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Restaurons la vraie politique ! Faisons lien.

Ce n’est pas la première fois que nous abordons le sujet : nous en avons déjà touché des mots sur l’amitié politique, ou à propos de Jean-Marie Le Pen, mais le sujet étant d’une importance capitale, il faut en parler encore et encore.

La restauration intégrale passe par l’action concrète et quotidienne pour restaurer dans nos vies quotidiennes, en nous et autour de nos, en particulier dans les sociétés auxquelles nous appartenons, l’application des bons principes, l’action pour le bien commun, l’amitié politique, l’autorité et l’ordre qui sont facteurs de vraie paix et de vraie unité (non uniformisante).

Or l’expérience régulière de la France abîmée et des Français abîmés nous jette à la face un point qui est certainement le plus grand obstacle à la restauration intégrale : la dissolution même du lien politique, et l’ignorance maladive de nos contemporains à vivre en société politique On ne sait plus ni commander, ni obéir ; ni s’accommoder des autres, ni les aimer véritablement, c’est-à-dire en justice et en charité ; on ne sait plus ni être délicat, ni être poli, et encore moins courtois, surtout quand il faut dire les choses franchement et fermement mais sans violence. On ne sait plus entretenir une amitié, et être attentionné à l’autre. Le contemporain détruit par la révolution est goujat par principe, et souvent rude et violent comme un enfant qui ne sait réagir que par l’explosion quand tout ne va pas comme il veut.

Le mal est profond : l’art de vivre ensemble et de façon ordonnée était une chose encore naturelle il y a 60 ans – et il suffit de lire les mémoires de Jean-Marie Le Pen, entre autres, pour s’en rendre compte. Aujourd’hui cet art est plus qu’abîmé, si ce n’est perdu pour trop de nos contemporains, voire même faussé et biaisé : soumis à toutes les violences institutionnelles, morales et spirituelles de la République satanique qui suinte dans la société laïcisée et l’Église conciliaire mollassonne, trop de nos abîmés ont une révulsion face à « la société », et vivent dans une méfiance généralisée, compréhensible mais terrible.

Les conséquences sont immenses et malheureuses : on ne sait plus persévérer, ni faire d’efforts, ni surtout se soumettre volontairement aux chefs naturels et bons – qui ne sont jamais parfaits puisque des hommes -, ni savoir travailler harmonieusement pour un bien commun ou un but commun. Cet état de faits se retrouve à tous les niveaux : les familles explosées, les associations théâtres de guerres civiles permanentes, des entreprises qui avancent entre rapports de force et terreur des processus et de la conformité, etc.

Il est frappant de constater que ces blessures profondes atteignent tous les niveaux de la société et tous les âges : pire, certaines générations, les boomers ou juste après, sont souvent, hélas, complètement déstructurées, incapables d’entretenir des amitiés, encore moins de délicatesse. L’Ancien Régime finissant était d’un délicieux qui ne se retrouve quasiment plus aujourd’hui, à part quelques lieux et familles quelque peu, encore, épargnés.

Notre travail, en tant que légitimistes, est ainsi de redoubler d’efforts à nous reformer sur ce point. Notre force, par rapport à nos aïeux, c’est d’avoir retrouvé la Foi, et de retrouver une doctrine politique saine, et de connaître notre roi. Notre grand manque par rapport à nos aïeux et de ne plus savoir œuvrer ensemble de façon ordonnée et continue, sur le long terme.

Cette sagesse coutumière très abîmée ne se retrouve ni par magie ni en un jour, mais par l’expérience de la vie incarnée selon les bons principes…et avec tous les ratés que cette vie réelle implique. Il faut ainsi se préparer moralement à avaler des couleuvres, à avoir des déceptions, à développer ses vertus de patience et d’humilité… Oui, car le grand ennemi est l’orgueil, qui dans la perte de la sagesse politique de faire société devient tout aussi incontrôlable que l’homme isolé et seul, quoique surconnecté, se laisse aller à tous ses fantasmes, à la vie facile, et à croire que tout est possible, et qu’il peut tout.

Le chemin à parcourir n’est pas court, mais pourtant il vaut la peine, et malgré ce qui est abîmé tout n’est pas perdu : nous avons des trésors de courtoisie, amitié politique, politesse, fermeté et franchise partout dans notre histoire, mais encore aujourd’hui dans notre pays. Il suffit de voir les tradilands, il suffit de voir tous ces bons capitaines d’industrie qui ont un sens moral encore chevillée, ces bons prêtres, ces sujets dévoués à la cause, ces sages lettrés qui continuent à avoir tant de finesse.

Alors battons-nous et connaissons sans fards nos faiblesses qui viennent des dégâts faits à la France… mais qui sont aussi une force.

Une force devant Dieu, qui tend sa main miséricordieuse vers les faibles que nous sommes.

Une force humainement car nous n’avons rien à perdre.

Une force car notre faiblesse même nous motive à être intégral et intransigeant dans notre exigence de restauration

Une force car elle nous invite à la miséricorde et à la charité envers tous nos contemporains, à commencer par nos ennemis, qui sont si tristes derrière leur masque bien ridicule de faux bonheur ou de véhémente haine.

Hauts les cœurs !

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul-Raymond du Lac

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