Civilisation

Le « célibat » laïc est contre-nature

Nos temps contemporains révolutionnaires promeuvent une anti-société, une dissociété, qui en général comme dans les détails va contre notre nature.

L’attaque constante, et de plus en plus frontale et puissante, contre la famille n’est la moindre agression de l’anti-nature contre notre nature humaine. L’institution du mariage est aujourd’hui démantelée, et dénaturée au point de ne plus rien dire. L’affaissement de l’enseignement chrétien et l’affaiblissement débilitante de l’Église depuis le concile Vatican II a fait tomber les derniers barrages de la Foi et de la morale : en pratique aujourd’hui la jeune génération, élevée au lait révolutionnaire, ne se marie plus, ou de plus en plus tard, avec peu d’enfants, ou pas d’enfants.

Nous trouvons ainsi de façon de plus en plus commune le phénomène d’adultes isolés, de vieilles filles et « vieux hommes », qui sont des célibataires perpétuels. Souvent non pas par véritable choix, mais plutôt par l’entraînement des idéologies ambiantes, et encore plus souvent par entraînement d’une vie « trépidante », cercle vicieux des études puis de la vie professionnelle (ou du chômage) qui comme interdisent le discernement et le questionnement du mariage. Les femmes sont certainement encore plus touchées, et en souffrent : la nature ne changeant en effet pas, à un certain âge, la pression sociale devient tout de même plus fort pour se « caser », même si ce n’est pas en mariage. Sauf que la femme qui passe la date de péremption ne le peut plus vraiment… et elle fournit alors des légions d’esclaves corvéables à merci pour l’entreprise et la production économique, de moins en moins virile et conquérante, et de plus en plus maternante et totalitaire.

Ces phénomènes sont mondiaux : ici et là la vitesse du mouvement ou son étendu peuvent varier, mais globalement la tendance est la même, et c’est terrible.

L’état de « célibataire » dans le monde n’est pas un état normal pour l’homme politique : il n’est pas fait pour être seul, et la mission divine inscrite dans la Genèse quant à la société domestique est claire ; l’homme et la femme se marieront pour fonder des familles et se multiplier.

La vocation religieuse catholique est en cela un miracle de la surnature, permettant par le sacrifice de ce qui est le plus naturel et le plus fondamental à notre vie politique, de donner de plus grands fruits encore : mais même ce célibat n’est pas complet, au sens où il est un véritable mariage avec Jésus (et les vœux des sœurs l’évoquent directement). De plus il ne signifie jamais la solitude, car à part quelques ermites des premiers temps – qui étaient d’ailleurs bien peu seuls, tellement on les visitait sans arrêt pour chercher leurs conseils et leur conversation spirituelle – les religieux, les prêtres ont toujours vécu dans des couvents, monastères et communautés. Les dominicains voyageaient par paire, comme les apôtres. Un curé a en principe toujours un vicaire qui l’épaule. Dans une situation normale ces religieux ne sont pas seuls, car la solitude n’est pas bonne pour l’homme, même de Dieu.

Ainsi nos temps contemporains qui encouragent le développement d’un « célibat laïc » le plus souvent subi – et même quand il est soi-disant voulu, c’est avant tout une éruption d’orgueil pour sauver la face – et d’une généralisation de la solitude sont vraiment contre-nature et développent de façon attendue toutes les folies, dépressions, fuites dans le virtuel que l’on constate dans la société moderne.

Les conséquences sont véritablement terribles : plus de transmission, de moins en moins de franchise, puisque seul à la maison, chaque « individu » devient dépendant de l’état, de l’entreprise ou de sa vie sociale. Il perd cela, il se retrouve seul. Dans une société traditionnelle, on peut tout perdre, il reste la famille. Et devant la mort, nous nous retrouvons seul avec Dieu.

La restauration de la royauté est une urgence sur ce plan-là aussi car elle manifeste habituellement, en l’incarnant, la nécessité naturelle du mariage : un roi ne saurait rester longtemps sans être marié. Mieux, habituellement, les princes et les princesses se marient avant de monter sur les trônes. Cela est bon car le mariage, alliance entre familles, et par là entre pays, est un vecteur de paix. Et un modèle pour tous.

Un saint Louis n’a jamais pensé à devenir prêtre, ou à devenir religieux, car cela est impropre à sa fonction : curateur du bien commun de la société, le mariage est pour le Roi un devoir impératif ! Et il n’est pas libre de le décider.

Cette sagesse naturelle se retrouve dans la Bible aussi, qui explique combien l’homme laïc a vocation de se marier. Seule une infirmité physique ou mentale, ou des accidents l’en empêchent. Nos temps contemporains sont en cela monstrueux car ils font de l’accident ou de l’exception la règle, pour le malheur de tous.

« L’estomac reçoit toute espèce de nourriture, mais tel aliment est meilleur qu’un autre. Le palais discerne au goût la viande sauvage : ainsi le cœur sensé reconnaît la parole mensongère. Le cœur pervers cause du chagrin, mais l’homme d’expérience se met en garde contre lui. La femme reçoit toute espèce de mari, mais telle fille est meilleure qu’une autre. La beauté de la femme réjouit le visage, et surpasse tout désir de l’homme. Si la bonté et la douceur sont sur sa langue, son mari n’est plus un simple enfant des hommes. Celui qui acquiert une femme a le principe de sa fortune, une aide semblable à lui et une colonne d’appui. Là où il n’y a pas de haie, le domaine est au pillage ; là où il n’y a pas de femme, l’homme errant gémit. Qui se fie au brigand agile, qui court de ville en ville ? Ainsi en est-il de l’homme qui n’a pas de demeure, et qui prend son gîte où la nuit le surprend. » (Eccl. 36, 20-28)

Autrefois, une vocation pouvait être contrariée par une insuffisance physique, et un célibataire laïc pouvait vivre dans le monde en se sacrifiant à Dieu : mais cela reste l’exception, ce n’est pas normal.

Un laïc a vocation à se marier.

Soit avec un homme ou une femme. Soit avec Dieu.

Le célibat n’est en cela jamais normal, ni naturel, ni divin.

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul-Raymond du Lac

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