« Tant importe peu ce que l’on souffre, mais de quel cœur on souffre »
D’aucuns dans nos rangs se plaignent de nos souffrances – réelles, de nos temps, et des nombreux maux que nous subissons.
Rappelons-leur que nous sommes justement légitimistes, et souvent et logiquement intégralement catholiques, car nous remontons justement aux causes de tous ces maux. Et ce, pour les guérir, pour les restaurer sans nous laisser abuser par le monde et ses sirènes, et éviter ainsi de tomber dans la faiblesse bourgeoise du confort mondain, qui s’aveugle selon l’adage connu : « Ils chérissent les causes dont ils déplorent les conséquences ».
Comme disait saint Augustin si brillamment dans la Cité de Dieu, « Tant importe peu ce que l’on souffre, mais de quel cœur on souffre ». Nos tribulations, quoique grandes, sont une grâce pour chacun de nous.
Réfléchissons-y, il est facile aujourd’hui pour nous d’agir : il suffit de se battre. Imaginez la situation dans les années 1960 ou 1970, où tout se délitait moralement dans la société et dans l’Église, mais où superficiellement et visiblement la prospérité matérielle et la paix semblaient s’installer… Il fallait alors se lever seul contre tous… Aujourd’hui, les maux sont si patents et importants que plus personne ne peut faire semblant de ne pas voir le mal, quoiqu’on évite toujours de remonter aux causes. Puis, on accuse non pas ces causes, mais ceux-ci ou ceux-là selon les avantages politiques du moment, ou le confort de pensée pour légitimer des situations anormales, même si confortables.
« Pour le méchant, le malheur temporel n’est un supplice que parce que le bonheur (temporel) fut une corruption. »
Il ne faut ainsi pas crier à l’injustice, comme le ferait un révolutionnaire qui se plaint, surtout de ne plus jouir des biens du monde et de l’impunité du désordre, réclamer ses « droits » et les droits de l’homme, comme les droits de Dieu. Il suffit d’être joyeux tout le temps, égal dans son esprit, comme le saint homme Job, tant dans l’adversité que la prospérité car, en conscience, si l’on aime Dieu en acte, tout cela est bon et pour un bien plus grand.
Et encore : « Pour les biens et les maux temporels, elle (la Providence) veut qu’ils soient communs aux uns et aux autres (méchants comme bons), afin que l’on ne cherche pas avec trop d’ardeur ces biens que l’on voit aussi entre les mains des méchants, et que l’on n’évite pas comme une honte ces maux, qui d’ordinaire même, affligent les bons. »
Tout est dit : nos malheurs temporels comme les biens sont un lot commun.
Ce qui compte, c’est l’ordre divin et naturel, et comprendre quels sont les maux intrinsèques venant d’un désordre institutionnalisé ; de reconnaître le désordre des péchés légitimés qui font un mal fou, et de reconnaître que presque constamment, nous subissons aussi dans nos chairs des souffrances du fait de nos péchés, ou de la conséquence des péchés des autres. Sachant que d’un point de vue politique, que ce soit civilement ou ecclésiastiquement, les pires maux proviennent d’institutions malfaisantes en soi, car désordonnées. Ces institutions voilent leurs désordres sous le masque d’une dignité humaine, d’un libéralisme de bon teint, d’une mollesse coupable, du laxisme face au péché, et face à la vexation de la paix du Christ, et de la justice chrétienne.
Alors prenons tout ce qui vient avec joie, car nous savons que le bon Dieu le permet pour un bien plus grand, et restons égaux d’humeur et d’esprit. Le monde peut devenir fou, nous attaquer, faire le jeu du démon, c’est son jeu, c’est normal, osons-nous dire.
Quant à nous, nous ne changerons pas, comme les martyrs du Christ sont restés fidèles et égaux d’esprit dans l’annonce de Jésus-Christ, comme les Vendéens sont restés fidèles face à la tradition royale et catholique de la France, comme nous restons catholiques, et français toujours.
Pour Dieu,
Pour le Roi,
Paul-Raymond du Lac