La Corse, insoumise et Catholique
A bien des égards, les corses ont de la chance. Ils jouissent d’une identité profondément marquée, qui ne se perpétue pas par la transfusion des retombées touristiques : l’âme corse est restée indépendante de la marchandisation de la culture des provinces. Les corses ont ce droit que l’on a ôté à la plupart des français depuis longtemps : le droit d’être fier de sa terre, du pays de ses ancêtres et de pouvoir se déclarer nationaliste sans effaroucher les pourfendeurs du « visage souriant du fascisme », des « heures les plus sombres de notre histoire » ou des « intégristes de l’ultra droite catholique ».
La Corse reste blessée au vif par les ravages de la déchristianisation. Elle connaît ses problèmes économiques et sociaux, mais elle est un havre de virilité et de bon sens élémentaire. La Madunuccia d’Ajaccio, le 18 mars dernier, a été la preuve qu’il reste du feu ardent sous les braises.
Le 18 mars 1536, la Corse a connu une visite de la Vierge Marie, qui exhortait un paysan à demander au peuple de faire pénitence en l’honneur du Christ et de Sa Mère. La piété mariale n’a pas quitté l’île, qui reste fidèle.
Le 478ème anniversaire de l’apparition a vu Ajaccio se parer de ses plus beaux atours. Une procession a béni la ville et une belle foule. Les célébrations étaient présidées par Mgr Luigi Ventura, Nonce apostolique en France, et Mgr Olivier de Germiny, évêque d’Ajaccio. Les élus, la préfecture, les candidats aux municipales et les corps constitués ont accompagné les confréries en grande tenue.
Le culte de Notre-Dame de la Miséricorde a déjà sauvé Ajaccio de la peste en 1656. La très vénérée statue de la Sainte Vierge est exposée à Saint Erasme, où la liturgie traditionnelle est célébrée. L’évêque, Mgr de Germiny, compte parmi les plus courageux prélats français. La Patronne d’Ajaccio va devoir sauver la Corse d’une autre peste, celle de la politique continentale.
Julien Ferréol