L’étrange mot de « conservateur », par Paul de Beaulias

De plus en plus en France les gens, disons « classiques » dans leur façon de penser, se disent « conservateurs », manifestant une fois de plus l’influence anglo-saxonne sur notre langue. Les anglicismes pullulent et la décadence s’accélérant on oublie que la France est non seulement à l’origine de la Révolution mais aussi de la Contre-révolution.
Nous devrions en effet se dire contre-révolutionnaire, si ce n’est légitimiste, ou tout simplement sujet du roi, plutôt que « conservateur ». La conservation c’est pour les musées ou les vieillissants qui cherchent à rester « bien conservés » : bref on conserve des choses soit déjà mortes soit en train de mourir.
Or la restauration est une œuvre de vie, de retour à la vie, d’insuffler la vie par les sains principes politiques. Nous ne sommes pas des conservateurs, mais des restaurateurs, au sens propre, si je puis m’exprimer ainsi (à ne pas confondre avec les collègues qui sustentent les ventres évidemment).
Le mot traduisant « conservatisme » est encore pire en japonais : il signifie tout autant conserver que « maintenance ». Dans son sens le plus trivial : maintenance de lignes de chemin de fer, maintenance d’une machine, maintenance d’un système. Pour l’anecdote, d’ailleurs, une boisson énergétique d’ailleurs très mauvaise s’appelle en alphabet « bodymainte »… comme si le corps était plus une machine dont on fait la maintenance qu’une œuvre d’art à conserver. Le cartésianisme mécaniste fait des ravages…
Notre mot conservateur est en cela un moindre mal…mais tellement plus pauvre que que le mot de restauration !
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France
Paul de Beaulias
