Chretienté/christianophobie

La vraie justice et le vrai pardon

 

Notre Seigneur nous commande d’aimer nos ennemis, de tendre la joue gauche si on nous frappe sur la joue droite et de pardonner non pas 7 fois mais 77 fois.

L’Ancien testament expliquait déjà l’annonce de l’Évangile, en préparant cet éclatant commandement chrétien :

« Celui qui se venge trouvera la vengeance auprès du Seigneur, qui conservera soigneusement ses péchés. Pardonne au prochain son injustice, et alors à ta prière tes péchés seront remis. L’homme conserve de la colère contre un autre homme, et il demande à Dieu sa guérison ! … Il n’a pas pitié d’un homme, son semblable, et il supplie pour ses propres fautes ! … Lui, qui n’est que chair, garde rancune ; qui donc lui obtiendra le pardon de ses péchés ? Souviens-toi de ta fin, et cesse de haïr ; de la corruption et de la mort, et observe les commandements. Souviens-toi des commandements, et n’aie pas de rancune contre ton prochain ; Souviens-toi de l’alliance du Très-Haut, et passe par-dessus l’offense. » (Eccl. 28, 1-7)

Il ne faut pas ainsi se faire justice, car comme dit encore saint Paul l’iniquité du prochain accumule des chardons ardents sur sa tête : Dieu fera justice d’une façon ou d’une autre, ce n’est pas fondamentalement notre affaire.

Ne faisons ainsi pas vengeance, au moins par crainte de la vengeance du Seigneur, sinon par humilité et charité pour son ennemi même.

Cela ne signifie pourtant pas que nous devions être faible et bisounours, au contraire ! Jésus ne tend pas sa joue quand le garde lui donne un soufflet, mais le met au contraire devant sa contradiction : « si j’ai fait quelque chose qui mérite cela dis-moi ce que j’ai fait, sinon pourquoi me frappes-tu ? ». Il faut ainsi dire la vérité et les faits, sans haine, sans ressentiment, sans recherche de vengeance.

Mais comme dit encore Notre Seigneur, oui c’est oui et non c’est non, tout le reste vient du démon.

Le chrétien a ainsi un devoir de force dans l’affirmation des vérités, et du rappel des faits objectifs, même, et disons surtout dans les situations où cela est désagréable. Car si nous pouvons pardonner, les erreurs, les maux, les injustices ne disparaissent pas, et surtout leurs conséquences continuent de prospérer si rien n’est fait. Nous devons nous battre contre ces conséquences, et pour cela souligner leurs causes, sans jamais attaquer leur auteur, mais chercher au contraire sa conversion en le pardonnant et en le corrigeant fraternellement, pour un frère, sinon en maîtrisant et mettant hors état de nuire le méchant quand il s’agit d’un ennemi.

Force avec douceur, franchise sans verve ni haine : voilà ce qu’un chevalier chrétien est appelé à réaliser au quotidien dans tous les secteurs de sa vie, en famille, en paroisse, en entreprise, en association, face à tous, tant les ennemis que les amis, les clercs que les laïcs, les frères que les étrangers.

Tout dans l’ordre et régulé avec la prudence : car si tout n’est pas bon à dire en toute circonstance, tout n’est pas bon à taire en toute circonstance non plus. Il y a des manières certes, et cela c’est l’expérience qui l’enseigne, mais il y a toujours un devoir face à la vérité et la justice, en fonction des degrés de vérité et de justice.

Une vérité surnaturelle ne permet jamais de la laisser niée impunément, une vérité naturelle le permet parfois, mais rarement car les conséquences sont terribles, les vérités conjoncturelles peuvent parfois être tus, et avaler des couleuvres peut être un bon sacrifice. Selon l’adage biblique il faut aussi éviter la querelle et la dispute, tant que cela ne blesse pas le bien commun ou la cause commune.

« Tiens-toi éloigné de la dispute, et tu pécheras moins ; car l’homme irascible échauffe la querelle, et le pécheur met le trouble parmi les amis, et jette la calomnie parmi ceux qui vivent en paix. Le feu s’embrase en proportion de la matière qui l’alimente : ainsi la colère d’un homme s’allume en proportion de sa puissance. Selon sa richesse, il fait monter sa fureur ; elle s’enflamme selon la violence de la dispute. Une querelle précipitée allume le feu, et une dispute irréfléchie fait couler le sang. Si tu souffles sur une étincelle, elle s’embrase ; si tu craches dessus, elle s’éteint : les deux choses sortent de ta bouche. » (Eccl. 28, 8-12)

Il ne faut pas se laisser aller à la passion et à la colère mais rester froid par la raison et ardent par la charité : ainsi plus de dispute ni de querelle, mais simplement du bon combat pour le bien commun, le salut, en toute prudence et en prenant conseil.

Et soyons prudent avec les puissants, dont la puissance rend plus facile l’exercice de la colère, puissance qui peut alimenter ce terrible feu… Riche, sachons-nous en défier, et au contraire user cette puissance pour la mettre au service du bien commun.

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul-Raymond du Lac

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