Politique

De l’imprévoyance d’un petit bourgeois de province

Nouvel avatar de la République agonisante : la Maîtresse-Erinye (divinité vengeresse de la cosmogonie grecque).

Ainsi, vraiment, les temps changent. Nous n’en sommes plus aux temps fastes où la « connaissance » du Président s’éclipsait par l’escalier de service. Il faut dire que ce dernier avait eu la première élégance de le faire ad Patres. Quand je vous dis que tout change…

Le Président n’a pourtant pas changé, lui. Toujours l’étalon du sexe mâle, la virilité conférée par le pouvoir. Si le peuple l’a choisi, c’est qu’il doit être exceptionnel… Et cette aura en subjugue certaines qui, vraiment alors, parviendraient à nous convaincre de la faiblesse de leur sexe. Céder à un ectoplasme est au-delà de la faiblesse et atteint au vice. Mais le vice a toujours ses adeptes aimant à savourer les sucs troublants extraits du désir mêlé à la honte.

Seulement, quand on élit un petit bourgeois de province, un Charles Bovary, à la plus haute fonction de la République, la geste présidentielle ne peut que produire un vaudeville à l’image de la médiocre texture de ses acteurs.

D’autant plus que la maîtresse éconduite n’a plus l’opportun désespoir de glisser dans le précipice de la mort d’une lampée goulue d’arsenic ; nourrie de l’esprit décadent de ce régime qui prône que tout vaut son contraire et, dès lors, que la haine d’aujourd’hui vaut l’amour d’hier, elle se métamorphose et de la chrysalide desséchée de « Première Dame » perce et apparaît Mégère vengeresse pourchassant incessamment de sa haine l’auteur de sa disgrâce. Elle répand le fiel venimeux de son infortune par une plume et une langue acérées, capables de traits aussi redoutables que celui des « Sans-Dents » trempés d’un poison aux saveurs d’Orient qui, pour ne pas être foudroyant, n’en est que plus mortel : il inocule dans les veines de l’opinion dépendante, les venins lents et irréversibles dont elle raffole : le scandale et la calomnie.

Il paraît qu’il ne s’agissait là que d’une première prise, la seconde lui semble déjà lui manquer et sera administrée aux premiers frissons ! L’opinion tressaille !

Ainsi en va-t-il de l’imprévoyance d’un petit bourgeois de province qui s’est mal avisé de se faire élire Président de la République française pour goûter, armé de sa seule inaptitude, aux sensations des cimes que procure cette fonction qui touche à l’Histoire, comme d’une marmotte qui s’enivrerait, armée de sa seule insignifiance, de la vue olympienne dont elle peut jouir sur sa vallée depuis l’aire de l’aigle.

L’un et l’autre seront déchirés, digérés et réduits en fientes par l’Histoire et par l’aigle. La médiocrité s’exposant à la grandeur n’attente qu’à elle-même ! 

Certains s’émeuvent que la République en souffre ; elle ne récolte que ce qu’elle a semé.

D’autres s’inquiètent de ce que l’image de la France en soit ternie ; c’est craindre que le soleil ne soit crevé avec une fronde !

A bon entendeur, salut !

Franz de Burgos

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