Chretienté/christianophobie

Eglise Sainte Rita / Père Jacques Hamel : l’Eglise, voilà l’ennemi !

Près de 500 personnes se sont rassemblées ce lundi 15 août devant l’église Sainte Rita à Paris après la Procession pour assister à la messe et prier la Vierge Marie.

Devant l’église, il y avait tant de personnes différentes, d’âges différents, de milieux différents, d’expressions de Foi différentes qu’elles illustrent ce qui  devrait être le slogan de l’Eglise catholique : “Venez comme vous êtes” pour reprendre Stéphanie de Tournon présente à la messe.

Comme vous le savez, Vexilla Galliae soutient depuis le début et sans réserve les défenseurs de l’église Sainte Rita et il nous a semblé important de revenir aujourd’hui sur l’expulsion de l’église Sainte Rita avec ce témoignage spontané écrit à chaud par Stéphanie de Tournon présente alors sur les lieux.

Oui, revenons sur cette expulsion scandaleuse et judicieusement orchestrée début août en pleine trêve estivale et quelques jours seulement après l’assassinat du père Jacques Hamel.

Vexilla Galliae

Ce 3 août 2016, rue François Bonvin, 75015. La rue est calme. Il fait encore nuit : nuit estivale, calme et douce. Tout le monde se retrouve dans l’ombre encore protectrice pour défendre l’Eglise Sainte Rita de l’expulsion, de la profanation et de la destruction. La diversité des conditions, des âges et des origines sociales frappe.

A 6 heures pile, nous entrons en ordre pour assister à la messe. L’Abbé de Tarnouarn est déjà à l’autel en soutane accompagné de son enfant de chœur. Il prononce quelques mots de bienvenue et remercie chaleureusement les fidèles présents auxquels il annonce les grâces de la générosité du Christ. Le prêtre est rayonnant, l’atmosphère lourde dans l’assistance. Le père Billot se propose pour les confessions. La messe commence forte, belle, et pieuse. L’assemblée est fervente en prières

Mais déjà, des bruits sourdent : des cars de CRS, les voix des hommes, le matériel qu’on décharge. Nous apprenons par des camarades à qui l’entrée dans l’église a été interdite, que la rue est barrée, que l’assaut va être donné. Nous prions. Au milieu de la messe, vers 6 heures et demie, des élus ceindés des écharpes tricolores font leur apparition dans l’église. Espoir ! Le père les remercie chaleureusement de leur soutien. La messe est de plus en plus forte. Nous entrons en prière, c’est l’eucharistie. Les bruits sont de plus en plus forts. L’enfant de chœur d’un courage admirable ne faillit pas, sert sans se laisser émouvoir. Il y a des vieilles dames, des messieurs, une femme enceinte et même un chien qui défendra vaillamment l’autel.

C’est la fin de la Sainte Communion. On sait par des fidèles postés à l’extérieur un peu partout que l’assaut est imminent. La police, des CRS sont en position. Sainte Rita est encerclée. Partout, des fidèles rassemblent les objets sacrés. Les portes de l’église sont fermées. Nous attendons fébrilement. Nous prions.

Et puis c’est le déchaînement de violence. Les portes sont défoncées avec une force inouïe. Un CRS parvient à s’introduire sur la mezzanine et se positionne. Alors les jeunes très soudés, très beaux forment une chaîne tous coudes à coudes. Il y a des jeunes filles aussi. Les coups sont de plus en plus violents, de plus en plus sourds. Finalement, le premier CRS apparaît casque visière abattue. Il s’est arrêté. Il nous regarde un peu surpris, un peu ennuyé. Il s’attendait à une riposte physique, pas à la ferveur d’un Ave Maria !

Alors, nous, les fidèles, nous entonnons des « Je vous salue Marie ». Nous prions et chantons de toute notre âme, de tout notre cœur ! Fort, si fort que des policiers sont interloqués. Ils sont maintenant nombreux dans le vestibule. Sur la mezzanine, le CRS a été rejoint par deux policiers en civil dont une femme qui porte une oreillette. L’homme tient fébrilement une caméra à la recherche d’infractions. Il n’y en aura pas ! Le Père a appelé à la non violence.

Nous continuons de chanter et là, après ce long face à face, l’assaut final est lancé. Un déchaînement inouï. Les hommes, les jeunes filles sont arrachés un à un à l’église. Les fidèles résistent pacifiquement. Des cris retentissent. L’affrontement est d’une violence redoutable. Les policiers avancent progressent, inexorablement happant les fidèles un à un. Les gaz lacrymogènes fusent dans ce lieu clos, protégé que devrait être un lieu de culte. Les matraques tournoient devant l’autel. Maintenant que les policiers cernent, que les matraques sont proches des visages, les chants cessent peu à peu. Les fidèles s’étranglent sous les gaz lacrymogènes, étouffent, pleurent. Une vieille dame et une femme enceinte sont emmenées de force. L’enfant de chœur est attrapé, lui aussi, tel un vilain chenapan, lui, si fidèle, si courageux, si confiant. Ce n’est plus que confusion et cris. Les fidèles sont groupés autour du Prêtre qui continue infailliblement la Sainte Messe, son cœur à cœur avec Dieu. Le père Billot s’interpose courageusement entre plus d’une quinzaine de CRS, les bras en croix pour faire un rempart de son corps. Il est maintenant jeté au sol, face contre terre, les bras toujours en croix. Il sera emmené dans les conditions que l’on sait. Les violences se font alors insupportables. L’atmosphère est devenue irrespirable. Les gaz fusent encore à couvert. Il n’y a plus que cris, quintes de toux. Les fidèles étouffent. L’Abbé de Tarnouarn est toujours là, priant, héroïque.

Mais la bataille est perdue. Il faut se rendre. Les dernières fidèles retenus dans l’église sortiront deux par deux encadrés par des CRS jusqu’au barrage lourdement défendu. Le Prêtre sera resté jusqu’au bout, dans l’église. Il sortira le dernier pour rejoindre la foule de l’autre côté du barrage, accueilli par les bravos et les applaudissements de la foule nombreuse qui s’est assemblée dans la rue en signe de soutien. Voilà les fidèles sont vaincus. L’église est occupée. Le pouvoir peut être satisfait.

Pourtant, et c’est palpable, les policiers ne sont pas fiers de ce qu’ils viennent de faire. Au fond de nous-mêmes nous savons que cela ne pourra pas durer car le Seigneur ne le permettra pas. Amen.

Stéphanie de Tournon

NDLR :

L’Abbé  de Tanouarn vous donne  rendez-vous le dimanche 4 septembre à 11 Heures, autour de Sainte Rita : “Venez comme vous êtes, venez pour le Christ qui ne propose ni parkings ni logements sociaux, mais qui offre à qui, seulement la lui demande avec foi, la vie éternelle.”

D’après l’article de l Abbé Guillaume de Tanouarn : http://ab2t.blogspot.fr/2016/08/merci-tous-pour-sainte-rita.html?spref=fb&m=1

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