Vie des royalistes

Incorrigibles Orléans

Les membres de la Maison d’Orléans, qui sont princes du Sang de France, disposent des titres attachés à l’apanage d’Orléans reçu de Gaston d’Orléans (moins les soustractions qu’en fit Louis XIV), de ceux reçus de Louis XIV lui-même, de ceux reçus de la « Grande Mademoiselle », fille de Gaston d’Orléans et héritière des Montpensier ou de ceux reçus de « Mademoiselle de Penthièvre », héritière des Penthièvre, qui, pour les plus importants, sont les suivants :

Duc d’Orléans, Duc de Chartres, Duc de Valois, Duc de Nemours, Duc de Montpensier, Dauphin d’Auvergne, Prince de Joinville, Sénéchal héréditaire de Champagne, Marquis de Coucy, Marquis de Folembray, Comte de Soissons, Comte de Dourdan, Comte de Romorantin, Baron de Beaujolais, et autres baronnies et seigneuries…

Cependant bien pourvus en titres prestigieux, leur souci constant fut toujours de chercher à usurper des titres retournés à la Couronne et provenant de la branche aînée des Bourbon ou de branches adjacentes : les Bourbon-Condé ou Bourbon-Conti.

Ainsi, Louis-Philippe d’Orléans, devenu « Louis-Philippe Ier des Français » après son usurpation du trône en 1830, titre-t-il son petit-fils, Ferdinand d’Orléans (1844–1910), « duc d’Alençon » (1), titre usurpé tenu en dernier lieu par Louis XVIII. Puis, Jean d’Orléans (1874–1940), grand-père du duc d’Orléans actuel, se faisait appeler « duc de Guise » (2), titre usurpé appartenant aux Bourbon-Condé et retourné à la Couronne à la mort du dernier des Condé en 1830.

Mais, fidèles à cette soif inextinguible d’usurpations, feu le duc Henri d’Orléans (1908-1999) et son fils aîné, l’actuel duc Henri d’Orléans (1933), se fit et se fait encore un devoir de perpétuer cette déplorable habitude familiale. Ainsi :

Henri d’Orléans (1933) est le chef actuel de la Maison d’Orléans, branche cadette de la Maison de Bourbon. Il se fait appeler « comte de Paris » (3) et « duc de France » (4). Un titre usurpé et un titre inventé. Sa titulature adéquate est Henri d’Orléans, duc d’Orléans. Il épouse en 1957 Marie Thérèse von Württemberg. Ils ont cinq enfants, dont trois fils :

François d’Orléans (1961), titré par son père « comte de Clermont » (5) et « Dauphin de France » (6) en 1999. Deux titres usurpés. Sa titulature adéquate est François d’Orléans, duc de Chartres (ou duc de Valois, de tradition plus ancienne).

Jean d’Orléans (1965), titré par son grand-père « duc de Vendôme » (7) en 1987, puis « Régent du Dauphin » (8) par son père en 1999. Un titre usurpé et un titre inventé. Il épouse Maria Philomena de Tormos. Ils ont trois enfants, dont un fils, non encore titré à ma connaissance : Gaston d’Orléans (2009)

Eudes d’Orléans (1968), titré par son grand-père « duc d’Angoulême » (9) en 1987. Titre usurpé. Il épouse Marie Liesse de Rohan-Chabot. Ils ont deux enfants, dont un fils, non encore titré à ma connaissance : Pierre d’Orléans (2003)

Henri d’Orléans a dix frères et sœurs dont huit sont actuellement encore vivants, comprenant deux frères ayant des fils et un neveu issu d’un frère décédé :

Jacques d’Orléans (1941), titré « duc d’Orléans » par son père. Titre régulier, mais inapproprié pour un cadet d’Orléans. Epouse en 1969, Gersande de Sabran-Pontevès. Ils ont trois enfants, dont deux fils :

Charles-Louis d’Orléans (1972), titré « duc de Chartres ». Titre régulier, mais inapproprié au premier fils d’un cadet d’Orléans. Epouse Ileana Manos. Ils ont cinq enfants, dont deux fils, un seul titré à ma connaissance :

Philippe d’Orléans (1998), titré « duc de Valois ». Titre régulier.

Constantin d’Orléans (2003)

Foulque d’Orléans (1974), titré « duc d’Aumale » et « comte d’Eu ». Deux titres réguliers.

Michel d’Orléans (1941), titré « comte d’Evreux » (10) par son père, titre usurpé. Epouse en 1967, Béatrice Pasquier de Franclieu. Ils ont quatre enfants, dont deux fils :

Charles Philippe d’Orléans (1973), titré « duc d’Anjou » (11), titre usurpé. Epouse Diana Alvares Pereira de Melo. Ils ont une fille : Isabelle d’Orléans (2012).

François d’Orléans (1982), titré « comte de Dreux », titre régulier.

Thibault d’Orléans (1948–1983), titré par son père « comte de la Marche », titre usurpé. Epouse en 1972, Marion Gordon-Orr. Ils ont deux fils :

Robert d’Orléans (1976), titré « comte de la Marche » par son grand-père à la mort de son père (12), titre usurpé.

Louis-Philippe d’Orléans (1979–1980).

Ce qui fait que, sur dix-huit titres relevés, dix sont usurpés, deux irrégulièrement portés et deux inventés !

Ainsi va la Maison d’Orléans, qui croit avancer dans le vent de l’Histoire en voguant d’usurpations en prétentions, sans voir qu’elle ne fait que dériver de Charybde en Sylla…..

Franz de Burgos

 (1)Duc d’Alençon : Louis Stanislas Xavier de France, comte de Provence, reçoit le titre en 1774. Devenant le Roi de France Louis XVIII en 1795, le titre retourne à la Couronne. Non réattribué par Roi légitime depuis.

 (2)Duc de Guise : Louis VI Henri de Bourbon-Condé reçoit le titre à la mort de son père Louis V Joseph de Bourbon-Condé en 1818. A sa mort subite, assassiné ?, en son château de Saint-Leu en 1830, le titre retourne à la Couronne. Non réattribué par Roi légitime depuis.

 (3)Comte de Paris : Othon, mort en 1032, est le dernier à avoir été nommé comte de Paris par le Roi de France Robert II, fils d’Hugues Capet. Non réattribué par Roi légitime depuis.

 (4)Duc de France : Titre inventé par le duc Henri d’Orléans. Inspiré de celui de « duc des Francs »l, porté par le deuxième personnage du Royaume des Francs après le Roi des Francs. Il fut porté sous les Mérovingiens et les Carolingiens par les Arnulfiens et les Robertiens, jusqu’à ce que ces deux lignages accèdent au Trône en créant la troisième Dynastie des Capétiens avec Hugues Capet en 987. Non réattribué par Roi légitime depuis !

 (5)Comte de Clermont : Louis Henri de Bourbon reçoit le titre en 1672. A sa mort en 1677, le titre fait retour à la Couronne. Non réattribué par Roi légitime depuis.

 (6)Dauphin de France : Titre attribué à l’aîné des fils du Roi de France depuis 1349, date du Traité de Romans par lequel Humbert II du Viennois vend sa seigneurie d’Albon et du Viennois (appelé Dauphiné) au Roi de France Philippe VI de Valois, à la condition que le Dauphiné soit le fief de son fils aîné. Le premier Dauphin est Charles de Valois (futur Charles V), fils de Jean II, petit-fils de Philippe VI, en 1349. Le Dauphin actuel est Louis de France (2010), fils aîné du Roi de France Louis XX, Chef de la Maison Capétienne.

 (7)Duc de Vendôme : Philippe de Vendôme, « Prieur de Vendôme », reçoit le titre à la mort de son frère Louis Joseph de Vendôme, « le Grand Vendôme » en 1712. A sa mort, en 1727, le titre retourne à la Couronne. Louis XV inclut ce titre, en 1771, dans l’apanage de Provence accordé à Louis Stanislas Xavier de France. Le titre fait retour à la Couronne quand le comte de Provence devient le Roi de France Louis XVIII, en 1795. Non réattribué par Roi légitime depuis.

 (8)Régent du Dauphin : Titre inventé par le duc Henri d’Orléans. Dénomination absurde, le Régent étant désigné par le Conseil Royal pour exercer la charge du Roi, en son nom, quand celui-ci est mineur, incapable ou empêché. Il ne saurait y avoir de « Régent du Dauphin », car « Dauphin » signifie que le Roi est vivant, dès lors, aucune Régence n’a lieu d’être. D’autant plus que le Roi, son père, en serait le tuteur naturel. 

 (9)Duc d’Angoulême : Louis Antoine d’Artois reçoit le titre à sa naissance en 1775. En 1824, à la mort de Louis XVIII, son père Charles Philippe de France, comte d’Artois, « Monsieur », frère du Roi, devient le Roi de France Charles X, et lui, le Dauphin de France. Le titre retourne à la Couronne. Non réattribué par Roi légitime depuis.

 (10)Comte d’Evreux : Louis Henri de la Tour d’Auvergne reçoit le titre de son père à sa naissance en 1674. A sa mort en 1753, son neveu Charles Godefroy de la Tour d’Auvergne, duc de Bouillon, reçoit le titre. A sa mort en 1771, son fils Godefroy Charles Henri de la Tour d’Auvergne, duc de Bouillon, reçoit le titre. A sa mort en 1792, son fils Jacques Léopold de la Tour d’Auvergne, duc de Bouillon, reçoit le titre. A sa mort en 1802, le titre fait retour à la Couronne. Non réattribué par Roi légitime depuis.

 (11)Duc d’Anjou : Louis Stanislas Xavier de France, comte de Provence, reçoit le titre. Devenant le Roi de France Louis XVIII en 1795, le titre retourne à la Couronne. Relevé à son profit par le Roi de France Jacques Ier en 1919. A sa mort, en 1931, le titre fait retour à la Couronne. Le titre est relevé à son profit par le Roi de France Henri VI en 1946. A sa mort en 1975, son fils aîné devient le Roi de France Alphonse II et relève le titre à son profit. A sa mort en 1989, son fils devient le Roi de France Louis XX et relève le titre à son profit. Ce titre, conservé par le Roi, n’est donc pas disponible ; qui plus est, il ne pourrait être attribué que par Louis XX.

 (12)Comte de la Marche : Louis François Joseph de Bourbon-Conti reçoit le titre de son père Louis François de Bourbon-Conti à sa naissance en 1734. A sa mort en 1814, le titre revient à la Couronne. Non réattribué par Roi légitime depuis.  

2 réflexions sur “Incorrigibles Orléans

  • Voilà une méritoire recherche! Cependant ses conclusions n’ont de valeur qu’en en acceptant les postulats.

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  • Je partage votre avis sur l’illégitimité de Louis-Philippe, mais je vous rappelle la jurisprudence de l’ANF sur les titres, qui consiste à admettre que tous les titres donnés par un pouvoir souverain sont valides, qu’ils soient donnés par l’Empire, la monarchie de juillet ou le second Empire, par le Général de Gaulle ou même par Macron s’il lui prenait l’idée d’en créer. En conséquence, le titre de Comte de Paris ne peut être contesté quels que soient les théories dynastiques. En revanche, le titre de Duc d’Anjou ne pourrait être légitimement porté par Don Luis Alfonso de Borbon y Martinez Bordiu qu’en tant que titre espagnol carliste puisqu’il n’a pas été conservé par les descendants de Philippe V d’Espagne, et qu’il a été décerné par Louis XV à deux princes français les futurs Louis XVI et Louis XVIII. A ma connaissance, le premier à l’avoir exhumé fut Don Jaime, avant-dernier prétendant carliste. Bien sûr, si l’on part du postulat de la transmission de la légitimité aux Bourbons espagnols, il est loisible au Prince de s’attribuer n’importe quel titre, d’en inventer ou d’en capter, comme le roi Christophe d’Haïti avait créé des Comtes de Catalogne et des Ducs de Bourgogne. Cependant je vous prie de vous remémorer la décision de Charles X, reprise par le Comte de Chambord, de ne plus porter de titres d’apanage (provinces) mais seulement des titres de villes, tant que la monarchie ne serait pas restaurée. En conséquence l’attribution des titres de Duc d’Aquitaine, d’Anjou, de Touraine, de Berry, d’Artois, de Bourgogne est incompatible avec les décisions des derniers princes de la Maison de France de la branche aînée.

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