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Les trois Noëls sans messes basses… ou la paganisation des fêtes chrétiennes, par Paul de Beaulias

J’entendis tantôt une connaissance parler de l’organisation de « son » Noël cette année : il y aurait d’abord une première fête de Noël, une semaine avant Noël, avec le beau-père divorcé ; une seconde fête de Noël, au réveillon de Noël, avec la belle-mère, son compagnon et les enfants de celui-ci ; puis une troisième fête de Noël, vers l’Épiphanie, où on tirerait les rois avec les parents (miraculeusement fidèles à leur mariage !). Ce à quoi il faut ajouter la bacchanale du Nouvel An, avec les amis qui ne veulent pas vieillir, et pour laquelle il a fallu refourguer les enfants à on-ne-sait-qui…

Bref, Noël n’est plus qu’un prétexte, dont on a oublié le sens — la célébration de la Naissance de l’homme-Dieu, Notre Sauveur Jésus-Christ, sur la terre — au point de pouvoir le faire la veille de Noël, pourtant jour de jeûne par excellence (ne parlons même pas de la participation aux messes de minuit, de l’aurore et du jour, car qui y s’ rend encore ?), mais de multiplier les fêtes sans plus aucun rapport avec la fête de référence…

Nous ne voulons pas souligner ici l’absurdité patente du phénomène, mais au contraire évoquer en quoi il est tout à fait naturel et logique dans un contexte de déchristianisation.

Pourquoi cela ? Vivant au Japon, j’y suis témoin du même phénomène : une « humanisation » à l’extrême de tout ce qui était autrefois sacré : la période de décembre-janvier pour le japonais de base est une succession de gros dîners avec les divers cercles pour fêter soit la fin d’année (dans les fameux « bônenkai », des dîners d’oubli de l’année précédente) soit le début de l’année…

Les flaques de vomi se multiplient donc sur les quais des trains tokyoïtes depuis quelques semaines, du fait des excès de ces banquets… et cela malgré l’hygiénisme compulsif de ce peuple et l’armada de laveurs qui sillonnent sans cesse les lignes de train… c’est pour dire l’ampleur des excès qu’on ne parvient pas à cacher conformément au principe païen par excellence qui consiste généralement à « cacher la poussière sous le tapis ». Il est aussi comique de constater, en ces temps sardanapalesques la multiplication des publicités pour les médicaments contre les indigestions et la gueule de bois (voir l’image ci-contre)… On en revient presque aux orgies romaines, où l’on se faisait vomir pour mieux remanger et qui faisaient dire à saint Paul : « Ils vont à leur perte. Leur dieu, c’est leur ventre, et ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte ; ils ne pensent qu’aux choses de la terre. » (Ph. 3, 19)

Il est bien triste de constater que, finalement, même en France, les excès des « fêtes de fin d’années », et leur ajustement aux réalités sociales de la famille éclatée et des cercles de respect humain ressemblent à s’y méprendre aux institutions de l’excès qui existent en pays païens, le Japon ne faisant pas exception…

Cela permet de mieux saisir aussi combien, sans le christianisme, la vérité et la nature des choses n’importent plus : dans le relativisme général, tout se vaut, et plus rien n’a de véritable signification ; il s’agit simplement de faire une pseudo-fête, sous prétexte d’une pseudo-culture ou d’un pseudo-vernis culturel : alors peu importe qu’on fête Noël le 6 janvier, le 15 août ou au printemps, tant que c’est agréable ! comme il importe peu aux Japonais de réduire Noël à du poulet KFC et à quelques « illuminations », certes jolies… Bref, le vide et l’ennui intersidérale de l’homme moderne…

Prions pour que la France revienne vite à ses racines chrétiennes, c’est urgent… Sinon elle se perdra dans l’obscurité païenne, dont la Modernité annonce le retour fanfaronnant et bruyant.

Paul de Beaulias

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !

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