Civilisation

De la correction

La correction des enfants et leur bonne éducation sont aujourd’hui théoriquement criminalisées par la loi en plus d’être interdites par les théories modernistes et contre-nature de l’éducation, à la sauce Rousseauiste agrémentée de tous les suppléments imaginables d’éducation positive, d’enfant-roi, de dissolution du rôle du père, de la mère et des parents tout court.

La situation devient si critique que tout dans la loi va contre les parents, et pour un rien on peut se faire retirer la garde parentale, l’autorité parentale, sans jugement évidemment – car en cette matière les parents sont présumés coupables, et cela est logique pour la théorie révolutionnaire qui considère par définition toute autorité comme un abus et tout pouvoir comme un danger…

Tout cela est fait au nom de la protection de l’enfant et de la prévention des maltraitances : c’est évidemment un prétexte, puisque dans le même temps les droits sexuels de l’enfant et tout ce qui est afférent à son « bien-être » sont en fait une campagne mondiale et révolutionnaire de l’aliénation de l’enfant à ses passions, à son corps et aux pervers les plus terribles que l’on peut imaginer, mais tout dans le « consentement ». En attendant l’enfant se voit interdire de principe toute correction tout châtiment, tout culte de l’effort, tout apprentissage du sacrifice, toute discipline, tout développement moral : en bref on lui interdit d’apprendre à être un homme parfait, c’est-à-dire un homme vertueux, pour l’enfoncer toujours plus dans la fange de l’homme animalisé qui est d’autant plus décadent que l’homme n’est pas un simple animal, mais bien un être de raison et de volonté ; s’il décide, à la suite de Rousseau, d’assumer de se faire un animal, il se vautre dans une condition qui n’est plus digne de l’homme. C’est le malheur de l’homme contemporain, de l’homme moderne, qui est forcément victime de ces institutions contre-nature et du lavage de cerveau idéologique, malgré toute la bonne volonté qu’il peut y mettre.

Ainsi il est théoriquement aujourd’hui une « maltraitance » toute punition et toute correction : fessée, privation de dessert, de goûter, voire de repas, aide aux tâches de la maison, mise au coin, rangement, etc. Tout cela n’est plus que de la nioniote, et on a fait de l’enfant-gâté la règle. Pourrir l’enfant est aujourd’hui une obligation légale, et nous voyons le résultat tous les jours dans tous les pans de la société.

Mais la nature s’impose toujours, et les enfants gâtés se retrouvent ensuite cassés par la réalité dure, et de plus en plus dure car de moins en moins chrétienne, de la vraie vie, de la société et du reste : ces monstres d’orgueil apprendront à leur dépens qu’ils ne sont rien, leur suffisance sera vexée par le harcèlement scolaire ou à l’entreprise ou ailleurs, leur isolement sans maison ni foyer les rend complètement dépendant de l’influence du groupe…

Racontons une anecdote. Je rencontre une petite famille de notre temps, classique. Un enfant unique de 9 ans, des parents de bonne volonté, qui ont visiblement quelques réflexes à l’ancienne, comme l’interdiction des écrans. Mais tout cela ne suffit pas. L’école happe l’enfant, et il est visiblement surexcité par définition. Il est rebelle à l’autorité et traite son père d’imbécile…sans être corrigé. Il cherche le défi. Enfant unique, il est roi à la maison, le peu de temps qu’il s’y trouve, puisque ses parents sont toujours au travail… Il devient d’autant plus tyran qu’il est en manque de foyer et d’amour, qui est déversé de façon désordonnée puisque l’enfant est aux mains constantes « d’éducateurs », ou plutôt de « non-éducateurs » si ce n’est de « contre-éducateurs » extérieurs. En cette période estivale, l’enfant s’est retrouvé presque un mois loin de ses parents, soit chez son grand-père, soit dans une sorte de colonie, soit ailleurs : l’enfant de 9 ans se sent forcément abandonné et devient d’autant plus rétif ou suffisant quand il est à la maison…

Tout cela malgré une bonne volonté patente et des efforts des parents, qui brassent le sable de la modernité qu’on leur présente comme le marbre.

Ils aiment la nature, mais ils achètent une maison minuscule…pour se trouver près de l’école qui va détruire à terme leur enfant…

Nous ne pouvons que nous rappeler l’imprécation terrible mais si vrai de la sagesse biblique. Ce n’est pas à la mode, et pourtant c’est révélé :

« Celui qui gâte son fils bandera ses blessures, et, à chacun de ses cris, ses entrailles seront émues. Le cheval indompté devient intraitable : ainsi le fils abandonné à lui-même devient inconsidéré. Caresse ton enfant, et il te fera trembler, joue avec lui, et il te contristera. Ne ris pas avec lui, de peur que tu n’aies à t’affliger avec lui, et qu’à la fin tu ne grinces des dents. Ne lui donne pas toute liberté dans sa jeunesse, et ne ferme pas les yeux sur ses folies. [Fais plier sa tête pendant sa jeunesse,] et meurtris-lui les flancs pendant qu’il est enfant, de peur qu’il ne devienne opiniâtre et ne t’obéisse plus, [et que tu n’aies la douleur au cœur.] Corrige ton fils, et fais-le travailler, de peur qu’il ne trébuche par ta honteuse faiblesse. » (Eccl. 30, 7-13)

Tout un traité en forme de remède aux maux modernes de la mauvaise éducation, résumée par cette dernière phrase : « Corrige ton fils, et fais-le travailler, de peur qu’il ne trébuche par ta honteuse faiblesse ».

Que tous les parents s’en souviennent : s’ils cèdent par une honteuse faiblesse aux sirènes modernes et qu’ils ne corrigent ni ne font travailler leur fils, alors celui-ci un jour ou l’autre trébuchera, et peut-être très gravement. Quel père, quelle mère peut supporter cette vision ? Il suffit d’ailleurs de regarder autour de soi, ou de regarder à sa propre vie, pour constater la véracité de cet enseignement…

Cette correction est douce et bonne quand elle est ordonnée au perfectionnement de l’enfant : la sagesse biblique nous l’enseigne encore dans le passage suivant.

« Celui qui aime son fils lui fait souvent sentir le fouet, afin d’en avoir ensuite de la joie. 2 Celui qui élève bien son fils retirera de lui des avantages, et il se glorifiera de lui devant ses connaissances. 3 Celui qui instruit son fils rendra son ennemi jaloux, et il se réjouira de lui devant ses amis. 4 Son père vient-il à mourir ? C’est comme s’il n’était pas mort, car il laisse après lui quelqu’un qui lui ressemble. 5 Pendant sa vie, il le voit et se réjouit, et, à sa mort, il n’est point affligé. 6 Il laisse quelqu’un qui le vengera de ses ennemis, et témoignera de la reconnaissance à ses amis. » (Eccl. 30, 1-6)

Nous avons d’ailleurs dans ce passage, qui révèle l’essence de l’éducation et son but, l’annonce de ce que le Père du Ciel fera avec son fils Jésus-Christ, et tous ses fils par adoption que sont les chrétiens : il nous prépare la Croix et le Calvaire, pour sa gloire et notre salut !

Tout est lié : les théories modernes de l’éducation sont contre-nature, mais aussi contre la surnature et viennent en pratique rendre impensables ce qui est pour la réalité de notre condition humaine et de nos fins dernières, via les épreuves et les souffrances.

Cela aussi est reflété dans l’éducation : et un bon père veut que l’apprentissage des vertus et des sacrifices se fassent non pas dans la crainte servile, celle de la peur du fouet, mais dans la crainte filiale, celle qui est motivée par l’amour du père et la crainte de lui déplaire. Et les bons enfants devenant grands continuent l’œuvre du père, agissent pour sa gloire, combattent ses ennemis.

C’est vrai dans l’économie surnaturelle, mais c’est aussi vrai dans l’économie naturelle : retrouvons-cela.

Et n’ayons pas peur, car quoique toutes les lois sont contre-nous, un peu de discrétion faite et la nature est de notre côté : il faut simplement être intégral et ne tolérer aucun compromis à la matière, car le chavirement va très vite dès qu’on laisse la République envahir son foyer, ou la modernité entrer dans la famille.

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul-Raymond du Lac

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