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Plaignons nos mauvais dirigeants !

La révolution, fille de Satan, instaure un désordre institutionnel, singeant l’ordre de Dieu, et détruisant tout ce qui est humain et divin dans la société humaine. Elle légitime le vice, à commencer par les péchés capitaux, qui deviennent encouragés et suscités. Pensons à l’impureté galopante depuis la « révolution sexuelle » et les libérations en tout genre, l’égoïsme avare érigé en vertu avec le capitalisme, l’envie institutionnel avec le socialisme et l’égalitarisme, l’orgueil mortel devenu la règle de tout entre individualisme, contractualisme et libéralisme démocratique, l’assassinat légal dans l’avortement, la scarification encouragée avec les transitions de genre, et le vol étatique de l’impôt totalitaire… Et nous en passons.

Tout cela est vrai, et nous oblige au fond à être pauvre. Mais est-ce une plaie ? Non, c’est au contraire, dans notre malheur, une chance, et pour les pauvres tyrans au pouvoir un très grand malheur. Saint Augustin expliquait déjà avec une grande finesse :

« La puissance, loin de leur être avantageuse, leur est extrêmement nuisible, parce qu’elle ne leur sert qu’à faire plus de mal. Quant à ceux qui la subissent, ce qui leur est avant tout préjudiciable, ce n’est pas la tyrannie d’autrui, mais leur propre corruption ; car tout ce que les gens de bien souffrent de l’injuste domination de leurs maîtres n’est pas la peine de leurs fautes, mais l’épreuve de leur vertu. » (Livre IV, III)

Et dans un sens tout chrétien nous pouvons ainsi comprendre l’adage qui dit que « ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort », en comprenant que la seule chose qui peut nous tuer est le péché. Lequel peut tuer l’âme, là où la mort du corps, par fidélité, amour et sacrifice, au contraire, est quelque chose de noble.

Et saint Augustin enfonce le clou :

« C’est pourquoi l’homme de bien dans les fers est libre, tandis que le méchant est esclave jusque sur le trône ; et il n’est pas esclave d’un seul homme, mais il a autant de maîtres que de vices. L’Écriture veut parler de ces maîtres, quand elle dit : « Chacun est esclave de celui qui l’a vaincu. »

Nous voulons ainsi une restauration d’un roi très chrétien non seulement pour notre bien, mais aussi pour le bien de ces malheureux méchants qui ont, somme toute, un avenir sombre et une tristesse indescriptible qui les rend hargneux et abominables derrière leur masque de dignité. Ce masque, qui s’efface chaque jour un peu plus devant leur aveuglement idiot, l’absurdité aporétique de leurs actes et propos, des mensonges « éclatants » qui ne passent plus…

Ils se croient maîtres, mais ils sont esclaves de leurs passions et de leurs vices. Ils croient nous dominer, mais nous sommes libres, car nous nous évertuons, malgré nos imperfections sans nombre, à nous parfaire en vertu. Nous assumons intégralement notre fidélité à Dieu et au Roi, dans les deux ordres auquel sur terre nous faisons forcément partie, à savoir la société civile : la société politique, le Royaume de France ; et la société ecclésiale pour le salut des âmes : l’Église catholique. Un non-baptisé pourrait ne pas faire encore partie de l’Église, il sentirait déjà combien le roi très Chrétien ne pourrait pas être ce Roi, que nous aimons et à qui nous devons la fidélité, sans la christianisation qui signifie l’épuration et la sublimation de toutes les institutions chrétiennes.

Que constatons-nous en effet en 2025, et qu’ont constaté nos prédécesseurs depuis 250 ans ? Que nos pays révolutionnaires ne sont que des cliques organisées de filous et de brigands, tyrans, oligarques et démocrates (dans le sens aristotélicien), contre la royauté, contre la noblesse, contre la subsidiarité !

Ces brigands plus ou moins organisés en conventuels secrets, dénoncés naguère par les papes, dont feu Léon XIII dans Humanus Genus ne sont ainsi que des comploteurs professionnels, des brigands endimanchés, des loups cachés sous des peaux de mouton.

Saint Augustin nous le rappelle, rien de nouveau sous le soleil, en constatant que tout royaume, sans la justice (chrétienne) est une mafia organisée. Comment appeler autrement l’État-nation moderne, la démocratie libérale ou le totalitarisme dictatorial des XIXe et XXe siècles ?

« En effet, que sont les royaumes sans la justice, sinon de grandes réunions de brigands ? Aussi bien, une réunion de brigands est-elle autre chose qu’un petit empire, puisqu’elle forme une espèce de société gouvernée par un chef, liée par un contrat, et où le partage du butin se fait suivant certaines règles convenues ? Que cette troupe malfaisante vienne à augmenter en se recrutant d’hommes perdus, qu’elle s’empare de places pour y fixer sa domination, qu’elle prenne des villes, qu’elle subjugue des peuples, la voilà qui reçoit le nom d’empire, non parce qu’elle a dépouillé sa cupidité, mais parce qu’elle a su accroître son impunité. C’est ce qu’un pirate, tombé au pouvoir d’Alexandre le Grand, sut fort bien lui dire avec beaucoup de raison et d’esprit. Le roi lui ayant demandé pourquoi il troublait ainsi la mer, il lui repartit fièrement : « Du même droit que tu troubles la terre. Mais comme je n’ai qu’un petit navire, on m’appelle pirate, et parce que tu as une grande flotte, on t’appelle conquérant. »

Tout est dit, n’est-ce pas ?

C’est pourquoi nous prônons la restauration légitime du roi justicier. La restauration du roi lieutenant de Dieu sur terre, source de toute justice ; du roi arbitre, soumis aux lois supérieures, respectant les particularismes et la subsidiarité, toutes choses qui ne sont possibles que dans un royaume très chrétien et catholique.

Nous ne prônons pas une pure monarchie idéalisée à la Maurras, qui analyse sèchement une idée épurée de toute réalité incarnée, mais bien notre royauté incarnée dans le descendant de nos rois très chrétiens, Louis XX, héritier de toute cette Chrétienté dans ses heurs et malheurs. Le roi qui use de la force pour faire justice, ferme dans ses décisions mais toujours empli de miséricorde, défense des faibles et des opprimés, chevalier et noble des chevaliers et des nobles, père de la famille des familles, chrétien de premier plan protégeant la barque de Pierre pour que toutes les âmes arrivent au port céleste, à la vraie patrie.

Alors qu’attendons-nous pour rejoindre les rangs légitimistes et travailler sérieusement à la restauration intégrale, et cela partout ?

Haut les cœurs !

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul-Raymond du Lac

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