Le droit d’aînesse, une réalité massive voulue par Dieu, par Paul-Raymond du Lac

Nous invitons le lecteur à se reporter aux travaux de l’abbé Roquette pour consulter une démonstration magistrale de la réalité divine de l’institution de la famille et du droit d’aînesse.
Ce court article vise simplement à citer un fait massif, si massif qu’on l’oublie, et qui prouve combien le droit d’aînesse est une réalité naturelle instituée divinement. Tout catholique qui se respecte ne devrait pas pouvoir ne pas admettre l’importance du droit d’aînesse, qui est comme une conséquence de la Foi – il y aussi des arguments naturels pour le droit d’aînesse, comme l’expose l’abbé Roquette, mais nous nous contenterons ici d’un argument massif à la lumière de la foi.
Ce fait massif est la mort. Nous mourrons en effet. Et nous savons par la Révélation que la mort est une suite du péché originel et de la chute d’Adam. Nous savons encore que si nous ne sommes pas actuellement coupables du péché originel, nous héritons des conséquences et de cette macule du fait de la faute d’Adam.
Qu’on l’admette ou pas, que cela nous plaise ou non, nous héritons de la faute d’Adam, et cela est vrai pour tous les hommes quel qu’ils soient, dans quelques temps qu’ils soient. Peu importe qu’ils soient baptisés ou non, un homme meurt forcément. Et tout homme a peur de cette mort, et sent qu’il ne devrait pas mourir – ce qui explique psychologiquement pourquoi l’homme se révolte contre cet état des choses, en oubliant que c’est sa réalité à laquelle il ne peut échapper, et que c’est la faute de son premier père Adam.
Nous mourrons, donc nous sommes bien fils d’Adam, et tributaires de sa faute…
En d’autres mots c’est la preuve éclatante et factuelle que le droit d’aînesse est une réalité massive et inévitable : le premier aîné des hommes, Adam, du fait de son droit d’aînesse nous a transmis le péché originel. La responsabilité de l’aîné est à ce point importante et institutionnellement centrale et voulue par Dieu : l’aîné, chef politique de tous ses descendants, entraine dans ses décisions ses descendants, en bien ou en mal… Le seul aîné qui n’est pas d’ascendants, Adam, a entrainé toute l’humanité avec lui…
Ne pas vouloir reconnaître l’importance et la réalité du droit d’aînesse revient à faire semblant de croire que l’homme est immortel et indépendant des actions de ses aïeux, et en particulier d’Adam.
Si les aînés postérieurs à Adam ont une responsabilité moindre en ce sens qu’ils sont déchus, et qu’ils ont moins de descendants qu’Adam, il n’en reste pas moins qu’ils sont des aînés.
Notre temps qui nie ce droit d’aînesse est terrible, car le nier ne signifie pas qu’il n’existe pas, mais rend son accomplissement au mieux difficile, au pire encourage à la destruction générale de l’ordre voulu par Dieu.
Pour un catholique cela devrait être une évidence qui découle de la Foi, pour un non-baptisé, la raison devrait bien l’y amener, tant par la constatation dans la longue histoire de la supériorité des civilisations qui appliquent le droit d’aînesse, que la raison, en devant bien constater que la famille est dotée d’une institution patriarcale naturelle. La constatation de la mort, et la constatation « que quelque chose cloche » tout en constatant philosophiquement que nous devons nécessairement avoir un ancêtre commun, et que l’ensemble des mythes et âge d’or, le fait même que nous rêvons d’immortalité, montre bien que nous l’avons perdu à un moment, et que cette perte primordiale s’est manifestement transmis à tous les hommes ; tous ces faits doivent encore convaincre l’homme raisonnable de la réalité naturelle du droit d’aînesse – et inversement en constatant tous les maux qu’apportent la négation du droit d’aînesse, pensons tout simplement à la succession égale aujourd’hui, ou à la succession au trône décidée par le Roi ou la Reine, ou encore cette égalité de succession chez les mérovingiens entraînant les guerres fratricides que l’on connaît… Les exemples sont sans nombres…
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France,
Paul-Raymond du Lac
