CivilisationIdées

L’essence de la modernité à la lumière de la France et du Japon (transcription d’une conférence orale)

Notes d’une conférence de Paul de Lacvivier du 22 août 2025.

La modernité est une question qui ne finit pas d’obséder les chercheurs depuis des siècles. Les questions de la modernisation sont en particulier pour le Japon une question ressassée à l’infini dans la bibliographie universitaire, souvent sous un aspect économique, des techniques et des institutions.

En histoire, l’époque moderne ne signifie a priori qu’une époque plutôt proche de la nôtre, quoiqu’en japonais on distingue kinsei-近世 et kindai-近代, comme s’il y avait une certaine hésitation sur la datation de la modernité pour le Japon.

Comme cela a été dit par le professeur Okajima le mois dernier, le mot moderne contient aussi une question de valeurs, ou d’idéologie, tout à fait lié aux notions de progrès, de réformes tant religieuses qu’étatiques, de nouveauté.

La modernité est-elle ainsi un simple progrès technique ? Est-elle sinon qu’une simple indication chronologique ? Marque-t-elle sinon un progrès pour un homme devenant Dieu qui serait linéaire et inéluctable ? Nous renvoyons à l’étude de Philippe Pichot sur le progrès pour saisir l’histoire et la substance de cette notion moderne de progrès. Ce qui est certain c’est que ce progrès promis n’est pas au rendez-vous : le vingtième siècle, le fils de la modernité, est aussi le siècle des guerres mondiales, de l’arme nucléaire, du communisme et du capitalisme effréné, ainsi que l’attaque de toutes les traditions.

Nous avons étudié la question de la modernité depuis près de 15 ans maintenant, et nous pensons avoir identifié la caractéristique principale de la modernité, et ceci grâce à la vision comparatiste entre l’histoire du Japon et de la France.

La modernité est essentiellement et avant tout le phénomène de déchristianisation de la chrétienté européenne. Dit autrement, la modernité est l’attaque en règle contre tout ce qui est catholique, et la modernisation comporte les étapes d’une dissolution de l’ordre catholique au profit d’un nouvel (dés)ordre mondial où Dieu est remplacé par l’homme, ou une quelconque idole, où l’Église catholique est niée dans sa place par rapport à la politique et où tout ce qui est chrétien est fondamentalement détruit et nié.

La conséquence immédiate de cette attaque contre la chrétienté est la négation de toute autorité, qui est comme l’ADN phénotypique de la modernité : négation de l’autorité de Dieu, et de ses ministres, puis négation de l’autorité politique (le roi), puis négation de toute autorité. La modernité est l’avènement progressif de la démocratie dans la religion (protestantisme), dans la politique (révolution française et état moderne) puis dans la société (capitalisme, communisme et idéologies égalitaristes comme le gender, etc.).

Nous allons dans ce court papier exposer ce phénomène de déchristianisation dans une première partie, puis nous présenterons dans une seconde partie ce que fut la monarchie très chrétienne française. Nous aborderons enfin, sous cette optique de la modernité=déchristianisation ce qu’elle signifie dans l’histoire du Japon.

  1. Étapes de la modernité

Quand on comprend la modernité comme une déchristianisation universelle, l’histoire de la modernité se comprend beaucoup plus facilement. De nombreux auteurs ont souligné le fil conducteur de la modernité dans des étapes historiques bien connues. On pourrait remonter plus loin, et trouver des causes philosophiques et intellectuelles, mais bornons-nous aux grandes lignes.

La renaissance et son humanisme au XVe siècle.

La réforme protestante.

Les philosophies modernes et l’absolutisme royal.

La révolution française.

Souvenons-nous que nous analysons ici la modernisation comme l’attaque de l’ordre catholique, dont le parangon peut se distinguer pour la France au XIIIe siècle avec saint Louis.

Qu’est-ce que la « Renaissance » et son humanisme fondamentalement ? Elle consiste philosophiquement en un dédain de l’aristotélisme universitaire de l’époque, un début de « divinisation » de l’homme et d’un déséquilibre dans l’ordre chrétien : à force d’insister sur la grandeur de la nature humaine, on relègue peu à peu Dieu au second plan.

Ce mouvement va s’épanouir dans la Renaissance, qui cherche à revenir à l’Antiquité gréco-romaine pré-chrétienne, et qui va considérer de façon systématique que tout ce qui vient des Grecs et des romains pré-chrétiens étaient mieux que la chrétienté.

C’est le début timide d’une déchristianisation artistique et intellectuelle qui n’a pas encore de conséquences pratiques. C’est le début de la révolution anti-chrétienne dans les esprits.

Le grand chamboulement vient avec la victoire des hérésies protestantes dans une partie de l’Europe, à la suite des Luther, Calvin et autres hérésiarques. Ils sont le grand coup porté à la chrétienté qui détruit l’ordre chrétien européen au profit du « concert des nations » et d’un équilibre qui va devenir peu à peu un rapport de force, un rapport d’intérêts, et non plus de justice et de miséricorde entre frères chrétiens.

Calvin est ainsi par exemple le parangon du démocrate-chrétien : négation de l’autorité de l’Église, démocratie religieuse et égalité de tous, négation de la prière pour les défunts.

La modernité est ici la révolution anti-chrétienne religieuse qui a mis à mal l’ordre catholique médiéval. Conséquences : l’ordre catholique est nié dans de nombreux pays anciennement catholiques, et le politique prend le pas sur le religieux (parfois au nom du protestantisme religieux) un peu partout. C’est le début du retour à la monarchie pré-chrétienne, à la monarchie païenne, avec ses despotes « éclairés » et ses rois tout-puissants, tyranniques et qui ont de plus en plus tendance à se prendre pour Dieu.

La France, qui a subi aussi les réformes protestantes, a résisté à la révolution religieuse et conserva sa monarchie très chrétienne, et son roi catholique. Un déséquilibre introduit néanmoins et pour la première fois depuis plus de mille ans le roi doit « tolérer » des hérésiarques dans son royaumes (les huguenots), et la royauté absolue, quoique contenue, ronge peu à peu l’ordre médiéval. Louis XIV représente ainsi toute ce faste paganisant de la monarchie avec des représentations antiquisantes.

La France, avec les Espagne, deviennent les bastions en Europe de ce qui reste d’ordre catholique au XVII et XVIIIe, protégeant ce qui reste de la chrétienté : l’Angleterre est tombée, de nombreux territoires en Allemagne sont tombés.

Vient ensuite la Révolution française qui signifie en pratique l’accélération de la dissolution de la chrétienté : avec la révolution française, la monarchie catholique française est balayée, et les guerres napoléoniennes détruisent tout ce qui reste de catholique dans l’ordre européen.

Le XIXe siècle est une guerre incessante en France pour freiner l’invasion de la modernité anti-chrétienne : la victoire de la République va ancrer l’ordre anti-chrétien dans les institutions, et la 1ère guerre mondiale vient comme consacrer l’ordre moderne dans le monde.

Nous avons parcouru l’histoire de la modernisation pour la France et l’Europe à grands pas : ce qui est absolument certain c’est que cette modernisation a conduit à une décadence aiguë et avérée.

Nous allons maintenant analyser cette décadence, à la lumière de ce qu’était la monarchie très chrétienne.

  1. La monarchie très chrétienne

Nous renvoyons ici au papier de Philippe Pichot sur les lois fondamentales dans l’ancienne France pour les détails des institutions royales sur le temps long.

Nous nous bornerons ici à résumer brutalement ce qui fait la particularité de la monarchie chrétienne, particularité qui ne vient pas changer les caractères que l’on trouve dans toutes les monarchies, mais qui vient remettre un ordre inimaginable hors de la chrétienté.

Fondamentalement, la monarchie chrétienne, imbibée de tout ce qui est catholique, va refléter dans toutes ses institutions la justice irriguée par la charité. Et en pratique le passage du lavement des pieds dans l’Évangile illustre cette restauration de la politique.

Rappelons-nous de ce passage. Au moment de la dernière cène Jésus va laver les pieds de ses 12 apôtres. Ce travail était normalement réservé aux esclaves. Lisons ci-dessous le texte :

« Jésus, qui savait que son Père avait remis toutes choses entre ses mains, et qu’il était sorti de Dieu et s’en allait à Dieu, 4 se leva de table, posa son manteau, et, ayant pris un linge, il s’en ceignit. 5 Puis il versa de l’eau dans le bassin et se mit à laver les pieds de ses disciples, et à les essuyer avec le linge dont il était ceint. 6 Il vint donc à Simon-Pierre ; et Pierre lui dit : « Quoi, vous Seigneur, vous me lavez les pieds ! » 7 Jésus lui répondit : « Ce que je fais, tu ne le sais pas maintenant, mais tu le comprendras bientôt. » 8 Pierre lui dit : « Non, jamais vous ne me laverez les pieds. » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave, tu n’auras point de part avec moi. » 9 Simon-Pierre lui dit : « Seigneur, non seulement les pieds, mais encore les mains et la tête ! » (St. Jean, 13, 3-9)

Saint Pierre proteste d’abord, puisqu’il ne veut pas laisser à son maître, à son Roi faire le travail de l’esclave, mais Jésus lui fait comprendre que s’il ne lui lave pas les pieds il ne pourra rester dans son royaume, et saint Pierre obtempère.

Toute l’essence de la monarchie chrétienne est là, et les rois français ont cherché à imiter Jésus-Christ dans l’exercice de leur pouvoir. Qu’est-ce à dire ? Comme Jésus, le roi de l’univers, les rois, chefs de leur royaume, s’efforcent de se faire serviteur de leurs sujets. Ils n’en restent pas moins roi, avec toute autorité et tout pouvoir, justicier, mais dans cet esprit de service et d’humilité. Ils savent, comme le dit Jésus à Pilate que « « Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir, s’il ne t’avait pas été donné d’en haut. C’est pourquoi celui qui m’a livré à toi a un plus grand péché. »  C’est ce que dit encore saint Paul dans son épître aux Romains : « Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures: car il ny a pas dautorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent ont été instituées par Dieu. » (Épître aux Romains, 13, 1)

Tout roi sait qu’il est institué par Dieu, que son pouvoir est sacré, mais qu’il est ordonné à l’ordre divin, et en l’occurrence évangélique. Il est avant tout un ministre de Dieu sur terre, un lieutenant de Dieu sur terre, qui signifie bien « tenant lieu » de Dieu sur terre, mais n’étant pas un dieu pour autant.

Le Roi sait aussi que sa charge lui vaudra un jugement sévère, puisque tout homme est jugé à la mort.

Jésus l’annonce dans sa parabole : « Jésus disait aussi à Ses disciples: Un homme riche avait un économe, et celui-ci fut accusé auprès de lui davoir dissipé ses biens. Et il l’appela, et lui dit: Quest-ce que jentends dire de toi? Rends compte de ta gestion, car tu ne pourras plus désormais gérer mon bien. » (Luc, 16, 1-2)

Le Roi se met ainsi à genoux devant Dieu, se confesse cherche son salut ainsi que le salut de ses sujets.

Cet esprit explique comment fut possible la mise en place en France des institutions d’Ancien Régime, avec ses lois fondamentales, et toutes ces lois supérieures auxquelles le roi devait se soumettre. La notion de « constitution » moderne, qui se trouve au-dessus de la volonté des hommes, se trouvent-là, sauf qu’une constitution ne pouvait pas être modifié de main d’homme, comme font les modernes appliquant un positivisme juridique qui n’est que l’expression juridique de la modernité.

Le roi de France, depuis au moins Hugues Capet, fut un roi au pouvoir effectif faible, près du pouvoir que pouvait avoir l’empereur japonais au moment de l’époque des royaumes combattants. Pourtant le Roi de France étendit son pouvoir, non pas en visant un pouvoir absolu, mais par l’adhésion volontaire des sujets, qui lui demandaient justice, qui chercher son patronage, qui respectaient son élection divine.

Prenons un autre exemple : le mariage chrétien. D’un point de vue pragmatique et politique, le mariage chrétien, monogame, indissoluble (pas de divorce possible), est un danger immense pour assurer une descendance. Et de facto toutes les civilisations non-chrétiennes, y compris judaïques, sont polygames, et plus on est puissant plus on a de femmes et plus on assure de descendants. Sans avoir jamais été forcé, les rois très chrétiens ont suivi à la lettre cette loi divine supérieure aux envies humaines, au risque de ne pas avoir de descendants : en pratique cela a donné la loi salique qui assure encore aujourd’hui la continuité de la royauté en France, et qui rend possible le combat royaliste aujourd’hui en France.

En ce sens la révolution française, qui n’est rien d’autre que la destruction de cette ordre politique monarchique chrétien, fut un retour en arrière absolu, un retour aux vieux temps païens où l’union de la religion et de l’État était la règle : sous couvert de laïcité ou de séparation de l’Église et de l’État, l’État-nation devient la nouvelle Église, dont les représentants et les monarques deviennent une source non pas de lois en conformité avec des lois supérieurs, mais décrètes des lois comme s’ils étaient divines et absolus. La règle, même injuste, est la règle et gare à ceux qui désobéissent !

Napoléon est en cela typique de cette régression : il est un monarque, qui fait la guerre à l’extérieur, et ramène une certaine paix à l’intérieur, et il utilise la religion à son profit. Cette monarchie renouant avec l’antiquité païenne n’a pas pris en France, mais elle a été soutenue par la Révolution : peu importe le régime tant que l’esprit révolutionnaire, tant que la modernité anti-chrétienne puisse continuer longtemps – et quel meilleur régime pour conserver même un mal que celui de la monarchie ?

La modernité est ainsi tant pour la France que pour toute l’Europe chrétienne, et les pays chrétiens hors d’Europe (au sens de catholique) une décadence absolue : la déchristianisation entraîne la barbarie. Cette barbarie commence par la force brute, parfois admirée, parfois courtoise, des impérialismes du XIXe et du XXe siècles. La décadence, dans un premier temps, utilisant le substrat chrétien des sociétés occidentales, va profiter d’un héritage puissant pour le malheur de tous. Mais avec la modernité qui avance, et la déchristianisation qui s’accentue, la décadence s’accélère au point, aujourd’hui, de parvenir jusqu’à la négation des principes naturels les plus élémentaires comme la distinction des sexes ou même la distinction entre les hommes et les animaux.

  1. La modernité pour le Japon

Et pour le Japon, que signifie la modernité ? En étudiant l’histoire moderne du Japon on se rend compte que visiblement l’époque Meiji et la « modernisation » eut beaucoup d’effets positifs. Le Japon, à l’école de « l’Occident », réussit mieux que tout autre pays non européen à se civiliser. Quand on fait de l’histoire du droit, comme moi, on ne peut que constater que l’on passe d’un ordre politique pendant l’époque Edo totalitaire et injuste (où le kenkaryoseibai喧嘩両成敗 résume l’esprit de la loi, avec les renza連座, l’existence des intouchables hinin /eta非人・穢多, etc.) à un ordre juridique pétris de principes justes.

Prenons simplement l’exemple du mariage : on passe d’une polygamie de fait pour les élites et une absence d’institution pour les petites gens à un mariage monogamique (avec divorce) pour tous et protégé par la loi. Ce n’est pas chrétien, mais ces institutions profitent des héritages chrétiens, qui sont plaqués pour le meilleur à la société japonaise.

Le Japon a ainsi un rapport paradoxal à sa modernité : elle se construit dans le rejet de « l’Occident » tout en réussissant une modernisation éclatante. Comment est-ce possible ?

Il suffit de comprendre la modernité comme destruction ou opposition à l’ordre catholique pour comprendre ce que représente la modernité pour le Japon.

La modernité japonaise, comme d’ailleurs le soulignent de nombreux chercheurs, commence à l’ère Edo : ils l’analysent souvent pour l’économie ou pour d’autres phénomènes sociaux, comme la concentration urbaine, le malthusianisme, etc.

La cause semble pourtant claire : la caractéristique de l’époque Edo est bien son anticatholicisme étatique. C’est la loi fondamentale de l’État de l’époque, que tout japonais connaît, et qui fut appliqué strictement. Ainsi, avec l’époque Edo, le Japon n’est pas simplement une terre païenne ignorant le Christ, elle devient un pays qui refuse positivement le Christ, qui refuse l’ordre chrétien : en cela le Japon est très moderne, et très compatible avec la modernité. Tout en profitant déjà d’un héritage chrétien indirect – tant l’unification partielle du pays, que des inspirations culturelles et intellectuelles.

La restauration de Meiji se trouve ainsi tout à fait prête à terminer sa modernisation : les forces « européennes » de l’époque sont toutes anti-chrétiennes (au sens d’anticatholiques). En 1868 il n’y a plus de grandes puissances européennes catholiques d’un point de vue institutionnel : les élites japonaises de l’époque s’entendirent très bien avec les élites maçonnes et révolutionnaires des divers pays, et n’eurent aucun problème à enclencher une modernisation sans frein.

Certes, la réaction face à l’époque Edo, et la fin des persécutions positives contre les catholiques, a laissé du lest pour l’évangélisation, mais tout cela, toujours combattu au niveau politique et culturel, ainsi que combattu par toutes les forces modernes de l’époque, n’a jamais pu prendre.

Ainsi, durant près de 80 ans, la modernité pour le Japon signifia véritablement un progrès, car elle importa des institutions, des pratiques, des disciplines qui restaient tributaire d’un héritage chrétien : elles avaient des bases saines, mais étaient foncièrement viciés par la volonté de détruire l’ordre chrétien, et ensuite naturel. Le temps passant, et les conséquences arrivantes, les institutions superficiellement chrétienne, déconnecté de la vie de la grâce, périclitent, et aujourd’hui, comme partout ailleurs, le Japon subit la modernité finissante qui n’est plus que la destruction même de tout ce qui est naturel, des relations sociales, des communautés, des traditions légitimes.

Conclusion

Paul Cézanne est très connu au Japon. D’un point de vue artistique il est encensé, comme impressionnistes. D’un point de vue de l’histoire de l’histoire des peintures, de l’esthétique et des techniques, il est pourtant difficile de nier que ces impressionnistes sont déjà une décadence comparée aux arts des époques précédentes. On pourrait faire le même constat pour la musique. Et c’est toujours le même constat : quand les arts et la culture devient moderne, et se déconnecte de la foi catholique, ils dépérissent peu à peu, et quel que soit l’éclat fugitif qu’un vernis de christianisme peut encore leur donner, ils ne sont au mieux qu’une pâle imitation des âges précédents. Idem pour la science. Et ces pâles imitations sont pourtant de grands progrès dans des terres encore non-chrétiennes.

Pour ouvrir sur des questions éventuelles, j’aimerais ici souligner l’aspect révolutionnaire du feu professeur Tanaka, sous cet aspect. Regardons tout simplement les photos représentatives de deux cultures : d’un côté un vieil arbre, sans homme, et sans Dieu (quoi que justement la beauté qu’il exprime vient bien de ce que Dieu y a mis), le niveau 0 de la civilisation. Et de l’autre une cathédrale, chef-d’œuvre humain qui ne s’explique que par la volonté de rendre gloire à Dieu.

Nous savons que la culture japonaise ne se résume pas à cette sorte de volonté rousseauiste de revenir à un état de nature perdu, et rêvé, où l’idéal est d’être plus proche de l’animal que véritablement humain. Ces questions ne peuvent être traités ici : contentons-nous de prévenir nos lecteurs contre les sirènes d’une modernité révolutionnaire qui peut parfois prendre les vêtements japonais comme masque, et se cacher derrière de très bonnes volontés, à l’insu de tous.

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