Tribunes

Message de Daniel de Montplaisir – galette des rois de Vexilla Galliae | 23/01/2016

Chers amis,

La distance qui me sépare de vous, depuis deux ans et demi que je réside au Canada, à l’ombre du Mont-Royal, le bien nommé, me prive, hélas, de me compter parmi vous aujourd’hui.

Par chance, les deux chroniques d’anniversaires historiques que j’ai le plaisir, et l’honneur, de publier sur votre site, me donnent régulièrement l’occasion de parler de la monarchie française. Soit dans des recoins de l’Histoire oubliée, soit en relation avec des évènements apparemment détachés mais, en réalité, proches des valeurs que, je l’espère, nous partageons.

Je viens d’apprendre, par le site Atlantico, que 65% des Français n’accordaient aucun crédit aux « valeurs républicaines » dont les média nous assènent la répétition depuis près de quinze ans, sans jamais nous indiquer en quoi elles consistent. Si c’est dans « la paix, le progrès, la justice et la liberté », je pense, bien sûr, que nous sommes tous d’accord mais je constate surtout que nos rois les partageaient et les promouvaient bien avant qu’on parlât de république, du moins dans le sens moderne du mot.

Le royaume de France a toujours porté des valeurs fortes, que nous devons connaître, parfois nous inspirer, et jamais n’oublier. Elles portent des noms aujourd’hui démodés, comme « fidélité », « honneur », « sincérité », « courtoisie » … toutes choses qui maintenant font rire les caciques républicains et servent, quand ils sont entre eux, à ridiculiser leurs rivaux, coupables de naïveté. Car ce qui se porte le mieux en république, c’est le cynisme.

Gardons-nous surtout de ne pas leur ressembler, de ne pas les imiter.

Évitons donc les querelles de chapelle qui nous divisent inutilement alors qu’une confrontation sereine des analyses des uns et des autres permettrait d’aplanir une bonne partie des malentendus.

Sortons aussi des sentiers battus du misérabilisme royaliste qui a ancré en France notre image de « ringards » et oublions, une fois pour toutes, le « légitimisme des cimetières. »

Laissons à nos concitoyens le droit de pratiquer leurs propres opinions, notamment dans la vie civile et religieuse, sans nous poser en donneurs de leçons qui excluent quand il faudrait rassembler.

Nous avons aujourd’hui la chance d’avoir un prince, héritier du trône pour les uns, roi de France empêché pour les autres – tout est affaire d’angle juridique. Un prince jeune, beau, dynamique, inséré dans son temps, conscient des évolutions du monde contemporain, soucieux de servir, mais se demandant encore comment. N’en faisons pas le porte –parole inconscient de nos frustrations, n’en faisons pas l’icône des chapelles expiatoires.

Avec lui, pour lui, et donc pour la France, regardons l’avenir avec lucidité. « La France, disait André Malraux, étonnera encore le monde. » Et je le crois. Pourquoi cet étonnement prémonitoire ne consisterait-il pas à édifier une monarchie moderne à l’image du génie français ?

Si nous étions capables d’écarter nos querelles entre légitimistes (puisque de toute façon c’est nous qui avons raison, nous l’avons prouvé) et orléanistes,

Si nous savions affirmer haut et fort que le royalisme ce n’est pas un parti, encore moins des cabines téléphoniques où l’on ne pénètre que pour se disputer, mais le principe même du rassemblement des Français dans toutes leurs différences assumées par les autres ;

Si nous pouvions comprendre, et faire comprendre, que la monarchie, non seulement ce n’est pas le retour à l’Ancien Régime mais, bien au contraire, le bouclier de la démocratie de demain ;

Si nous pouvions persuader nos concitoyens que, s’ils ne bougent pas, c’est-à-dire s’ils continuent de se rendre aux urnes comme un troupeau bêlant d’idées toutes faites, l’avenir de la France résidera dans cette alternative : « Allah ou le roi » ;

Si nous pouvions persuader, et d’abord nous-mêmes, de la nécessité, comme disait Lamartine, « que Dieu entre enfin dans nos lois ». Non pas le Dieu de Vatican II ou celui des intransigeants, mais le Dieu qui aime les hommes, où qu’ils soient, quoiqu’ils pensent ;

Si nous pouvions, à la manière des psychanalystes, affirmer que le roi, « c’est le père du père » et que, du coup, c’est ce qui nous manque le plus pour nous faire humains en dehors des idéologies de rencontre ;

Alors, mes chers amis, comme le chantait Jacques Brel, « nous aurions dans nos mains, le monde entier. »

Daniel de Montplaisir

Le compte-rendu de la galette de Vexilla Galliae est ici

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.