Une petite réflexion sur le bitcoin, par Antoine Michel

Il ne s’agit pas ici de faire ni une analyse poussée ni un pavé technique sur la question, cela n’est ni de notre intention ni de notre intérêt. Il s’agit simplement d’apporter quelques éléments de réflexion générale sur la question.
Pourquoi ? Il se trouve que j’ai un ami qui aime bien investir, et qui est convaincu par
le bitcoin, à tel point qu’il investit 80% de son surplus dedans, le reste dans l’or.
Il se trouve encore que pour des raisons familiales, et les années passant, je dois commencer à m’intéresser à cette si ennuyeuse question, mais si importante néanmoins, de ma mort et de laisser derrière moi ce qu’il faut pour les enfants ; et donc de comment et dans quoi investir.
Tout ce qui est fait de main humaine ne m’est pas quelque chose de grande confiance, intuitivement, et donc je suis un peu l’avocat du diable quand je discute avec cet ami. Je suis aussi toujours un peu réfractaire aux phénomènes de mode, même quand cette mode est celle de la « dissidence » ou de la « contestation ».
Mon ami me répète que rien n’est plus sûr que le bitcoin, puisque personne ne peut y toucher et que sa rareté est assurée, puisque sa quantité est aussi déterminée. Mon ami aurait presque l’intuition que le créateur du bitcoin aurait quelque chose de christique par son désintéressement, même si on ne sait pas qui c’est…
Voilà quelques petites réflexions dont chacun prendra ce dont il a besoin.
- Le créateur de bitcoin ne peut être christique, puisque tout ce qui est christique et chrétien n’a pas besoin de se cacher. De plus le bitcoin n’a rien à voir avec le salut ou la vie éternelle. Comme disait le Christ, rendez à César ce qui est à César : ce serait étrange qu’il s’intéresse à nos épargnes et nos investissements, si ce n’est par pu accident pour susciter dans sa Providence une plus grande gloire divine. Si le créateur, ou autre, aurait eu comme une révélation positive d’un être spirituel pour créer le bitcoin, un bon chrétien devrait partir du principe que c’est un démon.
- Ce l’homme a fait l’homme peut le détruire. Le bitcoin est créé de main d’homme, un autre homme peut donc le changer et le détruire, quelque soit les soi-disantes garanties et obstacles. Il y a quelque chose de prométhéen dans ce bitcoin, comme si l’homme pouvait faire mieux que Dieu, qui nous a donné pour thésauriser l’or et l’argent.
- Mais, me rétorque mon ami, si on découvre un autre gisement d’or, sa valeur chutera. Certes, mais on découvre cela, c’est la volonté de Dieu : en attendant la pierre philosophale n’existe pas et n’existera jamais. La quantité d’or est véritablement fixée et inchangeable au niveau terrestre (même si on ne l’a peut-être pas toute découverte, encore il semble peu probable que des gisements si importants qu’ils pourraient changer substantiellement la place de l’or soit encore à découvrir). Le bitcoin lui est de main d’homme, si demain toutes les institutions décident de se l’approprier, elles le feront, et elles commencent déjà via des taxations de plus en plus exorbitantes.
- Le bitcoin n’est pas non plus à l’abri d’un court-circuit mondial : plus d’informatique demain du fait d’une éruption solaire ou je ne sais quoi, et plus de bitcoin qui aurait une quelconque valeur. Mon lingot d’or, même après une guerre atomique, reste un lingot d’or.
Je ne dis qu’il ne faille pas investir dans le bitcoin, mais n’en faisons pas un nouvel eldorado, ni une idole, et surtout n’oublions pas que tout investissement doit avoir pour but la gloire de Dieu, qui passe souvent par des décisions prudentes pour le bien commun de sa famille, de son pays ou de ses affaires.
Pour Dieu, pour le Roi, pour la France
Antoine Michel
