Societé

Histoire de chien ou tristesse d’une vie sans Dieu, par Paul de Beaulias

Jacopo Bassano, Deux chiens de chasse attachés à une souche, vers 1548-1550
Jacopo Bassano, Deux chiens de chasse attachés à une souche, vers 1548-1550

Le monde contemporain repaganisé et individualiste déborde de solitude et de tristesse à tous les étages, que cette tristesse soit maquillée sous le couvert d’un pseudo-bonheur social ou même pas.

Je vais vous raconter une anecdote qui illustre ce triste fait. Un collègue, païen, est un jeune vieux, au début de la soixantaine. Il est passionné par son travail — la qualité —, et il aime en parler, toute sa vie est la gestion des dates de péremption, des réflexes d’hygiène et du suivi des températures des entrepôts. Il fait bien son travail. Il a un caractère tout à fait doux, au sens de plutôt servile et craintif (la douceur hors de la chrétienté n’est pas la douceur tel qu’on l’entend en langue française, cette langue si christianisée).

Hors travail, il ne parle que de son chien, qui décore d’ailleurs son bureau, son fond d’écran et toutes ses conversations. Il explique même sans aucune once de gêne qu’il est toute sa vie… On se dit qu’il est victime de la solitude typique de cette génération sans famille, qui vit dans une grande ville au rythme effréné d’un travail prenant… Et que sans Dieu il ne reste plus le chien pour combler un vide qui, s’il n’était empli par quelque chose, viendrait mettre en péril la santé mentale du malheureux.

Que nenni. Je me trompais. Quelle n’est pas ma surprise d’apprendre, au hasard d’une conversation en dehors du bureau, qu’il est marié. Que son épouse refuse de sortir le chien et qu’il doit s’en occuper seul, en le laissant dans un appartement toutes les journées – sa femme ne sort dans la conversation qu’en rapport avec le chien… Sa femme, visiblement, est « occupée » : ils ont deux vies séparées malgré le mariage. Aucune idée s’il y a des enfants, dont il ne parle pas…

Quelle dureté de vie pour préférer un animal à sa moitié… qui n’est pas sa moitié en monde païen.

La profondeur de la tristesse humaine sans Dieu et sans fond ; elle a ceci de terrible qu’elle ne veut pas s’avouer en tant que tel, et que, de plus, les malheureux s’aveuglent en ne se croyant pas si malheureux, ou en le cachant, par orgueil et amour propre, tares si ancrés chez tous – et chez les baptisés aussi.

Ce genre d’exemples, quand on y fait attention, sont légion. On ne les remarque pas à première vue, car ils sont discrets ou cachés, mais une fois l’œil habitué, si on peut dire, on ne peut pas se promener cinq minutes sans tomber dessus…

L’urgence de la conversion est réelle pour le salut tout court, mais aussi pour que la joie du ciel descende sur terre.

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul de Beaulias

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