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La présidentielle roumaine du 18 mai 2025, encore un exemple de l’impasse de l’électoralisme

J’ai découvert les résultats de l’élection présidentielle roumaine au matin du 19 mai. Evidemment, les médias « mainstream » se réjouissaient de la victoire d’un candidat pro-européen à la fibre plus ou moins écolo, pro UE, ukrophile, antirusse, pro OTAN, etc.

Les médias alternatifs dits de droite, eux, se désolaient de cette victoire. Certains l’attribuaient à de la fraude et des manipulations électorales, ce qui en Roumanie ne serait pas si étonnant étant donné que les ex-communistes qui se sont refaits une réputation, après la chute de Ceausescu, ont longtemps gardé le pouvoir sous la couverture de gentils sociaux-démocrates.

Cependant, ce n’est pas tant le résultat et ses causes véritables qui ont de l’intérêt pour les légitimistes, mais bien plutôt ce que cela démontre de l’échec éternel des stratégies électoralistes et démocratistes pour les gens fidèles à la tradition, à la patrie ou à la religion. En effet, on ne va pas se méprendre, nous n’avons pas d’intérêt dans ce genre d’élections. Tout d’abord, parce que nous sommes contre l’électoralisme et ensuite parce que c’est en Roumanie et que nous sommes contre l’ingérence dans les affaires des pays étrangers. Cela, même si nous soutenons le rétablissement de la monarchie en Roumanie, en espérant que ce soit une monarchie légitime et non une monarchie qui ne servirait à rien comme en Suède ou en Belgique.

Cette élection roumaine nous intéresse parce qu’elle nous montre l’impasse de l’électoralisme. En effet, le candidat présenté depuis un moment comme évidemment victorieux, Georges Simion, qui était déjà candidat  la fois précédente mais qui, cette fois, était candidat d’une alliance des droites nationales, a été battu. Le favori était d’abord Monsieur Kalin Georgescu, mais comme vous le savez, à la fin de l’année 2024 l’élection présidentielle roumaine a été annulée et Monsieur Georgescu a été condamné à être interdit de se présenter à l’élection suivante sous prétexte d’ingérence russe, de trafics en tous genres via Tiktok et a été bien sali et bien descendu par les grands médias. Le candidat Georges Simion, nouveau favori, était soutenu par Monsieur Georgescu.

S’il fallait comparer ces deux candidats à des personnes qu’on connaît mieux, Georgescu serait un genre de Matteo Salvini roumain, et Simion, un type de Georgia Meloni. Dès l’annonce de la défaite de Simion, certains sur les réseaux sociaux l’expliquaient par la théorie du complot, on aurait bourré les urnes, il y aurait eu du traficotage, il aurait gagné mais on nous dit qu’il n’a pas gagné.  J’ai vu des captures d’écran qui inversaient le résultat et qui le donnaient vainqueur…

Une erreur informatique sur ce genre de résultat peut arriver, et ce que dit la télé n’est pas un résultat officiel. Rien de cela ne serait vraiment étonnant. Effectivement, la Roumanie jouit tout de même d’une certaine réputation en termes de démocratie qui n’est pas franchement un modèle d’honnêteté et de régularité.

Rappelons qu’après la chute de Ceausescu, ce sont des anciens communistes reconvertis dans la social-démocratie plutôt autoritaire à la mode de l’Europe de l’Est, donc des anciens du régime, qui ont tenu les rênes du pouvoir pendant assez longtemps. Et ce, au moins jusqu’à la présidence de Traian Basescu et sans doute un peu plus au niveau du gouvernement via les élections législatives. Par d’autres médias, j’ai aussi appris que certains expliquaient la défaite de Simon par son outrance, il se serait disqualifié et aurait fait peur, en particulier aux Roumains de la diaspora, par des propos excessifs comme ceux qui comparaient la France de Macron à l’Iran des Mollahs. J’ai vu sur CNEWS le moment où il a fait cette affirmation, et il est vrai que les présentateurs de la chaîne en question eux-mêmes ont trouvé le propos excessif – et il l’est en grande partie. Par ailleurs, il a été présenté comme pro-russe, au point qu’un Roumain vivant en France et que je connais m’a dit « Ah non, je ne vote pas pour le pro-russe », alors que Simion, contrairement à Georgescu, n’a jamais flirté avec le poutinisme. Bien au contraire, il se présente certes comme le Trump roumain, mais il ne présente pas les faiblesses trumpiennes pour Poutine. Il donc est très possible que ce soit une stratégie du système pour diaboliser et ridiculiser l’opposition traditionnelle, conservatrice ou patriote. Ce procédé est très habituellement appliqué à Donald Trump – qui est très connu pour ses propos excessifs ou abusifs ou à Javier Milei en Argentine. Il l’était aussi en son temps à Jean-Marie Le Pen et dès qu’on peut s’en servir contre un député ou un candidat des droites nationales en France, il est lynché par les médias mainstream, comme le député RN Grégoire de Fournas il y a quelques années.

Comment expliquer ce phénomène ? Il faudrait étudier la chose en profondeur, mais je vois trois axes de recherches. Le plus improbable, car bien trop complotiste, serait que des gens comme Simon, Trump ou Le Pen seraient des infiltrés du système, programmés pour marginaliser les idées anti-système par la diabolisation, le clownesque et les excès en tous genre (surtout ceux qui sont devenus les « redflags » des bien-pensants du wokisme). On peut douter que ce soit le cas, ou alors Trump serait un échec complet de ce point de vue-là.

Autre possibilité : la société du spectacle, et donc les grands médias font des candidats « diables-clowns-excessifs » des têtes d’affiches pour discréditer les idées traditionnelles, conservatrices ou patriotes qu’ils défendent. C’est un procédé parfaitement hollywoodien. Voyez le cardinal Tedesco, papabile conservateur du film Conclave (2024). Il est diabolisé par les gentils cardinaux « progressistes », clownisé via son comportement à table ou envers ses collaborateurs et montré sous un jour excessif comme un homme prêt à lancer des appels à la croisade et à la guerre sainte. On imagine mal les cardinaux Burke et Sarah tenir ce genre de propos, pourtant c’est ainsi qu’Hollywood veut présenter les cardinaux dits « conservateurs ». Les progressistes, eux, sont « gentils » : ils refusent avec horreur les excès de langage, le retour de la tradition ou « l’homophobie » (Bellini), sont présentés comme des figures morales immaculées, refusant le pouvoir, les honneurs et luttant pour la justice et le bien (Lawrence) ou comme des pokémons bisounnoursés vivrensemblistes, agarènophiles et wokisto-compatibles (Benitez). Les personnages qui n’ont pas beaucoup de charisme, peu de répondant, un physique lambda de petit-gris et une éloquence trop académique ou trop timide, mais qui auraient une gestion de bons pères de famille, se retrouvent marginalisés par les candidats de type trumpien.

Les candidats de type trumpien deviennent ensuite des épouvantails face auxquels le candidat libéraliste, social-démocrate ou « indépendant » (mais libéraliste de centre gauche bobo ou de droite molle-bobo tout de même) a toutes ses chances et gagne très souvent à la faveur de l’aide des média mainstream, des « artistes » subventionnés et des « intellectuels » qui n’ont droit à ce titre que sur présentation de leur certificat de bonne conduite gaucho-compatible. Évidemment, parfois les élites wokistes déconnectées des réalités proposent des candidats tellement caricaturaux qu’ils se plantent – Clinton ou Harris contre Trump – alors qu’il suffit d’un vieillard rassurant avec une carrière de modéré bien mou comme Biden pour gagner (nonobstant les fraudes dénoncées par Trump évidement).

Pour en revenir à la question roumaine, ce qui me semble évident c’est que ce n’est pas forcément le bourrage des urnes qui a fait perdre ce candidat de la droite nationale. Certes, je ne doute pas du fait qu’il y en ait eu parce que c’est le contexte roumain et parce que c’est un usage dans ce pays. Je ne sais pas s’il y a eu du bourrage des urnes aussi en faveur de Georges Simion dans d’autres coins du pays, mais ce dont je suis sûr c’est qu’il n’a pas bénéficié d’une couverture médiatique honnête par les médias mainstream qui sont libéraux et européistes pour la plupart et qui appliquent comme chez nous le triptyque diabolisation-clownisation- mise en valeur abusive des excès de langage ou de comportement.

Ces médias-là ne nous serons jamais favorables non plus à nous, royalistes. C’est cela qui a un intérêt pour nous : ceux qui veulent faire des partis légitimistes et se présenter aux élections législatives, présidentielles ou autres ne se rendent pas compte que les médias mainstream vont les plomber et que leur participation à des médias alternatifs va forcément aggraver les critiques des médias mainstream qui vont dire « Ah ! Regardez ! Il va chez des influenceurs d’extrême droite ! » parce que c’est ainsi que les « médias alternatifs » sont perçus. C’est la première étape : la diabolisation. Soit vous n’avez pas de couverture médiatique, soit vous en avez très peu et le peu que vous avez va être extrêmement critiqué. C’est triste sans doute pour les influenceurs en question qui peuvent être plus ou moins de notre camp, mais cela reste une vérité douloureuse à laquelle il faut faire face et que ces influenceurs connaissent parfaitement. Aller chez des personnages qui ont leur chaîne YouTube et qui ont parfois des comportements étranges, c’est risquer de passer pour un méga-turbo-complotiste. C’est la deuxième étape :  clownisation. Vous n’allez pas vous en sortir, votre candidature sera d’autant plus facile à salir et disqualifier.

Monsieur Simion, s’est fait descenfre par ces médias mainstream, ils ont fait peur à la population à son sujet en le caricaturant et en retournant contre lui les propos les plus contestables qu’il a pu émettre. C’est la dernière étape : exagération des propos. 

À mon avis, il y a deux éléments qui expliquent possiblement sa défaite – il faudrait une meilleure connaissance du contexte pour en avoir la certitude. D’une part, il n’a pas eu un accès aussi libre et normal que ce qu’il aurait pu espérer aux grands médias, et d’autre part, même lorsqu’il y avait accès il a dû être critiqué férocement comme nous voyons bien que ça se fait chez nous – on connaît le processus – quand vous avez une Le Pen, un Zemmour ou un Bardella à la TV. Ils se font descendre, parce que ce sont les méchants, ils sont « le diable » pour les biens pensants du système. Et pourtant, ces « diables » ne contestent plus les « progrès sociétaux » qui pavent le chemin de la patrie vers sa déchéance morale et sa décadence civilisationnelle. Évidemment, dans ces conditions, imaginez un homme qui se présente en disant « Je veux abolir la République et restaurer la royauté ». Tout s’écroule, c’est l’évidence !

Le deuxième point c’est qu’ils ont dû faire peur à la population, ils ont dû aussi décourager les gens peut-être que certaines chaînes ont déclaré que l’élection étaient pliée, Simion avait déjà gagné donc ce n’est même plus la peine de se déplacer. Je ne dis pas que dans le cas présent de la Roumanie, ça s’est fait mais on sait que cela arrive parfois. Nous l’avons vu à certaines élections intermédiaires en France : on nous annonçait la grande victoire du RN et puis au deuxième tour personne ne vite. En tout cas les électeurs RN n’y sont pas allés en masse. A contrario, comme on a mobilisé les électeurs de gauche, ils y sont allés et ont fait gagner leurs candidats de gauche ou de droite molle et ainsi, ils ont fait gagner les partis du système. Ce sont toujours les mêmes recettes, ça marche bien, donc forcément ils recommencent, et à chaque fois les partis patriotes dans n’importe quel pays d’Europe perdent les élections et  rien ne change jamais.

Ainsi, si jamais la royauté voulait se faire restaurer en France, il est évident que ça ne pourrait pas se faire via des élections parce que nous nous ferions planter de la même manière en plus d’être ridiculisés et comparés à des petits marquis poudrés, gibier de guillotine ! Ne croyez pas que j’en rajoute, il suffit de regarder un « marronnier », ces petits reportages folkloriques qui poussent tout seuls autour du 21 janvier pour comprendre qu’on cherche toujours à nous faire passer pour des imbéciles, des poudrés, des tocards ringards ou des hurluberlus. Et encore, quand, du fait des bêtises nationalistes de l’Action Française, on ne nous fait pas passer pour des fascistes, des nazis ou autres grands méchants loups de « l’esstrèmmeuhdrouate ». Voyez aussi parfois les interviews du roi : celle de 2020 sur TF1, c’est à peine 3 minutes, montre en main et très découpée, alors qu’ils avaient au moins 30 minutes d’enregistrement. Ils n’ont laissé passer que des propos qui, décontextualisés du reste n’avaient plus que l’air de banalités, peu propices à susciter des vocations légitimistes. Ceux qui se présenteront à des élections comme un parti se feront démolir de façon plus sale encore, surtout quand on sait que leurs chefs autoproclamés se ridiculisent en racontant des âneries sur les chaînes YouTube de demi-timbrés autoproclamés influenceurs patriotes.

Mon but n’est toutefois pas de vous attirer vous débaucher d’un soi-disant parti pour venir chez nous, eh quoi ! Si vous le pensez, allez ailleurs, il y a aussi l’UCLF, il y a l’IMB même si c’est culturel et pas politique mais c’est tout de même une partie du combat Bourboniste. Mon but n’est même pas de vous décourager, allez donc faire vos expériences puisque vous ne voulez pas écouter ceux qui savent et qui défendent les principes et les traditions du légitimisme ! Vous n’êtes pas obligés de nous rejoindre, il y a donc d’autres structures, mais les partis électoralistes sont vraiment une perte de temps. Nous voyons bien ceux qui veulent, ils sont enthousiastes, ils se disent : « cette fois, ça va le faire, on va faire quelque chose, on va se bouger ». Ils disent même que les autres ne font rien parce qu’ils ne voient pas ce que nous avons fait, ils sont trop pressés. Tout cela, c’est de l’énergie inutilement dépensée, de l’argent inutilement dépensé, du temps dépensé inutilement et plus qu’inutile, c’est du découragement parce qu’en perdant votre temps comme cela, vous allez vous dire que rien n’est possible ce découragement va vous mener à abandonner la cause. Ce qui est dramatique car pour vous repêcher, en quelque sorte, pour nous rejoindre, ce sera compliqué. Il y en a qui ne veulent plus entendre parler de la cause, et qui se disent « Non mais moi j’ai déjà donné beaucoup donc là j’en ai assez, ça ne servira à rien, je suis désespéré, je n’espère plus rien et puis après moi le déluge ». Cette attitude-là est très triste.

Nous, nous voulons vraiment vous mobiliser pour faire ce qui peut être fait sérieusement et utilement. Nous ne vous disons pas que l’on va restaurer le roi de notre vivant parce que cela prendra peut-être plusieurs générations encore, mais si personne n’y travaille jamais, cela ne se fera jamais, donc il faut y travailler, mais y travailler d’une manière sérieuse quitte à ne pas voir la réalisation de notre projet. Il est certain, si vous êtes croyant, si vous êtes catholique, il est certain, dis-je, qu’un jour la royauté reviendra que le Lieutenant du Christ qui est le Roi de France retrouvera son trône et donc, en conséquence, perdre l’espoir serait une grave erreur, au contraire, il faut vous mobiliser !

En conséquence, si j’avais un dernier mot à vous dire, ce serait : « rejoignez le combat sacré ! rejoignez le combat royaliste légitimiste ! ».

Merci de m’avoir lu jusqu’à la fin.

Louis de Lauban, Membre du Comité directeur du Cercle d’Action Légitimiste (CAL)

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