus tout que les catholiques observent entre eux une concorde exemplaire. »

Faisons attention que c’est une tactique très commune du démon d’essayer de semer la discorde entre les catholiques pour rendre vains leurs efforts.

Ensuite, il faut se montrer fièrement catholique et agir en catholique là où on est, sans respect humain, sans se laisser influencé par l’environnement païen. Que ce soit en famille, à l’école, au travail, dans les évènements sociaux. Enfin, il faut toujours travailler sous la direction de la hiérarchie de l’Église catholique afin de ne pas s’égarer.

Conclusion

Chers amis, relisez ce que dit Saint Paul dans l’Épître d’aujourd’hui. Saint Paul résume tout l’esprit qui doit nous conduire dans notre Action catholique : « Notre prédication ne procède ni de l’erreur, ni d’intentions impures… nous ne parlons pas pour plaire aux hommes, mais à Dieu qui juge notre cœur… Jamais nous n’avons cherché de profits personnels… nous n’avons pas ambitionné une célébrité parmi les hommes, ni chez vous, ni ailleurs… Comme une mère entoure de tendresse les enfants qu’elle nourrit, dans notre affection pour vous, nous désirons vivement vous donner non seulement l’Évangile de Dieu, mais encore notre vie. Car vous êtes devenus très chers à notre cœur. »

Que Notre-Dame, Reine des Apôtres, nous bénisse. Amen.

Un prêtre missionnaire au Japon

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.