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Go home! Ou du racisme à la nippone, par Paul de Beaulias

Louis Le Nain, Famille de paysans dans un intérieur, 1642
Louis Le Nain, Famille de paysans dans un intérieur, 1642

Je prenais tantôt le monorail, ce train japonais qui relie l’aéroport à la ville, et qui a cette particularité, pour Tokyo, d’être un train plus détendu où les gens parlent et ne sont pas toujours sur leur téléphone. Un espace un plus humain dans cette mégalopole froide et inhumaine, qui ne fait illusion aux étrangers que par la brièveté des séjours et l’exotisme superficiel.

Je téléphone à mon épouse sur le chemin du retour, et là un japonais, littéralement, m’accroche et m’agresse. Il est plutôt pal habillé et revient de vacances, visiblement. Et il m’insulte en anglais, me dit « go home » car… je me permets de téléphoner, et cet énergumène fait de cela une sorte de lèse-majesté aux manières japonaises.

Il est d’autant plus idiot que je suis bien habillé et avec chapeau, il est visible que c’est peu probable que je sois le parasite étranger : soit je suis de passage et je ne connais pas les usages, soit au contraire je les connais si bien que je sais ce qui japonais ou pas…

Enfin, il est obligé in fine de se taire, quand je lui dis que je suis permanent, que j’ai huit enfants, et qu’au lieu de m’insulter il devrait s’inquiéter pour son pays qui est en train de mourir…

Dans tous les cas, cela est triste, et préoccupant : le racisme existe, et le bouc émissaire reste une actualité d’autant plus grande que sans le christianisme ce phénomène redevient omniprésent et comme une nécessité anthropologique pour le maintien d’un semblant de paix dans les sociétés.

L’étranger est le bouc émissaire le plus immédiat et facile à prendre, puisqu’il est plus facile de faire semblant de considérer l’autre comme un sous-homme ou comme un non-homme. La Révolution n’a rien fait d’autres contre les « brigands » ou les aristocrates ou tous ceux qu’elle considérait comme mauvais citoyen.

Rien de nouveau sous le soleil, mais espérons qu’en France, hériter de la royauté très chrétienne, la conversion toujours plus massive de notre population désactivera ces réactions barbares de bouc émissaire, qui aujourd’hui s’exprime bien souvent dans des visions racistes simplistes.

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul de Beaulias

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