Quid de la médecine selon la sagesse biblique ?

Nous sommes de la génération qui avons vécu le COVID, tous ses mensonges et toutes ses manipulations : nous avons en particulier vu comment les médecins ont pu tomber dans le travers de se croire tout-puissant, de faire les gourous, d’user de leur pouvoir sur les gens, par la peur de la mort et la crainte de la maladie : évidemment il y a eu de salutaires exceptions, mais la médecine a comme été atteinte en son cœur par les derniers temps. Fini le serment d’Hippocrate, fini la vocation, les patients deviennent des clients, et la logique marchande et mécanique prime sur la logique prudentielle de la médecine (liberté de prescription), ainsi que l’intérêt de l’état technocratique sur les individus (secret médical en pratique niée, usage de la médecine pour contrôler les gens, etc.).
Que nous dit la sagesse biblique sur les médecins ? Qu’il faut quand même les respecter et les honorer, puisqu’ils peuvent sauver les corps, et qu’ils ne font au fond qu’utiliser des médicaments qui sont donnés par Dieu au départ. Ceux qui savent ce que nous avons écrit auparavant ne pourront pas nous soupçonner d’idolâtrie médicale, surtout quand on est prévenu par un Molière et que notre milieu familial, qui nous a conduit à en côtoyer un certain nombre, nous a prévenu contre les travers de cette profession – mais comme partout là où il y a des hommes il y a de l’hommerie, et cela ne remet pas en cause la noblesse de la vocation, que nous allons tenter de situer à sa juste place. Laissons la place à la sagesse biblique :
« Rends au médecin pour tes besoins les honneurs qui lui sont dus ; car, lui aussi, c’est le Seigneur qui l’a créé. C’est du Très-Haut, en effet, que vient la guérison, et du roi lui-même il reçoit des présents. La science du médecin élève sa tête, et il est admiré en présence des grands. Le Seigneur fait produire à la terre ses médicaments, et l’homme sensé ne les dédaigne pas. » (Eccl. 38, 1-4)
Cette dernière phrase est importante pour nous encore aujourd’hui : sans en faire une religion, il ne faut pas dédaigner la médecine, car elle est de Dieu. Le sage inspiré explique pourquoi :
« Un bois n’a-t-il pas adouci l’eau amère, afin que sa vertu fût connue de tous ? Il a donné aux hommes la science, pour se glorifier par ses dons merveilleux. Par eux l’homme procure la guérison, et enlève la douleur. Le pharmacien en fait des mixtions, et son œuvre est à peine achevée que par lui le bien-être se répand sur la face de la terre. » (Eccl. 38, 5-8)
Le médecin n’est qu’un instrument qui use de ce que Dieu a créé et ce que Dieu a donné comme science pour en faire profiter tous pour la guérison des corps. C’est un grand cadeau si on y réfléchit bien, puisque, avant le péché originel, la médecine était inutile puisque nos ancêtres communs étaient dotés de dons préternaturels qui les rendaient insensibles à la mort et aux maladies, dans un ordre si parfait dans leur corps et âme, ainsi que dans la Création environnante qu’aucun animal, même les plus féroces ou les plus nuisibles, ne leur étaient pas soumis : l’accident même n’était pas « possible » dans cet ordre parfait, d’un point de vue naturel, puisque soumis à l’ordre surnaturel.
Dieu nous a ainsi fait don de la médecine et de ce qui peut nous guérir après la chute et l’arrivée de tous les maux que nous connaissons que trop bien…
Alors que dit ensuite le sage inspiré ? Il enfonce le clou et nous donne la marche à suivre quand on est malade :
« 9 Mon fils, si tu es malade, ne néglige pas mon conseil,
mais prie le Seigneur, et il te guérira. 10 Eloigne la transgression, redresse tes mains,
et purifie ton cœur de tout péché. 11 Offre l’encens et l’oblation de farine,
et immole de grasses victimes, comme si c’en était fait de toi. 12 Puis donne accès au médecin, car, lui aussi, le Seigneur l’a créé,
et qu’il ne s’éloigne pas de toi, car tu as besoin de lui. » (Eccl. 38, 9-12)
Il ne s’agit ainsi pas de se ruer comme nos contemporains superstitieux chez le médecin car terrifié de la mort et croyant à la toute-puissance de la médecine ! Il s’agit au contraire de commencer à s’en remettre à Dieu, à s’offrir soi-même, à reconnaître que la mort est dans ses mains et qu’il s’agit pour nous de faire sa volonté – et sa volonté est peut-être que la mort nous visite aujourd’hui plutôt que demain. Et ensuite seulement de donner accès au médecin, comme instrument – même involontaire – de Dieu. Et même si nous détestons nous faire soigner, si nous détestons nous faire traiter comme des morceaux de viande, il faut le laisser faire, car nous avons besoin de lui… Cet enseignement, si juste, est autant désagréable pour le béat de la médecine que pour celui qui se croit suffisamment puissant pour s’en passer…
Le passage suivant est poignant car il remet les choses au carré : le plus important est de faire la volonté du seigneur ! Et le texte biblique entend que le bon médecin ne peut être au fond véritablement bon que s’il prie aussi le seigneur et qu’il cherche à faire sa volonté… Nous voulons des médecins catholiques ! Vivement la restauration de ce côté-là aussi.
« Il arrive que leurs mains ont du succès, car eux aussi prieront le Seigneur, afin qu’il leur accorde de procurer le repos et la guérison, pour prolonger la vie du malade. Que celui qui pèche devant son Créateur tombe entre les mains du médecin ! » (Eccl. 38, 13-15)
Ce dernier verset à quelque chose de terrible : le médecin est surtout important pour le pécheur, car s’il meurt maintenant, il meurt aussi à Dieu et va en enfer…
Notre temps de la médecine triomphante à l’emprise immense sur les gens n’illustre-t-il pas cet état des faits ? Tous ces pécheurs se ruent chez les médecins comme s’ils sentaient qu’il ne fallait surtout pas qu’ils meurent dans leur état…mais combien pense à leur conversion et à la santé de leur âme ?
Et la sagesse remet tout dans son ordre : la médecine, à sa place, est honorable, mais elle n’est qu’un minuscule rouage, bien au-dessous de la médecine des âmes. Et elle n’empêchera jamais la mort, qui arrivera toujours : le sage inspiré nous explique encore quelque chose que nous devrions tous connaître, à savoir comment s’occuper de ses morts et faire un bon deuil… Nos temps sont terribles sur ce plan-là : niant la mort, elle envahit tout l’espace publique, juridique et institutionnel (meurtres des enfants, des vieux, des malades) du fait qu’elle l’évacue de sa juste place. Et quand la mort normale survient, on ne sait plus faire le deuil, on ne sait plus l’accepter, on ne sait plus éprouver une juste tristesse qui doit cesser après un certain temps, on ne sait plus prier ni continuer à vivre… Le manque de vraie religion a des conséquences terribles sur tous, et des effets psychiatriques et psychologiques épouvantables sur ces gens, soi-disant heureux, qui s’écroulent à la moindre épreuve, à la moindre mort…
« Mon fils, répands des pleurs sur un mort, et, comme si tu souffrais cruellement, commence la lamentation. Puis donne à son corps les soins qui lui sont dus, et ne néglige pas sa sépulture. Verse des larmes amères, exhale des soupirs brûlants, et fais le deuil, selon qu’il en est digne, un jour ou deux, pour éviter les mauvais propos. Ensuite console-toi, pour éloigner la tristesse ; car de la tristesse peut venir la mort, et le chagrin du cœur abat toute vigueur. Quand on emmène un mort, le chagrin doit passer avec lui, comme la vie du pauvre est contre son cœur. N’abandonne pas ton cœur à la tristesse ; chasse-la, te souvenant de ta fin. Ne l’oublie pas : il n’y a point de retour ; tu ne seras pas utile au mort, et tu feras du mal à toi-même. Souviens-toi qu’à l’arrêt porté sur lui, le tien sera pareil :
« Pour moi hier, pour toi aujourd’hui. » Quand le mort repose, laisse reposer sa mémoire,
et console-toi à son sujet, au départ de son esprit. » (Eccl. 38, 16-23)
Ces paroles précèdent magistralement le mot de Notre Seigneur qui le redit avec une clarté et une puissance toute divine : « Se tournant vers elles, Jésus dit : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi, mais pleurez sur vous-mêmes et sur vos enfants » (Luc, 23-28)
Un mort est mort, et la médecine comme le deuil n’y peut rien : son destin est scellé pour le meilleur et pour le pire. Cela devrait plutôt nous inquiéter et nous aider à prendre conscience que notre fin sera la même, et qu’il s’agit ainsi juste de se convertir le plus rapidement possible !
Alors oui, restaurons la médecine catholique, pour qu’elle soit à sa bonne place, soumise à la volonté de Dieu, ordonnée à la médecine des âmes, et n’évacuant jamais la mort, au contraire !
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France
Paul-Raymond du Lac
