Les procès infâmes, par Lilian Sirot

Bonjour, voici mon second article. L’épisode 2 est consacré aux procès de Louis XVI et de Marie-Antoinette.
Nous traiterons ici de deux cas bien différents mais qui reflètent selon moi le danger de la république et jusqu’où elle est prête à aller pour diriger, pour se maintenir. J’espère qu’il vous plaira et que vous pourrez apprendre deux ou trois choses.
Sachez que je me suis basé sur les 33 accusations contre Louis XVI qui peuvent être trouvées sur le site du ministère de la Justice. Je vous y invite à jeter un œil. Croyez-moi, ça vaut le détour.
Un bref résumé des évènements
Le 11 décembre 1792, le Roi Louis XVI fut contraint de se présenter devant la Convention dite nationale. En effet les conspirateurs qui se disent représentants du peuple ont décidé de destituer le Roi (nous avons vu dans le premier article pourquoi cela est non seulement illégitime mais en plus illégal selon la propre constitution révolutionnaire). En effet les députés lui imputent 33 “faits” qui prouveraient selon eux la duplicité de Louis XVI et sa trahison. On accorda tout de même au Roi le droit d’avoir des avocats pour le défendre, ainsi ils enrobèrent ce meurtre d’un semblant de légalité. Notons que le travail de la défense était incroyable au vu des évènements. En effet ils réussirent à débouter l’ensembles des “faits” qui auraient été commis avant la constitution de 1791 puisque cela ne violait alors aucune loi. Je vais ici effectuer un travail nécessaire mais fastidieux, je vais prendre les “faits” un à un et voir s’ils tiennent ou non.
1 – Tentative de dissolution de la toute nouvelle Assemblée nationale constituante le 20 juin 1789
Le 20 juin 1789 les députés du Tiers-Etat se sont vu interdire l’accès dans la salle où se déroulaient les Etats Généraux. En effet le 17 juin de la même année le Tiers-Etat, suivi de quelques députés de la noblesse et du clergé se sont rassemblés pour former l’assemblée dite nationale. J’ignore si Louis XVI avait en effet la volonté de disperser les Etats Généraux, cependant cela ne peut être
considéré comme un crime (si cela était sa volonté) puisque les députés étaient élus sur un mandat, en vue de faire respecter et d’argumenter en faveur des demandes écrites dans les cahiers de doléances. Les députés se sont arrogés, sans être élus, un mandat représentatif. Ce qui était encore un coup de force de leur part. Si le Roi Louis XVI avait la volonté de dissoudre, cela aurait été son droit le plus stricte au vu des infractions commises par les députés du Tiers. Comprenons bien que notre Roi aurait dû rappeler à l’ordre ces factieux, ces séditieux mais il ne l’a pas fait croyant au bon sens et à la bonne foi des députés.
2 – Pression militaire sur cette même Assemblée trois jours plus tard : le 23 juin 1789
Les Etats Généraux ont repris (un indice que la volonté du Roi n’était pas de les disperser le 20 juin), il a donc fait connaitre des réformes qu’il souhaitait voir accepter. Il ordonna aux trois ordres de se séparer selon leurs “castes” pour reprendre le travail pour lequel ils ont été élus. Les députés du Tiers refusèrent cela et déclarèrent ouvertement qu’ils allaient désobéir au Roi (« Nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes », Mirabeau). Ainsi les députés outrepassèrent encore leurs droits. Pourtant le Roi accepta qu’ils restent « Eh bien foutre ! Qu’ils restent ! ». Comprenez bien, je parle ici des élus des Etats Généraux qui étaient alors en pleine rébellion après s’être déclaré “assemblée” dite nationale. Ils n’en avaient pas le droit, donc je préfère continuer à les nommer comme Etats-Généraux car c’est ce qu’ils sont et dire “assemblée nationale” serait les légitimer dans leur rébellion. Ils disent que le Roi a fait venir des troupes pour faire pression sur eux. Essayons de nous mettre à la place du Roi : Des députés outrepassent leurs droits, ils disent ouvertement refuser d’aller dans leur coin pour travailler. Le Roi envoya donc des troupes pour prévenir les risques d’insubordination de ces quelques éléments. L’histoire montrera que le Roi a eu raison de les envoyer et que les rappeler par la suite fut une terrible erreur.
3 – Envois de troupes pour contrer les émeutiers lors de la pris de la Bastille le 14 juillet 1789
Pour commencer faisons un point sur la Bastille. Nous sommes en présence d’une forteresse médiévale qui fut transformée peu à peu en réserve de poudre et en “prison” pour des éléments jugés nuisibles au royaume. D’où peut donc venir la sinistre réputation de cette forteresse ? Demandez donc aux quelques philosophes comme Diderot. Ces derniers n’auront de cesse d’exagérer la prison pour écrire et faire sensation. En 1789, cette forteresse était déjà prête à être rasée. En effet le pouvoir royal avait décidé de démolir la Bastille. Maintenant parlons des combats. Peu le savent mais des troupes royales ont effectivement participé aux combats en dehors de la Bastille. Cependant ! Il faut comprendre que ces troupes étaient en rébellion et ont apporté leur soutien aux émeutiers. En effet ils étaient dirigés par Pierre-Augustin Hulin (un révolutionnaire). Louis XVI n’a jamais fait envoyer des troupes pour mater les émeutiers lors de la prise de la Bastille.
4 – Refus de contresigner l’abolition des privilèges votée le 4 août et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen le 26
Commençons d’abord par un petit rappel. En France le peuple n’était pas considéré comme esclave. Je m’explique, selon le droit, le peuple Français était considéré comme peuple Franc (héritage des Francs – mot qui veut littéralement désigner les hommes libres –). C’est à ce titre que les Français pouvaient prétendre prodiguer des conseils dans la politique royale. Maintenant en ce qui concerne la signature de la déclaration. Cela ne constitue pas un crime ou un délit ! (Commentaire : On peut y voir la perfidie révolutionnaire). D’ailleurs l’abolition des privilèges et la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen ont été acceptées par le Roi et contresignées ! (sous la contrainte : Nous constatons encore ici que le Roi chercha encore à parlementer et à éviter un bain de sang).
5 – Tentatives de corruption des députés de l’Assemblée constituante, notamment Mirabeau
Bon, ici ils parlent de l’affaire de la correspondance de Mirabeau et du Roi qu’ils ont découvert dans l’Armoire de fer (elle-même découverte au Palais des Tuileries). En effet la correspondance de Mirabeau montre que ce dernier conseillait le Roi sur les options pour restaurer son autorité. Le Roi a-t-il donné de l’argent à ce personnage ? Oui en effet, le Roi lui donnait de l’argent (Corrompu et jouisseur. Il avait accumulé des dettes), Mirabeau aidait donc les deux camps. Il faut comprendre que le Roi constituait avec les “loyalistes” un parti monarchiste pour stabiliser la France, qui était, je vous le rappelle, en état de guerre. Cela veut dire que le fait de vouloir disposer de pouvoirs, de jouir de cette nouvelle perspective était dangereuse puisque nous avons bien vu plus haut que les députés n’agissaient pas pour l’intérêt du Royaume mais pour le leur. (Notons que l’idée est ingénieuse).
6 – Ordre de réprimer dans le sang la mutinerie de la garnison de Nancy (33 condamnations à mort par le marquis de Bouillé)
Cette accusation fait référence à la mutinerie de la garnison de Nancy (les soldats se sont révoltés, pensant que leurs officiers volaient leurs paies). Jean-Frédéric de La Tour du Pin Gouvernet proposa à l’assemblée dite nationale un décret, pour mater la révolte des soldats, ce dernier est entériné par le Roi. Le Marquis de La Fayette envoya son cousin, le Marquis de Bouillé, afin réprimer les mutins en faisant un exemple. Alors, je suis assez déboussolé car je ne trouve aucun ordre du Roi pour faire réprimer dans le sang la mutinerie (ce dont, pourtant, il est accusé). Nous ne pouvons que supposer qu’ils ont voulu imputer les actions de La Fayette et de Bouillé à Louis XVI (D’ailleurs notons que cette répression fut saluée par l’assemblée dite nationale).
7 – Fuite à Varennes le 21 juin 1791 et massacre du peuple, demandant la fin de la monarchie, réuni au Champs-de-Mars le 17 juillet
Nous avons déjà traité la Fuite à Varennes dans l’article précédent mais il est délicieux de rappeler que si nous parlons de fuite alors ça veut dire que le Roi ne pouvait pas librement naviguer dans le Royaume de France (Était-il un prisonnier ? Pourquoi cela puisqu’il était encore Roi et n’était pas accusé ?). Parlons maintenant du massacre du Champs-de-Mars : Un regroupement organisé par le Club des Cordeliers pour promouvoir l’idée de la fin de la royauté et l’instauration de la république. Ce sont les constituants (députés) et la Commune de Paris qui ont ordonné de faire tier sur la foule (Encore une fois le Roi Louis XVI ne l’a pas fait).
[Fait amusant, c’est Bailly (le député lors du serment du Jeu de Paumes) qui fut envoyé pour aider à la répression]
8 – Acceptation tacite par le silence de la convention de Pilnitz d’août 1791 prévoyant le retour de la monarchie absolue en France par intervention militaire des autres puissances européennes
L’Empereur du Saint-Empire-Romain-Germanique et le Roi de Prusse ont déclaré se tenir prêt à rétablir un gouvernement monarchique en France. Nulle preuve de l’acceptation de Louis XVI. Les députés ont-ils cru pouvoir sonder les cœurs et les âmes ? (L’accusation ici peut être vite traitée à cause des mots “tacite” et “silence”). Je rajouterai que cela se place dans un cadre évident d’illégitimité. Ils savaient que la stabilité du régime monstrueux qu’ils avaient construit ne tenait que par un fil à cause du droit qu’ils n’ont cessé de violer. Donc le fait que le Roi ne parle pas fut à leurs yeux un danger qu’il fallait supprimer, nous sommes en face de deux visions de la politique françaises qui se sont face. L’une est garante de la stabilité depuis plus de 1000 ans et l’autre cherche, en tuant l’autre, en massacrant ses opposants avérés ou supposés, à gagner cette légitimité qui lui fait défaut.
9 – Envoi de 3 commissaires royaux à Arles pour justifier certains actes contre-révolutionnaires au lieu de les réprimer
Des rivalités de pouvoir au niveau local ont entrainé des bains de sang. Certains se sont positionnés pour la révolution, d’autres pour le Roi. Des commissaires ont justement fait appel aux gardes nationaux des environs dans le but de stopper les massacres et exactions commises dans les deux camps. (Notons qu’ici, au niveau national, les révolutionnaires rêvaient encore de souiller le trône de Saint Louis en soumettant le Roi aux caprices de hordes de bourgeois des villes).
10 – Refus d’intégrer les anciennes possessions du Pape en France aux territoires de la Nation
Effectivement le Roi était un fervent catholique et se refusait de dérober des territoires appartenant au Pape. Je rappelle que cette fameuse déclaration des droits de l’homme sanctionne le vol, l’usurpation des droits pour s’approprier les biens de son prochain or de quoi est-il question ici ? Nous sommes en face d’une énième incohérence. Ils voulaient obliger le Roi à voler. (Ne peut être considéré comme un crime de trahison ou un crime tout court !)
11 – Refus de combattre plusieurs révoltes contre-révolutionnaires dans certaines villes du sud de la France
Non ! Ces émeutes et révoltes sont avant tout le fruit d’une opposition locale et non d’un plan à l’échelle nationale. Ce sont les pouvoirs locaux qui ont géré la chose directement (sans parler que les révolutionnaires ont parfois employé la force d’autres villes pour venir contraindre des villes majoritairement monarchistes de se plier à la révolution).
12 – Envoi de troupes contre les révolutionnaires chargés de mater les précédentes révoltes
Non ! Ce sont les oppositions des autorités départementales (locales) qui ont empêché les Marseillais de marcher sur Arles (évènements d’Arles sous la révolution).
13 – Nomination d’un général royaliste à la tête de l’armée du Midi
Armée crée en 1792 (en pleine monarchie constitutionnelle) : Ils parlent de Georges Ernst de Sayn, Comte Wittgenstein-Berlenbourg. Ce dernier disait pouvoir rassembler les Français autour du trône de Louis XVI. Je ne vois pas en quoi cela est un crime sous une Royauté. Rien de contre révolutionnaire à moins que l’on suppose que les révolutionnaires se plaçaient déjà dans l’idée de détruire la royauté (Le rassemblement du Champs-de-Mars le 17 juillet 1791 montre que c’était le cas).
14 – Transferts d’argent vers les émigrés de Coblentz postés à la frontière française
Le Roi a contresigné la demande de l’assemblée, dite nationale, faite au Comte de Provence (de rentrer en France ou de perdre ses droits à la Régence). Il se refusa de contresigner la condamnation à mort des émigrés français. Je n’ai trouvé aucun transfert d’argent vers l’armée des émigrés. Comprenez bien une chose, le Roi n’a pas fait cela et AUCUNE preuve n’indique que ce fut le cas. Cependant même si cela était nous étions en face d’un conflit de légitimité. Donc dans le cas où le Roi avait transmis de l’argent, ça aurait été dans l’objectif de combattre l’illégitimité donc cela, là aussi ne peut être retenu contre lui.
15 – Acceptation tacite par le silence et intelligence avec l’armée d’émigrés postée à Coblentz et destinée à marcher sur Paris
Ils font allusion à la lettre du Comte de Provence et du Comte d’Artois qui jurent agir pour les intérêts de Louis XVI. Pourtant c’est bien Louis XVI qui est accusé ici. A ce que je sache le Roi n’est pas responsable des agissements (nobles) de ses frères. (Encore une fois les mots “tacite” et “silence” empêche toute considération sérieuse puisque nul ne peut sonder les cœurs et les âmes).
16 – Négligences volontaires pour la sûreté de l’Etat par un manque béant d’hommes aux frontières malgré le risque élevé d’invasion
Ici, on accuse le Roi d’avoir envoyé un agent pour recruter des hommes mais qu’il aurait arrêté en cours de route en assurant que tout été prêt. Nous voyons bien qu’ici on reproche au Roi les agissements d’un tiers. Je dirai même que si négligence il y a eu, elle vient dudit envoyé en question qui réduisit à la baisse le nombre d’hommes (elle ne vient pas du Roi). On reproche aussi au Roi d’avoir bloqué la création d’un camp militaire aux alentours de Paris, en présentant ce fait comme un crime de trahison. Cependant c’est oublier que les armées françaises étaient complétement dépourvues de matériels de guerre. Recruter plus de troupes sans matériels ou en fractionnant le matériel déjà existant aurait été une négligence et même une action qui aurait valu au Roi une mise en accusation pour négligence. (Nous voyons ici que le Roi n’avait aucune marge de manœuvre).
17 – Ordres multiples destinés à désorganiser l’armée française
Ici l’accusation prétend que le Roi a ordonné à Toulongeon de mettre les armées sous son commandement au service des Princes émigrés. Bien, revenons quelques instants à cette accusation. Monsieur de Toulongeon en question est Hypollyte-Jean-René de Toulongeon. J’ai lu une lettre datée 16 juin 1790 de ce même personnage (on la trouve sur le site de la mairie de Paris). Il explique à ses hommes qu’il restera fidèle à la constitution, à la loi et au Roi. Difficile de croire que ce dernier ordonnerait à ses hommes de se mettre en fuite pour préparer une contre révolution…à moins que la Royauté n’ait été déjà renversée, ce qui voudrait dire que les révolutionnaires avaient déjà violé leur propre constitution. Donc pour résumer nous avons une accusation qui ne produit pas de lettre, et en plus, qui utilise son propre coup d’Etat en se fondant instinctivement sur sa légalité (alors qu’ils n’en avaient aucune).
18 – Double jeu diplomatique auprès des puissances européennes et alliances secrètes avec elles
Ici, l’accusation parle d’une lettre de Monsieur de Choiseul-Gouffier, ils prétendent que ce dernier a apporté la preuve que le Roi a favorisé la paix (de 1792) entre les Trucs et les Autrichiens. En effet les Autrichiens ont vite fait la paix avec les Turcs. Cependant, on apprend de Choiseul lui-même que les Turcs étaient en train de se jeter dans les bras des Prussiens, que ces derniers lorgnaient déjà sur les Pays-Bas autrichiens (Belgique, Luxembourg, etc…) alors que ces territoires connaissaient des troubles depuis 1789. Si j’osais extrapoler, je dirais que Louis XVI a au contraire cherché à préserver le statut quo, qu’il a peut-être empêché l’invasion de la Belgique, de la part de la Prusse, et que cela a conduit à une préservation des territoires du nord relevant du royaume de France. (“Choiseul-Gouffier se plaignit à Montmorin que la stratégie agressive de Kaunitz dans ces négociations jetait les Turcs dans les bras des Prussiens (ЛАЕ, CP Turquie 181, f° 17)”. On trouve ces informations dans La fin du renversement des alliances : la France, l’Autriche et la déclaration de guerre du 20 avril 1792 de Thomas E. Kaiser).
19 – Retard dans l’acceptation de lever une armée supplémentaire pour défendre la France
On explique ici que le Roi aurait attendu d’être contraint de former des bataillons dans l’urgence pour pallier le manque de soldats. Tout d’abord rien ne prouve en effet que le Roi a attendu d’être “pressé”. Remarquons comment la question est retournée de manière à forcément imputer cela au Roi. C’est encore une fois la preuve d’une perfidie sans borne. Ensuite, rien ici ne peut être retenu
comme un crime. Le retard ou l’erreur ne peuvent être prouvées comme étant intentionnelles et donc l’accusation n’est pas recevable.
20 – Retard de deux jours cruciaux pour contrer le franchissement de la frontière française par l’armée prussienne
Dans cette accusation, le ministre est mis cause. En effet, l’assemblée, dite nationale, a informé le ministre, le 8 juillet, que les prussiens se massaient aux frontières françaises. Le Roi n’est intervenu que le 10 et a révélé que les prussiens avaient franchi la frontière. Tout d’abord le Roi se devait d’essayer de préserver la paix jusqu’au bout, en effet l’état de l’armée française était dans un état déplorable selon les propres mots de l’accusation. Donc disperser
encore des forces, très peu équipées, aurait pu être un motif d’accusation de trahison. Nous pouvons voir, encore une fois, que le Roi aurait été, dans les deux cas, accusé par ces être vicieux.
21 – Trahison de certains officiers français nommés par le roi
Le Roi n’a malheureusement pas la capacité de contrôler les esprits et de forcer ses sujets à accomplir sa volonté. La “trahison” de certains officiers relève de leur propre initiative et non de celle du Roi. Accuser personnellement un chef pour des “crimes” (ils ont eu raison de fuir ces barbares révolutionnaires) commis par d’autres, c’est mesquin… je dirais même que c’est grossier.
(Petit commentaire : Si le Roi pouvait forcer ses sujets à obéir alors il n’y aurait pas eu de révolution.)
22 – Aucun ordre ni effort pour bâtir une marine nationale puissante
Ici, ils l’accusent d’avoir détruit la marine française. C’est simplement faux. En effet le Roi Louis XVI, bien avant la révolution, avait modernisé la marine en essayant de la rendre aussi puissante que la royal navy pour qu’elle puisse rivaliser sur les mers contre le Royaume-Uni (1782 – Nomination de Borda pour l’amélioration de la Marine). Ensuite on l’accusa de favoriser l’émigration des officiers de la Marine. Là aussi c’est un tissu de mensonges, le Roi ne pouvait encore une fois contrôler les esprits pour avoir une parfaite obéissance.
(Petit commentaire : Comprenez que la république cherche ici à se dédouaner de ses propres erreurs. Le risque de défaite militaire était alors grand mais elle a choisi de foncer, de faire la guerre quoi qu’il en coûte et cherche maintenant à faire porter sa responsabilité sur les épaules du Roi.)
23 – Double jeu politique dans les colonies et actes de contre-révolution soutenus par le roi
On explique que le Roi aurait voulu maintenir dans les colonies un gouvernement absolu et que, pour y parvenir, il aurait organisé une contre révolution en semant le trouble. Que ce serait au même moment que ce “plan” devait être opéré en France et donc que cela est en soi une preuve. On se moque de qui ici ? J’ai déjà démontré que le Roi n’a rien organisé de tout cela au cœur même de la métropole. Si les révolutionnaires prétendent que les émeutes contre-révolutionnaires dans les colonies sont issues d’une même pensée que celles de la métropole alors cela ne peut venir de Louis XVI puisque ce dernier n’était pas l’instigateur de la contre révolution armée.
[Petite anecdote amusante sur le drapeau tricolore : Ce sont des marins esclavagistes venus dans la métropole, depuis Saint-Domingue, qui ont apporté un prototype de drapeau tricolore à la hollandaise (ce dernier servira de base pour le drapeau tricolore de la république française)].
24 – Soutien aux prêtres réfractaires [religieux français n’ayant pas accepté la Constitution civile du Clergé]
En effet le Roi Louis XVI n’a pas accepté de persécuter ces religieux. Leur crime ? Ne pas vouloir prêter serment sur la constitution civile du clergé qui prévoyait des élections pour, par exemple, nommer les prêtres. Ce texte ouvrait la possibilité aux non catholiques de participer aux élections. En somme, la constitution civile du clergé était un texte intrusif et qui bafoue les libertés fondamentales si chères aux révolutionnaires (liberté de croyance). J’ajoute que le Pape excommunia ceux qui prêtèrent serment, donc cela rentre aussi en contradiction avec le dogme de l’Eglise catholique. Louis XVI ne pouvait pas soutenir ce texte.
25 – Veto royal sur le décret contre lesdits prêtres réfractaires
Rien à dire sur ce point, c’est la vérité. Le Roi bloqua les décisions prises contre les prêtres réfractaires. En somme il protégea la liberté de croyance si chère aux révolutionnaires, comme le lui autorisait leur chère constitution. C’était sa prérogative.
26 – Second veto royal sur le décret suivant concernant la même question
Bis
(Commentaire pour le 25-26 : Ici seul le Roi Louis XVI préserva le droit des catholiques à préserver leur religion dans les us et coutumes d’antan).
27 – Préservation et consolidation de la Garde constitutionnelle chargée de défendre le Palais des Tuileries
Ici les révolutionnaires reprochaient au Roi de renforcer la sécurité du palais. Notons l’hypocrisie des révolutionnaires, ces derniers reprochèrent au Roi de chercher à préserver le gouvernement légal de l’Etat face à les hordes d’enragés qui menaçaient sans cesse la stabilité de l’Etat : Seule la fière garde suisse fut le dernier rempart de Louis XVI contre les barbares venus investir le Palais.
(La garde constitutionnelle a déserté à l’approche des factieux le 10 aout 1792.)
28 – Conservation des bataillons suisses de cette même Garde contre l’avis de l’Assemblée
Ils prétendent que le Roi devait, au nom de la constitution, licencier les gardes suisses. C’est simplement faux ! Rien ne prévoyait le licenciement de la garde. De plus, nous pouvons noter ici qu’ils reprochent au Roi d’avoir cherché à assurer la sécurité du Palais et donc de la tête de l’Etat. En somme, ils reprochent au Roi d’avoir défendu la monarchie. Ce sont des hypocrites !
29 – Maintien d’agents doubles pour mener à bien des actes contre-révolutionnaires dans la ville de Paris
On parle ici de Louis Collenot d’Angremont. On accuse le Roi de faire déraper des manifestations révolutionnaires pour discréditer le mouvement et provoquer des bains de sang (d’Angremont fut accusé d’agir pour la cour, afin de prévenir les émeutes du 10 aout 1792. L’histoire montrera qu’il avait raison). On accuse donc le Roi de chercher à préserver l’Etat en place contre des séditieux qui n’avaient aucun droit de faire ce qu’ils ont fait (renverser la monarchie lors d’un coup de force).
30 – Tentatives de corruption des députés de l’Assemblée législative
Une lettre de Monsieur Dufreine Saint-Léon est utilisée. Ils prétendent qu’elle prouve que le Roi Louis XVI a corrompu des députés de l’assemblée constituante (1791-1792) : Nous en revenons encore sur l’affaire de corruption de Mirabeau. Le Roi chercha sans doute à s’assurer un parti “loyaliste” dans cette assemblée dite nationale.
(Revoir accusation 5). En contre-exemple je peux citer le cas de Sergent-Marceau qui le 10 aout 1792 se rendit coupable d’avoir fourni des armes aux insurgés marseillais pour la prise des Tuileries. Il fit ensuite fermer les lieux et on l’accusa de pillage. Ce révolutionnaire ne fut pas inquiété pour ses actes et il put continuer ses méfaits.
31 – Acceptation tacite par le silence des répressions commises contre des français vivant à l’étranger
Je commence à croire que les révolutionnaires se pensaient dotés du don de voyance… (le mot “tacite” est ici crucial puisque cela ne peut PAS être utilisé comme une preuve).
32 – Revue le matin du 10 août 1792 de la Garde suisse qui allait tirer sur le peuple plus tard dans la journée
Ici on accuse les Suisses d’avoir tiré, les premiers, sur les émeutiers. Ils oublient que les séditieux avaient envahis le Palais des Tuileries. Le Roi était déjà parti se réfugier à l’assemblée dite nationale. Encore une hypocrisie des républicains qui reprochent aux gardes Suisses d’avoir fait leur devoir et d’avoir défendu l’Etat légal !
33 – Ordres de tirer sur le peuple et d’avoir fait « couler le sang des Français »
Encore une accusation gratuite ! On y rajoute un dessert ?! Jamais le Roi n’a ordonné de faire tirer sur les foules. Jamais et malheureusement c’est ce qui l’a perdu. Ah je peux assurer sans sourciller que si la révolution avait eu lieu sous Louis XIV, elle aurait été écrasée dans le sang et sans ménagement.
L’illégitimité des révolutionnaires
Comprenez bien chers lecteurs. Je vous ai présenté deux faces, deux régimes qui sont entrés en lutte à mort. L’un fut garant des institutions et du droits des peuples de France pendant plus de 1000 ans. Il fut détrôné par l’autre qui usa de toutes les fourberies plus ou moins illégales pour accomplir ses méfaits et se hisser au sommet. Ne soyez pas dupes, les bourgeois qui gouvernent actuellement la France sont les successeurs directs de ses traitres qui usèrent de principes illégaux pour prendre le pouvoir. Ce conflit de légitimité a toujours lieu, demandez-vous pourquoi à l’école publique on met l’accent sur CERTAINS évènements révolutionnaires mais en omettant les autres. Pourquoi cherchent-ils à accabler Louis XVI de toutes les accusations, toutes plus farfelues les unes que les autres ?
Le « procès » de la Reine
Dans cette deuxième partie, nous abordons rapidement le “procès” de la Reine Marie-Antoinette. Je lui ai consacré beaucoup moins de ligne, puisque, comme vous le verrez, la république reconnait elle-même que le dossier de la Reine était vide et que des “charges” ont été ajoutées contre elle. Ils sont allés jusqu’à obliger son fils (Louis XVII) à accuser sa mère et sa tante d’inceste…
Vous comprenez ?! Ils n’avaient rien, absolument rien et sont allés jusqu’à créer ces horreurs.
Non content d’essayer d’entacher une mère, ils iront produire ces accusations :
– ses relations coupables avec l’Autriche
– ses dépenses excessives
– son influence néfaste sur Louis XVI
– son rôle dans plusieurs épisodes controversés de la Révolution : le banquet du 1er octobre 1789, la fuite en berline suivie de l’arrestation à Varennes, le massacre des Tuileries (10 août 1792) et plus récemment la « conspiration de l’œillet ».
Ils se moquent de qui ? Les trois premiers ne sont pas des crimes, ou ne sont pas prouvables. Le dernier, quant à lui (la fuite à Varennes, la chute de la Royauté), a déjà été traité plus haut ou dans l’article précédent.
Je traiterais du banquet du 1er octobre et de la “conspiration de l’œillet” dans un article futur.
Conclusion
Maintenant que j’ai mentionné notre très chère Reine de France, Marie-Antoinette, je dois vous poser une question.
Avez-vous lu le “procès” de la Reine sur le ministère de la Justice ? Non ? Vous devriez ! Ils indiquent en de gros caractères que le dossier contre la Reine était vide ! Oui il était vide ! Nous sommes, ici, devant une mise à mort sans justification légale alors que ces êtres se targuaient de juger sans détour et surtout… avec impartialité. Mensonge ! Mensonge ! Ce sont des assassins et ils ne se cachent pas !
Souvenez-vous de l’ouverture des Jeux Olympiques à Paris où nous avons assisté au triste spectacle d’une chanteuse qui chantait “Ah ça ira !”… et ce déguisée en Marie-Antoinette avec la tête sous le bras ! Quelle ignominie a poussé ces gens à se complaire dans les tripes et le sang ?! Pourquoi ? Je vais vous le dire ! Parce la même clique est en place autour des petits Français à l’école ! Ils leur cachent la vérité et nous trompe !
Nous devons combattre la république partout où elle ira…partout où elle se trouvera ou nous ne serons jamais en paix !
Pouvons-nous réellement faire confiance aux républicains qui expliquent que le Roi Louis XVI méritait de mourir et que soutenir la royauté, c’est soutenir l’étranger… la trahison ? Non ! Regardez la faiblesse des arguments de l’accusation ! Bon sang ils ont assassiné une Reine qui n’a rien fait ! Ils continuent pourtant de se repaître du sang de nos malheureux souverains.
A bas la république !
A bas la révolution !
Vive le Roi Louis XX !
Lilian Sirot
