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La folie est-elle virale et contagieuse ?

Depuis quelques jours, nous assistons à l’omniprésence et à la toute-puissance de la peur. Les événements contemporains, malheureusement loin d’être terminés, sont éminemment révélateurs. Je regrette d’ailleurs infiniment d’avoir pronostiqué avec un mois d’avance l’essentiel de ce qui est en train de se passer sous nos yeux.

Peur, folie, panique

Il y a quelques jours, jusqu’à la veille du premier tour des élections municipales grosso-modo, tout semblait aller pour le mieux. Les autorités républicaines invitaient à aller au théâtre, à voter ; les grands médias laissaient une bonne place aux discours médicaux n’allouant qu’un danger très relatif au coronavirus.

Et puis tout a changé : entre le discours présidentiel de jeudi soir et celui du samedi soir, en l’espace de deux jours, on est passé du chaud au froid. La peur a alors pris le dessus à travers l’ensemble du pays : ceux-là mêmes qui étaient très confiants et ne se faisaient guère trop de souci se retrouvent à présent pour la plupart subjugués par la terreur, craignant pour leur vie et prêt à tout accepter, jusqu’au confinement le plus exclusif. Nous passerons sur les scènes de « pillage » ou de violences latentes, car elles appartiennent à un registre moins subtil, quoiqu’elles fussent tout à fait prévisibles.

Peur de quoi ? Il y a avant toute chose la peur de la mort au fur et à mesure que le danger approche. Ce que nous observons actuellement est très inquiétant pour le potentiel de relèvement de notre pays : la peur, pas du tout dominée et rationalisée, se traduit par le couple panique-docilité. Aujourd’hui, la grande vertu sociale serait d’accepter sans broncher les mesures de confinement, de les trouver trop limitées même, ne voyant dans leur refus qu’« individualisme ». Les esprits bornés arguant de la sorte ont sombré en l’espace d’un instant dans le collectivisme et ils ne voient pas que le diptyque individualisme-collectivisme n’est tout au plus qu’un duo de frères ennemis se rattachant à une ascendance commune, si ce n’est deux facettes d’une même tare de la modernité. D’ailleurs, les rares adversaires des mesures totalitaires actuelles se trouvent généralement parmi les personnes les plus éloignées du mode de vie moderne urbanisé et mondialisé : ce sont des ruraux se passant d’écoles, sortant peu, ayant en permanence des « réserves », produisant chez eux, et ne se retrouvant que peu gênés par les scandales actuels… à l’exception – très – notable des nécessités spirituelles. Pour le reste, rappelons que jadis en temps de carême les lieux de divertissement étaient fermés… Comment souvent, les enfants gâtés des villes de la mondialisation font trinquer les autres : l’essentiel, le seul nécessaire, est désormais prohibé au même titre que le superflu !

Cette peur de la mort, laquelle est cachée depuis fort longtemps dans nos sociétés décadentes (et le procès régulièrement instruit contre les courses de taureaux n’en est qu’un indicateur parmi d’autres), renvoie finalement à un refus de la nature, dont la mort fait partie, pour l’espèce humaine comme pour tous les êtres animés. Certes, il s’agit d’une nature déchue, mais c’est bien la seule nature à laquelle nous sommes condamnés ici-bas. On voudrait tout contrôler, on n’accepte pas qu’un fléau de quelque nature que ce soit vienne nous rappeler notre faiblesse, que l’ange de la mort puisse faucher ceux qui ne le voulaient pas. En bref, c’est la mort, qui arrive toujours trop tôt pour l’homme moderne qui se croyait dieu.

On pourrait naïvement croire que ce refus de la nature conduirait accueillir les bras ouverts la surnature. Je n’ai pas étudié le fait, les données seraient sans doute difficiles à recueillir, mais il paraît probable qu’actuellement nombre de nos contemporains déboussolés se parent de talismans, de grigris et de remèdes soi-disant « miracles » pour chercher à se protéger du coronavirus. Mais il n’y a là nul surnaturel : ce n’est que de la superstition, une irrationalité typique de la modernité. Car la doctrine catholique est limpide : le véritable surnaturel ne peut que se greffer au naturel.

Or, quand on accepte d’envisager la nature pour ce qu’elle est, tout en la pénétrant davantage grâce à un regard surnaturel, les choses changent du tout au tout. Les siècles de chrétienté qui nous ont précédés ont pu le montrer avec brio : le 8 décembre à Lyon, la Vierge Noire de la Daurade à Toulouse, et tant d’autres faits miraculeux similaires historiquement attestés, montrent bien des foules se rassembler dans les églises et en processions face à des menaces pathologiques infiniment plus graves, à l’instar de la peste.

À cet égard, rien n’est plus affligeant que la défection de la quasi-majorité des élites catholiques en France, lesquelles sont allées – comme d’habitude ! – au devant même des requêtes républicaines. On aura beau jeu de tout mettre sur le dos de la franc-maçonnerie : l’apostasie à peu près générale est une explication beaucoup plus sûre ! Les quelques voix courageuses, comme celle de l’évêque de Montauban, se sont finalement tues semble-t-il, peut-être par peur de représailles ou de poursuites. La pusillanimité toujours. Alors même que la ferveur devrait redoubler, les pasteurs modernistes redoublent de cléricalisme en se contentant de messes privées bien confortables pour eux-mêmes (bien que certains, très avancés, s’accordent sans doute des vacances…) et en refusant les sacrements aux ouailles. L’assistance à la messe est pénalisée, les communions en bonne et due forme prohibées, les bénitiers vidés, les baptêmes reportés, etc. Le tout se double d’un véritable regain de quiétisme.

Qu’on se le dise : avec la complicité de la hiérarchie ecclésiale officielle, la République française a tout simplement jeté l’interdit sur les royaumes de France et de Navarre ! Et cela ne fait guère crier ceux qui ne jurent que par la laïcité… La loi de 1905 n’a semble-t-il pas mis fin au césaro-papisme le plus abject.

L’heure est même à réinventer la doctrine chrétienne pour l’occasion. Des prêtres de ce nouveau genre se disent « réduits à l’impuissance », comme si la liturgie n’était pas la plus grande des puissances. L’interdit devient dès lors un « devoir », un « amour du bien commun, de notre patrie et de la vie humaine », en vue de « limiter la propagation du mal ». Que la réalité profonde du mal est piètrement identifiée dans de tels propos… ! Comment, un châtiment nous est infligé, et on redoublerait dans l’erreur et l’indifférentisme pour l’atténuer ? C’est au contraire la meilleure façon de s’attirer de nouveaux châtiments… Mais non, en terre déchristianisée ce devient de la « charité » « de tout faire pour que les plus fragiles soient préservés de l’épidémie » – comme si l’interdit jeté sur le royaume allait contribuer à cela, bien au contraire ! La charité, vertu surnaturelle, théologale même car ayant Dieu même pour objet, devient dans leur bouche le plus vil des naturalismes… Et Satan se frotte les mains.

Le diocèse de Vannes n’est pas en reste en matière de torsion de la loi du Christ. Il est fort attristant de voir l’Évangile tordu dans tous les sens pour lui faire dire le contraire de ce qu’il enseigne, notamment quant à l’obéissance due aux autorités légitimes voulues de Dieu (et non aux potentats républicains d’usurpation, comme le rappelait si opportunément l’abbé Roquette de Malviès à la fin du XIXe siècle en France, parmi tant d’autres) ou encore au verset « Il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Les martyrs sont eux-mêmes instrumentalisés, là où l’on oublie qu’avant de refuser d’adorer l’empereur ils ont aussi refusé d’abandonner le culte du vrai Dieu.

C’est ainsi que des personnes meurent et vont mourir sans sacrements, notamment dans les EHPAD ; que ceux qui succomberont auront été privés de messe et d’une bonne mort par ceux-là mêmes qui auraient dû y pourvoir. Heureusement, si la presse n’en parle pas, il est à peu près certain que l’Italie compte de nombreux prêtres officiant clandestinement, avec plus ou moins de ruse, et c’est – ou ce sera – aussi le cas en France. Espérons que les historiens de demain nous feront part des messes qui auront été clandestinement célébrées en différents endroits. La chose ressemble à certains faits de la Révolution française ou des lois anticléricales, à la différence qu’aujourd’hui les « réfractaires » sont ultra-minoritaires et que la mort physique est absente – ce qui n’est pas un bien : c’est un revirement tactique des forces du mal afin d’éviter l’exacerbation de la saine réaction et de la violence légitime, car en effet un catholique menacé de mort pour sa foi aura plus facilement tendance à se battre jusqu’au bout et de toutes ses forces, comme on l’a vu en Vendée, en Espagne, au Mexique… Quand à l’inverse Satan oppose l’indifférentisme du légalisme, la foi s’étiole et le chrétien apostasie d’autant plus efficacement. C’est exactement ce à quoi nous assistons aujourd’hui, avec une situation qui a le mérite de bien marquer la ligne de démarcation entre ceux qui ont la foi catholique et ceux qui la mettent sous le boisseau au moment même où les foules l’auraient, à d’autres époques, retrouvée et brandie avec ferveur.

Il y a près d’un mois et demi, alors que les Français semblaient ne vouloir être menacés en rien, je prévoyais l’irruption de la situation actuelle, avec le double but de provoquer une nouvelle crise économique mondiale qui n’avait pu partir de la baisse des devises d’Europe centrale en 2018 ni de la faillite boursière de la Deutsche Bank en 2019 (une nouvelle crise pour servir des fins sur lesquelles seules des hypothèses, nombreuses et sans consistance définitive, pourraient être émises) et de voir jusqu’où on pourrait faire aller les gens. Je n’aurais cependant jamais pensé que la population aurait si facilement suivi, les « catholiques » en tête. Il est affligeant de voir les peuples latins d’Espagne, d’Italie et de France devenir pires encore que les hygiénistes anglo-saxons, germaniques et asiatiques (qui n’ont, au passage, jamais obtenu de meilleurs résultats que le Sud en ces matières). Le constat est sans appel : le savoir-vivre disparaît en même temps que la société se dissout.

Et nul besoin de gloser sur l’origine du virus : pas besoin d’y voir une création humaine et volontaire, sa seule existence est un excellent prétexte à bien des choses. La terreur est à la base de tous les totalitarismes, et la terreur inspirée par un microbe est d’autant plus efficace qu’elle permet de ne pas identifier la terreur au groupe de personnes l’instrumentalisant : les Cosaques pouvaient se soulever contre les bolcheviques, mais les Français risquent de demander à Micron toujours plus de dictature républicaine (et cela vaut dans tous les pays, en attendant que la dictature soit continentale ou mondiale)…

La prime à l’incohérence

Les élucubrations des homoncules de la République ont été pathétiques ces dernières semaines.

Nous sommes passés du « Il n’y aura pas de pandémie en France » au « Nous sommes le pays le mieux préparé face aux épidémies ». Et on voit aujourd’hui ce qu’il en est… Nous n’allons pas faire le feuilleton des pas esquissés en avant et en arrière, des erreurs de communication, ou encore du fiasco des élections municipales. Nous allons nous concentrer sur les points les plus intéressants, qui sont aussi ceux dont on parle le moins.

Outre un meilleur contrôle des populations et l’élargissement du périmètre de l’État, que peuvent bien rechercher les gouvernants républicains dans les mesures actuellement prises ? Assurément : que personne ne remarque l’obsolescence du système de soins français, que nul ne puisse reprocher aux concierges républicains actuels de n’avoir rien fait ou pas assez. Un objectif probablement voué à l’échec, dans la mesure où dans tous les cas cet « exécutif » sera vertement critiqué, d’autant plus qu’il a déjà beaucoup fait pour s’attirer les coups de bâton.

Il serait faux de croire que les autorités républicaines cherchent uniquement à limiter le nombre de décès, lesquels concernent surtout les personnes âgées. De telles disparitions, au contraire, au fond, les arrangeraient beaucoup, ne serait-ce que vis-à-vis des pensions de retraite et des remboursements de soins. D’ailleurs, il est déjà monnaie courante de ne pas essayer de réanimer des vieux en EHPAD ou en milieu hospitalier, ou bien de les « débrancher » à la manière de Vincent Lambert – id est : les laisser volontairement mourir de faim et de soif. L’agenda législatif est depuis belle lurette au suicide assisté à l’euthanasie la plus étendue possible, donc les motifs philanthropiques de l’État peuvent aussitôt rangés au tiroir !

Il y a cependant un motif d’action indubitable, pouvant se recoupant avec des manigances plus élevés : se protéger soi, personnels républicains en première ligne. Mais cette peur se traduit par nombre d’incohérences, le bon sens et l’histoire montrant que le meilleur moyen de lutter contre les épidémies est d’empêcher l’arrivée d’un agent pathogène. Il faut agir vite, en interdisant les entrées (rétablissement de frontières absolument infranchissables, les exceptions devant passer par la case quarantaine). Ce premier réflexe omis, reste encore une deuxième barrière : interdire les déplacements interrégionaux, ce qu’a finalement fait la Chine pour confiner son foyer épidémique. La France n’a fait ni l’un ni l’autre, les citadins quittant en nombre les villes ce matin encore, à quelques heures ou minutes du début du « confinement »… Si vraiment la menace avait été positivement grave, ces deux barrières auraient été utilisées. Or, la voie qui a été prise est précisément celle de la limitation des libertés individuelles, et même des nécessites d’ordre spirituel, ce qui est gravissime et crée un précédent que nous risquons de payer très cher.

Une autre incohérence concerne la dangerosité du coronavirus. Le risque zéro n’existe pas, toute maladie est susceptible de provoquer ou de conduire (avec d’autres éléments ou selon les circonstances) à la mort du corps, selon une échelle de gravité variable. Or, tout à coup, après avoir été relativisée, la dangerosité du coronavirus se retrouve exacerbée dans le discours politique et médiatique. Le changement le plus radical a eu lieu samedi 14 mars 2020, et rares sont ceux à ne pas l’avoir suivi, tant le mimétisme, le suivisme et l’esprit grégaire sont partagés. Ainsi, au cas où le coronavirus serait vraiment le microbe du millénaire, la minimisation de sa dangerosité en reviendrait aux gouvernants qui ont d’abord dit l’inverse, et qui n’ont guère pris les mesures les plus adaptées à la situation, et cela quand bien même ils voudraient désigner des boucs émissaires différents (comme votre serviteur par exemple ?).

Parmi les lanceurs d’alertes sur le coronavirus, beaucoup doivent trouver dommage que les chiffres de la grippe espagnole soient sans doute surévalués, ou encore que ceux de la grippe saisonnière se retrouvent vraisemblablement gonflés de façon à faire vendre des vaccins (à l’efficacité toute relative, bon an mal an). Mais même en les écoutant dans les pires de leurs projections, nous entrevoyons un nombre de morts physiques équivalent à celui des avortements officiellement décomptés en France sur une seule année (sans compter, donc, les victimes du stérilet ou des pilules du lendemain et du surlendemain). Ceux-là mêmes qui disaient hier dans le vide que la population mondiale était trop importante et qu’elle se régulerait via des pandémies… montent aujourd’hui au créneau ! Serait-ce parce qu’ils ont peur pour eux, tout simplement ?

Aujourd’hui et demain

Micron considère que le coronavirus de 2020 serait une crise sanitaire comparable à celle de la « grippe espagnole » ayant frappé à la fin et à la suite de la Grande Guerre. Les chiffres de cette épidémie sont extrêmement mal connus, si bien qu’ils font le yo-yo, entre 20 et 100 millions de morts dans le monde entier selon les estimations… Calculés sur des bases peu solides, ils sont probablement surévalués (et ce à diverses fins), mais il appert que cette grippe était autrement plus dangereuse que le coronavirus. Il convient également de signaler que sa mortalité est aussi due à son contexte : elle a été spécialement mortelle dans les pays frappés par la malnutrition et la sous-alimentation. C’est ainsi que la mortalité était bien plus élevée en Inde qu’aux États-Unis, l’Europe affaiblie par la guerre et les révolutions faisant office de pont.

L’essentiel repose alors sur l’immunité des organismes : mangez donc bien, et buvez ce qu’il faut ! L’un des « avantages » du coronavirus, comme de la grippe dans une moindre mesure, est de ne pas déclencher une fièvre trop violente et pouvant entraîner d’elle-même la mort (ou bien encourageant les agents pathogènes, comme dans le cadre des bronchites). Certains ont fait des réserves expresses de conserves ou se mettent aux recettes protéines en poudre chères aux adeptes de musculation, mais il faut aussi s’en remettre aux potagers personnels et aux circuits – très – courts : à cet égard, la prise d’assaut des supermarchés est attristante, alors qu’il faudrait au maximum profiter de cette « crise de la mondialisation » (du moins en apparence, il ne faut pas crier victoire trop vite) en plaçant sa confiance en des producteurs locaux et communautés naturelles.

Surtout, pour n’avoir jamais rien à nous reprocher à l’avenir devant Dieu, notre conscience et nos enfants, il est impératifs de résister contre l’interdit jeté par une république impie et néo-césaro-papiste. Le vrai combat est là : ne serait-ce que pour l’honneur, il convient de faire tout ce qui est en son pouvoir pour le contester, le contourner, le briser. Même si vous aviez abdiqué dimanche dernier, il est toujours temps de se lever : le souffle de l’Esprit Saint attise l’héroïsme et donne les forces nécessaires. Vivons mieux, pour bien mourir.

Ce que nous pouvons dire de plus simple au sujet du coronavirus : se non è vero, è ben trovato…

Une réflexion sur “La folie est-elle virale et contagieuse ?

  • Pour ma part je subis mon confinement avec un certain stoïcisme. J’y vois par ailleurs certains bons côtés. Ayant des enfants encore pour un temps dans le public, je peux opposer à la censure profane ma censure de père de famille chrétien. J’ai pu expérimenter avec plaisir que les enfants (deux de 3 ans et demi et un de 5 ans) se passionnent au moins autant pour les histoires niaises et convenues du programme que pour des histoires plus traditionnelles, y compris des passages du Livre de l’Exode, par exemple. L’image du Peuple d’Israël attendant sous le mont Sinaï, du buisson ardent ou de Moïse recevant le Décalogue est très frappante.
    J’ajouterais que la majesté de la Parole de Dieu a visiblement un impact, même sur de petits jumeaux turbulents.

    Je ne sais si notre confinement sera bon pour notre santé physique, au moins sera t-il bon pour certaines âmes.

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