Chretienté/christianophobie

Saint Jean-Paul II ravive les passions

Jésus disait aux douze Apôtres : « Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. Oui, je suis venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère : on aura pour ennemis les gens de sa propre maison. »

Ce passage du chapitre 10 de l’évangile selon Saint Matthieu résume l’ambiance qui règne dans certaines disputatio de ces derniers mois, au sujet des canonisations du 27 avril 2014. Ce dimanche de la miséricorde verra le Souverain Pontife proclamer l’ajout des papes Jean XXIII et Jean-Paul II au catalogue des Saints, en exhortant les chrétiens contemporains à marcher à leur suite et à leur exemple.

Certains catholiques émettent des doutes face à ces canonisations. Les deux fronts de contestation sont issus des deux blessures de l’Église d’aujourd’hui, les tendances schismatiques dites intégristes et progressistes.

A gauche, des groupes progressistes suisses, allemands et autrichiens demandent le droit d’effectuer un examen critique d’un pontificat, qui selon eux, a tourné le dos au souffle de la Nouvelle Pentecôte conciliaire pour ré-enraciner l’Église dans ses heures sombres. En effet, le pape Jean-Paul II a annoncé l’Évangile avec la Tradition de l’Église, était intransigeant sur le célibat des prêtres, l’ordination des femmes, la réalité de l’avortement, du communisme ou des divorcés remariés.

Et de fait, c’est bien la génération Jean-Paul II qui a permis l’éclosion de la Manif pour Tous, et plus généralement d’une nouvelle génération de catholiques engagés, comme Jean-Marie Guénois l’a noté dans un récent article pour Le Figaro. Or pour les tenants d’une Église qui capitule face au monde, ce mouvement est déchirant : toutes les destructions des années 1960 pour une aussi cinglante résurrection crypto-pétainiste…

A droite, la contestation est plus violente et se fait entendre dans les cercles catholiques. Elle est menée par la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X (FSSPX), l’œuvre de Mgr Marcel Lefebvre en réaction au concile Vatican II. Leurs objections se retrouvent dans les multiples études que l’on peut trouver sur internet au sujet de Jean-Paul II. On y pointe du doigt la même herméneutique de la rupture que celle décrite par les progressistes, mais vue d’un angle critique. Le concile, appliqué par Jean-Paul II, serait en opposition avec la Tradition de l’Église. Les points saillants de la contestation sont la liberté religieuse, condamnée de fait par tous les papes jusqu’au concile exclusivement, l’abandon de la revendication publique du règne de Jésus-Christ sur les institutions temporelles, la collégialité épiscopale et le Novus Ordo Missae, qui a réformé la Messe de Saint Pie V.

Les canonisations de l’Église catholique sont infaillibles. Alors, pour les contestataires traditionalistes, comment tenir la ligne de la FSSPX sans chuter dans le sédévacantisme ? En écoutant Mgr Lefebvre, qui tenait que la doctrine subjectiviste des clercs conciliaires les faisait plonger dans un relativisme total. Ce qui entraîne que les papes conciliaires ne croient pas à leur propre infaillibilité, et adhèrent à une vérité évolutive. L’assouplissement des procédures de canonisations aura fini de convaincre le badaud de Saint Nicolas du Chardonnet de la nullité de ces néo-saints, censés canoniser le conciliabule Vatican II.

La réponse intégralement catholique aux objections introduites par ces divers bords constitue l’un des grands défis d’une nouvelle élite catholique, qui devra être rompue à la philosophie réaliste et à la doctrine thomiste. Ce qui permettra de faire toute la lumière nécessaire à l’extermination de l’erreur, en pleine communion au Pontife romain et avec l’intercession de Saint Jean-Paul II.

« N’ayez pas peur ! ».

Julien Ferréol

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.