Politique

L’Inquisition : le tribunal le plus juste de l’histoire, par Paul de Lacvivier

Nous avons déjà présenté dans ces colonnes quelques lettres de Joseph de Maistre sur l’Inquisition.

Dieu voulant, nous pourrons vous présenter à l’avenir des articles détaillés sur ce sujet, tout à fait intéressant tant par le déni diffamatoire dont il est l’objet, comme nous le verrons, que par son caractère hautement catholique et juste, dans une charité tout à fait chrétienne qui cherche avant tout le bien des âmes et sait ce que signifie « la Miséricorde de la Vérité ».

Nous nous bornerons aujourd’hui à présenter un exemple patent de mauvaise foi concernant l’inquisition, afin que les lecteurs qui ne connaissant pas le sujet puissent déjà se faire une idée sur les mensonges éhontés qui sont faits sur le sujet, à commencer dans le monde universitaire.

Nous utilisons pour ce faire la traduction du Manuel des inquisiteurs (Albin Michel, 2001 – 1ère édition en 1974), un manuel officiel rédigé au XIVe par Nicolau Eymerich et complété par Francisco Peña pour une publication en 1503, afin deguider les inquisiteurs dans la direction des enquêtes et de la procédure.

Le livre se présente donc comme une objective traduction d’un texte historique depuis le latin. Le traducteur et commentateur de l’œuvre est le Pr Louis Sala-Molins, un universitaire respecté. La traduction ne concerne en fait qu’un tiers environ de l’œuvre originale, la partie sur la procédure essentiellement. L’essentiel du manuel non traduit est la compilation de la description théologique de toutes les hérésies, avec les différentes bulles et canons de conciles s’y référant, afin que l’inquisiteur puisse s’y reporter et identifier ce qu’il cherche.

C’est là que se dessine un intéressant phénomène : si l’on lit la quatrième de couverture, les citations en exergue et l’introduction, on ressort avec l’impression d’une inquisition horrible en général et dans les détails. Louis Sala-Molins crache sa haine de cette institution dans ses expressions et son développement.

Ce qui est clef, néanmoins, c’est qu’en tant qu’universitaire, il est « coincé » par la méthodologie et ne peut mentir sur les faits eux-mêmes ; en revanche, selon la coutume universitaire et le principe protestant du libre examen, il est autorisé à dire n’importe quoi sur les faits en les violentant d’une façon assez incroyable, ce dont il ne se prive pas.

Nous pouvons encore noter qu’à la lecture de la traduction, la conclusion s’impose : le contenu impose des conclusions opposées à ce qui est dit dans l’introduction.

On n’en vient à se demander comment il est possible de lire quelque chose de si opposé dans le texte d’une part, et pourquoi quelqu’un qui visiblement hait son sujet s’est donné la peine de l’étudier comme spécialité ; je ne comprendrai jamais comment on peut passer ses journées à étudier ce que l’on hait. Le comique est qu’en fin de compte, après étude, il n’arrive pas à étayer ses thèses, et par son travail, a en fait rendu accessible la vérité sur les inquisiteurs : il suffit de lire la traduction sans le filtre de l’auteur, dont les affirmations sont contradictoire avec le texte.

Ce livre est d’autant plus intéressant que, comme nous le verrons ci-dessous, l’auteur choisit systématiquement les traductions les plus défavorables, possédant par ailleurs des consonances en français totalement étrangères au sens latin du Moyen Âge, comme « exterminer », « terroriser », « torture », etc.

Pour illustrer cela, nous allons tout simplement prendre les citations mises en exergue, qui sont tout un programme de démolition de l’inquisition. Et l’on voit la malhonnêteté de l’auteur qui cherche à instiller une idée fausse de l’inquisition en se voilant derrière l’objectivité de la citation. Ce sont de véritables cas d’école de manipulation !

Nous ajoutons des numéros, afin ensuite de replacer chaque citation dans son contexte… Vous allez voir, cela vaut la peine !

Voyons les citations que nous avons en accroche :

  1. « La finalité des procès et de la condamnation à mort n’est pas de sauver l’âme de l’accusé, mais de maintenir le bien public et de terroriser le peuple. »
  2. « Le rôle de l’avocat est de presser l’accusé d’avouer et de se repentir, et de solliciter une pénitence pour le crime qu’il a commis »
  3. « Que tout soit fait pour que le pénitent ne puisse se proclamer innocent afin de ne pas donner au peuple le moindre motif de croire que la condamnation est injuste.»
  4. « Bien qu’il soit dur de conduire au bûcher un innocent…
  5. « Je loue l’habitude de torturer les accusés »

Si nous nous arrêtons là, le bilan de l’inquisition ne semble pas bien chatoyant, n’est-ce pas ? Pour cette raison, pour rétablir la vérité, nous travaillerons dans nos prochains articles à replacer chacune de ces citations dans leur contexte.

Paul de Lacvivier

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