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Être un chef chrétien

Nous devons nous réapproprier la politique saine et sainte, c’est-à-dire restaurée dans le Christ. Pour ce faire il suffit de l’imiter, et pour ce faire encore il suffit de mêler la charité à la justice, qui vont toujours ensemble.

La Croix peut parfois en effrayer certains, alors pour ceux-là citons l’Ancien Testament, qui contient déjà la Croix, la douceur et l’humilité.

Pour être un vrai chef, il suffit – mais ce n’est jamais facile, et il faut la grâce du bon Dieu, et y recourir sans cesse – d’imiter Dieu, pasteur éternel de nos âmes :

« Il (Dieu) a vu que la présomption de leur cœur est mauvaise, et Il sait que leur perversion est fâcheuse. C’est pourquoi Il les traite dans la plénitude de Sa douceur, et leur montre le chemin de Sa justice. La miséricorde de l’homme s’exerce envers le prochain; mais la miséricorde de Dieu s’étend sur toute chair. Rempli de compassion, Il enseigne et châtie, comme un pasteur fait de son troupeau. »

Pas de de fausse charité mielleuse, telle que notre solidarité contemporaine ou le laxisme socialiste, mais pas non plus de dureté inflexible d’une justice froide comme chez les païens. Il s’agit simplement de la compassion de Celui qui, incarné en Jésus-Christ, a partagé nos douleurs jusqu’à la mort de la Croix et qui sait plus que personne notre misère puisqu’Il a voulu la vivre. Il nous aime plus que tout ! et nous sommes d’éternels gamins insolents qui n’ont font qu’à leur tête. Dieu nous châtie ainsi mais sans méchanceté.

Le chef chrétien châtie aussi mais avec compassion : c’est justement ce que la modernité ne veut plus comprendre, et ne comprend plus. Pour le moderne, ou le païen, punir c’est forcément se venger passionnellement, et donc être dur et méchant… Pourtant, et de façon naturelle, on sait bien que tout pasteur, tout parent, tout directeur d’âmes doit bien sévir pour l’amour, la correction et le progrès de son troupeau.

Dès que nous commençons à nous remettre à lui et montrer de la bonne volonté, malgré nos imperfections, il donne tout de suite sa miséricorde, tant que nous faisons ses commandements :

« Il a pitié de celui qui reçoit les instructions de Sa miséricorde, et qui se hâte d’accomplir Ses commandements. » (Eccl. 18, 14)

Le chef chrétien doit aussi savoir reprendre sans aigreur, et faire du bien sans reproches, même mérités. Le morceau suivant de l’Ancien Testament est tout chrétien, et montre encore une fois combien l’Ancien Testament ne fait qu’annoncer et contient déjà le Christ qui réalise tout cela. En attendant suivant les conseils venus d’en-haut, de Celui qui par Jésus-Christ a décidé de nous adopter, malgré notre statut d’esclave de la mort et de l’orgueil, et nous appelle « fils » :

« Mon fils, ne mêle pas tes reproches à tes bonnes œuvres, et à tes divers dons ne joins pas l’affliction d’une parole méchante. La rosée ne rafraîchit-elle pas la chaleur brûlante? Ainsi la parole vaut mieux que le don. La parole ne vaut-elle pas mieux que le don le plus excellent? Mais lune et lautre se trouvent dans lhomme juste. » (Eccl. 18, 15-17)

Nous avons ici, comme le fera saint Paul, Dieu lui-même nous rappelle que les œuvres sans la charité ne valent rien : il faut la rosée de la charité pour calmer la chaleur brûlante du châtiment. Et un don  sans charité est une insulte pire qu’une vengeance violente et dure… – et cela est très concret, pouvant par exemple s’appliquer à nos « subventions » étatiques ou à ces fausses charités de bonne conscience de ceux qui donnent sans charité.

Mais l’un et l’autre se trouvent dans l’homme juste : ici encore nous avons encore le Nouveau Testament et la critique de toutes les hérésies qui veulent soit la Foi sans les œuvres, soit les œuvres sans la Foi.

On trouve cela par excellence en Jésus, Parole de Dieu, son Verbe, et son don par excellence, pour notre salut, et encore dans l’Eucharistie tous les jours que Dieu fait !

Oui, ne soyons ces faux bons chefs, qui mêmes justes, deviennent injustes par leurs reproches et leur aigreur :

« L’insensé fait d’aigres reproches, et le don de l’indiscret dessèche les yeux. » (Eccl. 18, 18)

Oui, alors écoutons la sagesse de Dieu, et que tous les chefs chrétiens appliquent les principes suivants :

« Avant de juger acquiers la justice, et avant de parler apprends. Avant la maladie emploie le remède, et avant le jugement interroge-toi toi-même, et tu trouveras grâce devant Dieu. Avant la maladie humilie-toi, et au temps de l’infirmité manifeste ta conduite. Que rien ne t’empêche de prier toujours, et ne cesse pas de pratiquer la justice jusqu’à la mort, car la récompense de Dieu demeure éternellement. Avant la prière prépare ton âme, et ne sois pas comme un homme qui tente Dieu. Souviens-toi de la colère du dernier jour, et du temps où Dieu châtiera en détournant Sa face. Souviens-toi de la pauvreté au temps de l’abondance, et des besoins de l’indigence au jour des richesses. Du matin au soir le temps peut changer, et toutes ces choses sont bien rapides aux yeux de Dieu. L’homme sage sera toujours dans la crainte, et aux jours du péché il se gardera de la paresse. Tout homme habile reconnaît la sagesse, et il rend honneur à celui qui l’a trouvée. Ceux qui sont sages dans leurs paroles agissent aussi avec sagesse; ils comprennent la vérité et la justice, et ils répandent comme une pluie les sentences et les paraboles. Ne te laisse point aller à tes convoitises, et détourne-toi de ta propre volonté. Si tu contentes les désirs de ton âme, elle fera de toi la joie de tes ennemis. Ne te plais point dans les assemblées, même les plus petites, parce qu’on y commet sans cesse le mal. Ne t’appauvris point en empruntant pour rivaliser en dépenses avec d’autres, alors que tu n’as rien dans ta bourse; ce serait être envieux de ta propre vie. » (Eccl. 18, 19-33)

Nous avons ici un manuel et miroir de princes, que nous pouvons tous appliquer au quotidien !

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul-Raymond du Lac

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