La cérémonie d’investiture de la Commission Royale pour la France des nouveaux chevaliers et dames de l’Ordre Sacré et Militaire Constantinien de Saint Georges du 5 avril 2025
Le 5 avril dernier, j’ai eu l’insigne honneur d’être présent à la Chapelle Saint-Louis, au cœur de l’École Militaire, place Joffre à Paris pour la messe d’investiture des nouveaux chevaliers Français de l’Ordre Sacré et Militaire Constantinien de Saint Georges, messe au cours de laquelle, S.A.R. le Duc de Calabre, en droit S.M.S. le Roi Pierre Ier des Deux-Siciles a consacré l’Ordre au Sacré Cœur de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Rappelons tout d’abord que l’Ordre Sacré et Militaire Constantinien de Saint Georges est réputé avoir été fondé par l’Empereur Constantin lui-même après la découverte de la Vraie Croix par sa mère, Sainte Hélène, mais que tous s’accordent à dire que c’est là un récit légendaire, chose assez évidente puisque les ordres de chevalerie n’apparurent pas avant le XIVème siècle. Il n’empêche que l’ordre peut revendiquer les patronages illustres de Saint Georges et de Saint Constantin, ce qui est très prestigieux. Historiquement, l’Ordre fut fondé au XVIe1 siècle par des princes byzantins exilé, les Ange de Drivaste (Angeli Flavi Comneni). Leur grand-maîtrise de l’Ordre est reconnue et confirmée par les Papes Jules III, et Grégoire XIII. Le dernier Ange, Jean-André vendit son ordre et ses droits sur Constantinople à François Farnèse, 7e Duc de Parme, Plaisance et Castro, transaction reconnue par le roi des Romain, futur empereur Léopold Ier et par le Pape Innocent XII. Unie au chef de la Maison Farnèse, la grand-maîtrise de l’ordre passa aux Bourbons (1731) en la personne de l’Infant Charles, fils de Philippe V d’Espagne, par l’intermédiaire de sa mère Élisabeth Farnèse, sœur du dernier représentant mâle des Farnèse. Devenu roi de Naples et de Sicile par droit de conquête, Charles transféra le siège de l’Ordre à Naples. Il devait ensuite recevoir la couronne d’Espagne où il fut appelé à la succession de son frère Ferdinand VI et où il régna sous le nom de Charles III à partir du 11 septembre 1759, non sans avoir transmis à son troisième fils Ferdinand l’ensemble de ses biens et possessions italiennes notamment l’ordre constantinien dont la succession devait revenir de mâle en mâle à « l’aîné farnésien », passation confirmée par le pape Clément XIII le 19 décembre 1763. Aujourd’hui, c’est S.A.R. le prince Pierre de Bourbon des Deux-Siciles, duc de Calabre et comte de Caserte, chef de la famille royale des Deux-Siciles qui est grand maître de l’ordre sacré, militaire et constantinien de Saint-Georges comme le furent ses ancêtres les rois des Deux-Siciles en tant qu’aînés farnésiens.
L’objet de l’Ordre est la glorification de la Croix, la propagation de la foi et la défense de la Sainte Église romaine, mais aussi le soutien à des projets humanitaires.
C’est à la demande de l’infant Charles (†) père de S.A.R. le prince Pierre, que la commission royale pour la France fut créée en 2015, le regretté grand-maître manifestant son intérêt pour les chevaliers et dames français avec la nomination en qualité de président de son neveu le prince Charles-Emmanuel de Bourbon de Parme.
La France compte aujourd’hui plus d’une centaine de chevaliers, dames et chapelains. Au cours des années de nombreux dons ont pu être effectués, par exemple à des coptes d’Égypte après un attentat le jour de Noël, à une maison qui permet la scolarisation de collégiens trisomiques, à l’Aumônerie catholique qui remplit pleinement des missions religieuses et militaires associées à l’Ordre2.
Par cette belle matinée presque estivale du début avril, me voilà donc prenant le chemin de Paris pour assister à cette messe et à cette cérémonie à laquelle j’ai été honoré d’être invité à participer en tant que rédacteur pour Vexilla Galliae. C’était pour moi une première que de pénétrer dans l’enceinte de l’École Militaire et de découvrir la chapelle Saint-Louis, trésor de l’architecture de style Louis XV, édifiée selon les plans de Jacques-Ange Gabriel entre 1751 et 1773, définitivement retournée au culte catholique en 1951 après bien des vicissitudes imputables à la révolution et à ses monstrueuses conséquences. Je dois à la bonté d’officiers Français présents dans l’école d’avoir trouvé mon chemin dans ces lieux qui m’étaient inconnus. Traversant une aile du bâtiment, j’arrivais alors dans une cour d’où un portillon s’ouvrait sur la galerie attenant à la chapelle. Là accueilli par mon contact au sein des chevaliers Français de l’Ordre, j’avais l’honneur d’être présenté à certains d’entre eux et d’être reconnus et salué par quelques habitués de la messe de janvier à la Chapelle Expiatoire.
Peu de temps après, le cardinal Müller puis les princes3 arrivèrent. Voir ce Prince de l’Église dont j’admire depuis longtemps le verbe, et le Duc de Calabre, celui que nous, légitimistes reconnaissons comme le Roi Titulaire des Deux-Siciles, m’émut, je le concède, au point de bafouiller mon salut et ma réponse à la bénédiction donnée par Son Éminence ! Rappelons le ici à nos lecteurs, les combats légitimistes Français et Duo-Sicilien sont très proches et un grand nombre de légitimistes Français firent partie de cette Internationale Blanche qui fit l’honneur de notre cause en se mettant au service de François II ou du Pape contre la révolution conduite par les rois de Piémont-Sardaigne et leur clique de criminels en chemises rouges4. Le prince Pierre, homme d’une foi ardente et d’une profonde humilité, ne prétend à rien, admirateur de l’action de François II (reconnu Serviteur de Dieu et dont le procès en béatification s’est ouvert en 2020), il s’affirme seulement aîné des Farnésiens, ce qui est indubitable, et en cela tout est clair et tout est dit.
Ayant retrouvé une contenance, je m’éclipsais alors pour prendre place dans la chapelle. Quelques instants plus tard, commença la procession d’entrée, sur l’air de l’Inno al re de Paisiello, hymne du Royaume des Deux-Siciles. Jamais je ne l’avais entendu d’une façon aussi appropriée et magnifiée par l’entrée du Grand-Maître de l’Ordre Constantinien de Saint Georges et ses chevaliers.
Chacun s’installe, la messe commence. L’Évangile du jour est selon saint Luc, (chap. IX, versets 23-26), puis vient l’homélie du Cardinal Müller dont nous vous donnerons copie dans ce numéro de notre revue. Cette homélie, premier des trois grands temps forts de la cérémonie du jour, m’a frappé à plus d’un titre. D’abord, l’évocation de la découverte de la Vraie Croix par Sainte Hélène, mère de l’Empereur Constantin m’a rappelé ma spécialisation d’historien de la période de l’Antiquité Tardive. À l’approche de Pâques et dans une messe de l’Ordre Constantinien, cette évocation était certes une évidence, mais elle m’a touchée d’une manière spéciale – mais que les fidèles, on s’en doute, reconnaîtront – reliant mes études à ma foi dans une perspective que j’avais déjà certes entrevue, mais avec une formulation frappante par sa clarté et son intensité.
Mais quelques instants plus tard, un passage de l’homélie de Son Éminence le Cardinal Müller m’interpellait plus encore tant il souligne selon moi les similitudes entre notre foi catholique et le combat légitimiste, j’offre ce long passage à votre sagacité :
« Quiconque pense selon les maximes du monde et déclare donc que l’argent, la gloire, le pouvoir et le luxe sont son élixir de vie doit se détourner avec déception et horreur d’un Dieu sur la croix. Et quiconque définit Dieu, religieusement et philosophiquement, comme une supériorité absolue et une pensée autosuffisante sera horrifié par la « parole de la croix » (1 Co. 1, 18), expression d’une conception immature ou primitive de Dieu. Face à la puissance écrasante de l’athéisme politique et idéologique et face à l’hostilité religieuse contre l’Église du Christ dans le monde, la cause du Christ semble perdue – comme elle le fut autrefois sur le Golgotha, lorsque Jésus fut raillé par ces paroles cyniques : « Si tu es le Fils de Dieu, alors descends de la croix !… et alors nous croirons en lui » (Mt 27, 40.42).
Selon les critères humains, l’Église mène un combat perdu d’avance. Mais tous ceux qui, historiquement, ont usé de leur pouvoir de vie et de mort contre Jésus et ont persécuté ses disciples au fil des siècles sont désormais oubliés ou ont une mauvaise mémoire et ont dû répondre devant le Dieu juste et pourtant miséricordieux. Mais Jésus vit. Car le Seigneur ressuscité a promis à ses disciples qu’il resterait avec eux jusqu’à la fin du monde. Il est le seul à pouvoir vaincre notre mort et ouvrir le cœur de nos persécuteurs à son amour. C’est pourquoi nous voulons rester fidèles à la croix de Jésus, même si nous sommes menacés par ceux qui détiennent le pouvoir sur le monde. Même si nous sommes ridiculisés et traités de démodés ou de « médiévaux » par ceux qui exercent un pouvoir sur les pensées et les conditions de vie des gens, ou si, au sein de l’Église, nous sommes attaqués et démotivés par nos coreligionnaires laïcs, accusés d’être déconnectés de la réalité de la sécularisation. Nous nous agenouillons devant le nom de Jésus seul. Nous confessons notre foi en lui, qui a obéi jusqu’à la mort sur la croix. « Car Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. » (Philippiens 2 : 11). »
Ces paroles résonnent parfaitement avec notre combat légitimiste. Nous n’en attendons rien pour nous-mêmes, nous voulons agir humblement comme de simples travailleurs dans la vigne du Seigneur, nous sommes critiqués, moqués, ridiculisés, traités de démodés, d’extrémistes déconnectés de la réalité qui n’écoutent pas le monde et ne savent pas suivre les modes par des gens qui bien souvent ont une conception immature ou primitive de la royauté et des principes du légitimisme comme il en ont une de Dieu, de la foi et de l’Église catholique. Oh bien sûr, nous nous refusons à spéculer sur les opinions du Cardinal Müller en la matière, mais son homélie est nécessairement frappante pour un légitimiste, vous me direz que c’est l’évidence, le légitimiste étant d’abord catholique, tout ce qui touche l’Église et la foi le touche forcément. Cependant, à ces mots, nous ne pouvons que nous sentir revigorés dans la foi catholique, notre espérance céleste, comme dans notre foi politique qui est notre espérance terrestre et j’invite chacun de nos lecteurs à en faire profit.
Après le Credo, lors de la prière universelle, il a été fait souvenance dans nos prières des défunts membres de la commission royale pour la France décédés ces dix dernières années, c’est-à-dire depuis sa création. Dans ces intentions de prière, il a été fait mémoire de deux des plus importantes personnalités de la légitimité de ces 80 dernières années : Jacques, duc de Bauffremont rappelé à Dieu en 2020, à qui Henri VI a confié le soin d’être son représentant en France dès 1946 et qui fut président fondateur de l’Institut de la Maison de Bourbon de 1973 à 2009, puis président émérite, et président du Mémorial de France à Saint-Denys ; et Hervé, baron Pinoteau, chancelier d’Henri VI, Alphonse II et Louis XX, et grand défenseur de la légitimité Duo-sicilienne5. Il faut aussi fait mémoire de S.A.I.R. la princesse Carl-Christian de Habsbourg-Lorraine, princesse d’Autriche, née Estelle Lapra de Saint-Romain rappelée à Dieu le 4 mars 2025.
Le temps des investitures vint alors. Il commence par une surprise, délicate attention du prince Pierre : la lecture par Don Amadeo-Martin Rey y Cabieses, vice-auditeur général de l’ordre du décret royal qui confère à S.A.R. Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme le rang de Bailli Chevalier grand-croix de Justice décoré du collier de l’ordre, que le Grand-maître lui remet en personne dans un moment de joie et d’émotion. L’hymne d’invocation au Saint-Esprit retenti. Le Cardinal Müller procède à la bénédiction des manteaux, des mosettes et leurs croix.
Firent en ce jour leur entrée dans l’ordre :
Dame grand-croix de Justice :
Mme Xavier Denis, née SAR la princesse Élisabeth de Bourbon-Parme
Dame de Justice :
Comtesse Emmanuel de Grenier de Lassagne née Florence Luyt
Baronne Henri Pinoteau née Léonore Gonzalez de Linares
Baronne Jean Pinoteau née Amycie Chevalier-Chantepie
Madame Bernard Augier de Crémiers née Cécile de Chefdebien-Zagarriga
Madame Michel Augier de Crémiers née Brigitte Augier de Crémiers
Chevaliers de Justice :
Comte Antoine de Roffignac
Comte Charles Henry de Rostolan
Comte Béryl de Saporta
Baron Henri Pinoteau
Baron Jean Pinoteau
Baron Jean de Sambucy de Sorgue
Dame Jure Sanguinis :
Madame Alexis Colcomb né Hortense d’Acre-Wright
Chevalier Jure Sanguinis :
Lieutenant-colonel Denis Chevignard
Chevalier de Mérite avec plaque :
Docteur Bernard Bertaud
Dame de Mérite :
Madame Pierre Perrin né Dominique Sabourdin
Chevaliers de Mérite :
Docteur Philippe Allart
Docteur Thierry Debussy
Contrôleur des armées Martin Pinel
Chapelain de Mérite :
Monsieur l’abbé Guilhem LeCoq
Le Lieutenant-Colonel Édouard-Nicolas Derinck a en outre été promu Chevalier grand-croix de Mérite.
Les Chevaliers et les Dames de l’Ordre sont honorés par la grâce que S.A.R. Pierre de Bourbon-Deux-Siciles leur a faite en leur associant à nouveau, par les liens d’une véritable confraternité, une princesse du Sang de France et donc de son Sang. Par ailleurs, nous remarquons ici encore avec joie la présence de grands noms du légitimisme contemporain avec l’entrée dans l’ordre d’un fils et d’un petit-fils d’Hervé, baron Pinoteau et de leurs épouses, mais aussi de la recherche historique dans le domaine du légitimisme qu’illustre Mme. Dominique Sabourdin-Perrin.
Les chevaliers entrés ou promus dans l’ordre en ce jour solennel sont investis par le Grand-Maître S.A.R. Pierre de Bourbon des Deux-Siciles. À l’appel de son nom, chaque impétrant s’avance vers l’autel où il prononce sa promesse d’engagement dans l’ordre :
« Moi, (prénom et patronyme), postulant chevalier (ou dame, ou chapelain) de l’Ordre Sacré Militaire Constantinien de Saint-Georges, déclare solennellement appartenir à la Sainte Église catholique apostolique romaine, suivre son enseignement et pratiquer ses commandements dans la vie quotidienne.
Je souhaite contribuer à la glorification de la Croix et à la défense de la Sainte Église.
Je m’engage à respecter les statuts de l’Ordre, à soutenir ses projets humanitaires et aider, dans la mesure du possible, spirituellement et concrètement, mes confrères dans le besoin.
Enfin, je m’engage à suivre les directives de l’Ordre Sacré Militaire Constantinien de Saint-Georges dont le grand-maître est Son Altesse Royale le prince Pierre de Bourbon des Deux-Siciles, que je reconnais comme tel en tant qu’aîné farnésien. »
Chacun reçoit le vêtement et la croix de l’Ordre, le Cardinal Müller récite à chaque fois la prière suivante : « Recevez ce vêtement immaculé, et que vous le portiez sans crainte jusqu’au Tribunal de Dieu. »
Moment émouvant ensuite, la prière des chevaliers constantiniens, la première pour ces nouveaux chevaliers, est entonnée par le conseiller ecclésiastique et reprises par tous les membres de l’ordre. Cette prière6 confie à la protection de Saint Georges la famille royale des Deux-Siciles, c’est-à-dire le prince Pierre Ier, son épouse et leurs enfants ; tous les membres de l’Ordre mais aussi tous les princes de l’Auguste Maison de Bourbon et de l’antique famille des Farnèse. C’est donc évidement une joie que de l’entendre ici, dans une chapelle dédiée à Saint Louis, tronc d’où est sortie la noble branche des Bourbons, et de songer particulièrement au chef de l’Auguste Maison, Louis XX, et aux chefs des branches cadettes rois entrônés ou malheureusement titulaires, Philippe VI d’Espagne, Charles V de Parme, Henri Ier de Luxembourg et Bertrand Ier du Brésil, que le Seigneur leur apporte assistance dans les devoirs de leurs charges respectives !
Après la communion, vint le dernier temps fort de la cérémonie, celui dont l’importance surnaturelle est la plus grande de la journée, celui duquel découleront toutes les espérances futures pour l’avenir de l’Ordre et qui, je l’imagine, présage d’un renouvellement futur pour tout le Royaume des Deux-Siciles aux jours espérés de la Restauration7 : l’acte de consécration de l’Ordre Sacré et Militaire Constantinien de Saint Georges au Sacré-Cœur de Notre Seigneur Jésus Christ. L’instant est solennel, S.A.R. le duc de Calabre s’avance devant l’autel et, à genoux sur le prie-Dieu, récite l’acte suivant :
« Cœur sacré de Jésus, Vous qui avez manifesté à Sainte Marguerite-Marie le désir de régner sur les nations, les sociétés et les familles chrétiennes, nous venons aujourd’hui proclamer votre Royauté la plus absolue sur l’Ordre Sacré et Militaire Constantinien de Saint-Georges, ici réunis.
Nous nous mettons sous votre protection et nous voulons, pour cela, vivre de Votre Vie ; nous voulons faire fleurir parmi nous les vertus auxquelles Vous avez promis la paix dès ici-bas. Nous voulons aussi bannir loin de nous l’esprit mondain que Vous avez maudit.
Vous régnerez sur nos intelligences, par la fidélité de notre foi.
Vous régnerez sur nos cœurs par l’amour sans réserve dont ils brûleront pour Vous, et dont nous entretiendrons la flamme par la réception fréquente de Votre sainte Eucharistie.
Daignez, ô Divin Cœur, présider nos réunions, bénir nos entreprises spirituelles et temporelles, écarter nos soucis, sanctifier nos joies et soulager nos peines.
Et si jamais l’un de nous avait le malheur de s’éloigner de Vous, rappelez-lui, ô Cœur de Jésus, que Vous êtes bon et miséricordieux pour le pécheur pénitent.
Enfin, faites que par cette consécration, nous soyons fortifiés dans notre engagement comme chevaliers et dames de l’Ordre Constantinien, à la glorification de votre croix, à la propagation de la foi et à la défense de la sainte Église.
Daigne le Cœur Immaculé de Marie, daigne notre glorieux Saint-Georges, Vous présenter cette consécration et nous la rappeler tous les jours de notre vie ! »
Cette consécration résulte d’une supplique des chapelains de la commission royale pour la France adressée au prince Pierre en 2020, aux temps troublés de la pandémie, lorsqu’on nous interdisait de se réunir pour la Sainte Messe.
Outre la divine protection sous laquelle une telle consécration placerait un peu plus l’Ordre, elle doit l’aider à soutenir plus encore l’Église, à travailler à la rechristianisation, elle impose à tous ses membres d’approfondir leur vocation à la sainteté, et elle doit les fortifier dans les engagements promis lors de leur entrée dans l’Ordre.
Cet acte de consécration de l’Ordre est particulièrement symbolique en 2025, année qui commémore le 350ème anniversaire des apparitions du Cœur de Jésus à sainte Marguerite-Marie Alacoque, à Paray-le-Monial, en France.
On sait l’importance du culte du Sacré-Cœur chez les catholiques et en particulier les légitimistes depuis le XIXe siècle et les grandes espérances qui découlent des consécrations qui s’y rapportent. On ne peut que prier le Sacré-Cœur pour qu’il répande des grâces infinies sur les Dames et Chevaliers ainsi que sur le Grand-Maître pour l’accomplissement de leurs engagements, des devoirs de sa charge et celui des objectifs assignés à l’Ordre !
La messe s’étant terminée peu après la consécration, les chevaliers sont sortis de la chapelle en procession, au son d’une pièce d’orgue. Arrivé dans la cour d’honneur de l’École Militaire, sous un soleil éclatant, on entonne le Laudate Dominum puis des photographies de groupe furent prises pour immortaliser cette matinée riche en démonstrations de foi et de fidélité comme en espérances des fruits futurs que la consécration au Sacré Cœur de Notre Seigneur Jésus Christ et les nouvelles entrées dans l’ordre de personnalités aux noms et ou aux qualités illustres lui apporteront indubitablement.
Louis de Lauban,
Membre du Comité de Direction du Cercle d’Action Légitimiste
Crédit photo : Albane photographe.
1 Les premiers statuts de l’ordre datent de 1522, d’autres statuts, aujourd’hui considérés comme forgeries, auraient eu l’empereur Michel VIII Paléologue comme auteur, prince byzantin qui a beaucoup travaillé à l’union des Églises d’Occident et d’Orient pour mettre fin au Schisme de 1054. Avec Constantin et Héraclius il est donc un des fondateurs légendaires de l’Ordre.
2 Les quelques lignes qui précèdent et qui retracent l’historique de l’ordre et de la commission royale pour la France sont inspirées ou directement tirées de l’État présent de la Maison de Bourbon, Sixième édition 2020, Le Léopard d’Or, Paris, 2021 et du livret de la Cérémonie d’investiture des nouveaux chevaliers et de la Messe votive de la Saint-Georges célébrée par S.E.R. le Cardinal Müller, Grand Prieur de l’Ordre Constantinien du 5 avril 2025.
3 Outre le prince Pierre et sa mère S.A.R. Anne d’Orléans, Duchesse douairière de Calabre, étaient présent LL.AA.RR. le prince Charles-Emmanuel d’Orléans, président de la commission royale de l’Ordre pour la France, la princesse Constance, son épouse, leurs enfants le prince Amaury et les princesses Charlotte, Élisabeth et Zita, S.A.I.R. l’archiduc Georges d’Autriche, ambassadeur de Hongrie en France.
4 Cf. Simon Sarlin, Le légitimisme en armes : histoire d’une mobilisation internationale contre l’unité italienne. Rome, Presses de l’École Française de Rome, 2013.
5 La Baronne Hervé Pinoteau, née Herrade de Reinach-Hirtzbach, Dame de Justice dans l’Ordre Constantinien a elle aussi été évoquée dans les intentions de prière.
6 « Ô glorieux Saint Georges soutien et lumière de cette milice chrétienne qui a hissé le Labarum de Constantin et qui a toujours tenu à la glorification de la Croix, à la propagation de la Foi et à la défense de notre Sainte Église, nous confions à votre protection notre grand maître, le sérénissime prince Pierre, son épouse la sérénissime princesse Sophie, leur royale famille des Deux-Siciles et tous les membres de notre Ordre.
Protégez aussi tous les princes issus de l’auguste Maison de Bourbon et de l’antique famille des Farnèse. Faites-nous pratiquer la charité, éloignez-nous de toute vanité, facilitez notre combat pour la rechristianisation de notre société et de nos nations, aidez-nous encore pour la liberté et le triomphe de notre Mère la Sainte Église catholique, apostolique et romaine.
Ainsi soit-il. »
7 Le prince Pierre doute de son accomplissement, ce qui est bien normal et démontre non pas un manque de foi ou un abandon, mais plutôt une humilité bienvenue dans notre monde sécularisé où s’étale chaque jour l’avidité pour le pouvoir et les honneurs. Ces doutes, mais aussi sa gratitude envers les Duo-Siciliens pour qui il est l’incarnation de l’espérance de la Restauration et sa soumission à la volonté de Dieu en cette matière, démontrent qu’il est bien un des dignes héritiers de Saint Louis et l’héritier légitime de François II des Deux-Siciles.
Une femme (même princesse) lit l’évangile ?