Mgr Flavien Melki béatifié le 29 Août 2015
” Qu’ils suivent le Christ, qu’ils l’aiment, lui, le seul qui ne déçoit pas, le seul qui n’est pas trompé, le seul qui ne se trompe pas. Qu’ils l’aiment parce que ce qu’il promet est vrai. Mais parce qu’il ne le donne pas maintenant, la foi chancelle ; continue, persévère, supporte, accepte ce retard, et tu as porté ta croix “. Cette vision du ciel exprimée par Saint-Augustin (354-430), Mgr Flavien Melki l’a vécu dans sa chair jusqu’au bout, pour montrer aux hommes que Jésus est le seul chemin qui mène à Dieu.
La béatification de Mgr Flavien Melki, le 29 Août 2015, au Couvent patriarcal Notre-Dame de la Délivrance de Charfet (Liban), et présidée par le Cardinal Angelo Amato, au nom du Pape François, ouvre bien une lueur d’espérance pour l’Eglise Syriaque Catholique d’Antioche, et donne une preuve flagrante que le martyre est un signe éclatant de la Sainteté de l’Eglise.
Le Serviteur de Dieu Flavien Michel Melki, évêque syro-catholique (1858-1915) tué par les Ottomans au nom de sa Foi à Djezireh (Turquie), le 29 août 1915, inspire un signal fort pour les chrétiens d’Orient, dans cette région où les petites communautés chrétiennes sont une nouvelle fois persécutées, décimées ou contrainte à l’exil.
Le témoignage de Mgr Melki à cette époque donne des informations supplémentaires sur les étapes du plan d’anéantissement : ” Il était évident que le gouvernement préparait un mauvais coup contre les chrétiens, mais personne n’en prévoyait l’ampleur ou les modalités. D’abord c’est l’obstruction des formalités gouvernementales : les permis, les déclarations de cadastres, les demandes d’Etat civil moisissent dans les tiroirs. Puis commencent les petites incitations religieuses. La nuit, les tirs sont lancés contre la maison des Dokmak et les Adam, notables de Mardine ; une autre nuit la maison des Djinendji est prise pour cible. La clôture de l’Eglise est maculée d’ordure avec une croix sur le grand portail. Toutes les plaintes sont sans réponses “
” Un nouveau pas officiel cette fois est franchi. Les Eglises sont sommées de présenter leurs permis, on sait qu’en général elles n’en ont pas. Ce ne sont que de simples maisons où les fidèles se réunissent pour la prière. Bientôt c’est la relève du cadastre avec les mesures (longueur, largeur, contenu), là aussi ces données n’existent pas et les fonctionnaires, supposés chargés de dresser le relevé, ne viennent pas.
Et voila qu’on touche aux personnes, le gouvernement demande le nom des prêtres en charge et en limite le nombre à sa guise. Il en est de même pour les diacres estimés trop nombreux. C’est l’Etat qui se charge de les désigner et de les reconnaître… “
Ordonné diacre en 1886, puis prêtre, vicaire général et enfin sacré évêque de Jazireh, le 19 Janvier 1913, à Beyrouth. Incarcéré et torturé, il meurt, témoin de la Foi, le 29 Août 1915.
Toute sa vie Mgr Melki aura professé la Foi catholique. Ainsi une fois de plus ” la bure franciscaine fut teinte du sang des martyrs “.
Pour être en communion et solliciter l’intercession du Bienheureux Mgr Flavien Michel Melki, la prière officielle en langue française :
Seigneur Jésus, toi qui a révélé à ton serviteur le bienheureux Flavien Michel Melki, la Foi de l’Eglise, à laquelle il s’est attaché sans réserve, toi qui lui a inspiré le courage d’annoncer, sans relâche, la bonne nouvelle de l’Evangile aux chrétiens du Sud-Est de la Turquie, toi qui l’a soutenu dans les persécutions et les épreuves, pour l’unité de l’Eglise Syriaque.
Nous te demandons, Seigneur Jésus, d’agréer la prière de ceux et celles qui t’invoquent au nom de ton serviteur, l’évêque Michel, mort pour ton amour.
Accorde aux chrétiens d’Orient, la grâce de s’unir dans la Foi et de former un jour, comme tu l’as voulu : ” Un seul troupeau sous la houlette d’un seul pasteur – confirme-les dans l’unité et la charité – Soutiens-les, Seigneur, dans les épreuves de la vie – Rends-les fidèles à ton nom, à ton Evangile, et à ton Eglise, à l’Exemple de notre Bienheureux qui proclamait : ” Je verse mon sang pour mes brebis “, pour la gloire de ton Saint Nom, dans l’unité du Père et de l’Esprit Saint. Amen
Eric Muth