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Vœux d’obéissance ou promesse d’esclavagisme ?

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Autrefois (et encore aujourd’hui heureusement) les plus hautes âmes chrétiennes appelées à une grande perfection rentraient dans les ordres monastiques pour pousser le plus loin possible les vertus chrétiennes et reproduire sur terre, de façon bien pauvre, les chœurs célestes du paradis en attendant, avec la grâce de Dieu, de pouvoir y rentrer, aussi misérable que nous sommes.

De nombreux ordres existent avec nombre de charismes différents, mais enfin tous retrouvent une base commune, au moins les trois vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance.

L’obéissance en particulier est cardinale : l’homme, volontairement, se dépossède pour Dieu de son bien le plus précieux, son libre-arbitre, pour la gloire de Dieu, pour en être son instrument le plus parfait. Et ce vœu est un témoignage frappant et marquant pour l’édification de toutes les âmes puisque cette obéissance jurée passe concrètement par la soumission à la hiérarchie ecclésiale que Dieu a bien voulu mettre sur lui. A part un ordre manifestement et évidemment hérétique ou peccamineux – ordre qu’il ne faut jamais accepter s’il implique de nous mettre en pêché, ou de nier formellement la foi, ce qui est le plus grave des pêchés (et cette règle s’applique à tout chrétien d’ailleurs) – le moine ou la moniale obéit humblement, pour sa mortification, pour la gloire de Dieu, pour la conversion des hommes.

Et cela est bien beau.

Revenons à notre 21e siècle et au lot commun des pauvres salariés, « employés » misérables – si ce n’est matériellement, toujours moralement – rien n’est plus malheureux et donne moins envie qu’un « PDG » de grands groupes comme on dit. La situation semble étrange. Vous signez un papier qui s’appelle contrat, sans vraiment en savoir le contenu de toute façon, en particulier si vous êtes jeune, car de toute façon vous n’êtes pas en position de négocier ou de refuser : entre la foule des concurrents, vos dettes, de plus en plus d’inquiétudes– car tout s’américanise, et on endette nos étudiants, pour bien les contraindre à être de petits pions sur l’échiquier capitaliste mécanique du globalisme, sacrifiés aux idoles contemporaines de l’argent et de l’hubris.

Bref, on ne sait souvent pas ce qu’on a signé, aucun vœu, pas de promesse, et pour quoi ? Pour faire gagner de l’argent à une entité désincarnée, mécanique, dont les « têtes » n’en sont pas, juste des visages interchangeables qui se laissent porter par la gouvernance. Ce portrait un peu sévère est proche de la réalité à mesure que l’entreprise en question est « globalisée » et hors sol, plus elle est loin de l’industrie, plus elle est énorme.

Le pire étant certainement le monde de la finance : non pas que la finance soit mauvaise en soi ; elle est au contraire un précieux outil pour l’économie, mais sa nature la rend très facilement sujette à la malversation. Il ne s’agit pas de la finance, il s’agit de ce qui en est fait, et sa nature la rend facilement sujette aux mauvais usages, et comme l’honnêteté foncière n’est pas chose bien répandue aujourd’hui et pour cause… Nous avons ainsi des financiers qui n’en sont plus vraiment, et beaucoup beaucoup de malversions – regardez les grandes banques françaises, la plus grande même, elle est dans tous les coups de propagande et de financement des actions subversives et destructives de la société et de l’humanité – (doux noms de diversité, gender, lgbt, égalité, inclusion, etc.)

Bref, revenons au sujet dont je veux vous entretenir. Dans une filiale éloignée d’une banque vaporeuse dans un pays où le syndicalisme n’existe pas, on décide d’un jour sur l’autre, quasiment sans prévenir, et sans aucune explication, de vous valdinguer, avec tous les employés d’ailleurs, à l’autre bout de la ville au mieux, bien plus loin au pire, soit disant pour gérer la crise et vous protéger d’une pandémie –évidemment, sauf que personne ne s’inquiète si vous êtes vulnérables vous-mêmes ou si vous avez des gens vulnérables autour. Le seul droit que vous avez : vous taire et obtempérer, on vous fait comprendre très vite que vous avez juré obéissance aveugle à l’entreprise – pas à une personne de chair et d’os vous remarquerez -, que vous devez obéissance absolue et aveugle, bref être un joli esclave – remarquons encore comment la proclamation des tous les beaux mots de liberté les autres belles formules font dans les faits si bon ménage avec un esclavagisme effectif.

Drôle quand même. On exige de salariés plus que ce qui est exigé de moines, alors même que nous n’avons jamais fait de vœux, que souvent on n’a pas vraiment choisi l’endroit où nous sommes – ce n’est en général ni un choix ni une vocation (quoiqu’on en dise ensuite pour s’auto-justifier et se rassurer) -, que nous n’avons pas vraiment des supérieurs mais juste une « compliance » et une « gouvernance ». Et surtout, surtout, que cette obéissance n’est pas pour Dieu, ni pour sa gloire, ni pour l’édification, ni pour la conversion, non. Elle est juste une preuve de faiblesse servile pour faire gagner plus d’argent à une entité qui l’utilise mal et pour le pire, même quand ce n’est pas visible.

Comique, n’est-ce pas ? La Révolution a voulu exterminer les ordres monastiques, faits pour une élite spirituelle, et y a grandement réussi : nous avons à la place la servilité de masse.

Merci la révolution, merci l’incurie général des conservateurs et autres catholiques de comptoir.

Vivement le retour du Roi, vivement une église intransigeante, il y a du ménage à faire dans tout ce fumier.

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France,

Paul de Beaulias

PS : ce texte écrit avant le confinement en France reste d’actualité. Le principe de réalité expose comment l’obéissance est ancrée ans le cœur de l’homme, et combien, si cette obéissance n’est pas chrétienne, elle rend servile et esclave. Mais combien elle existe et reste nécessaire.

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