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L’injustice à la païenne : du policier avec Saint Pie X au policier japonais

Sans vie chrétienne, sans institutions politiques christianisées, l’injustice est la règle, et la seule justice qui règne est celle de la massue et de la force qui, par l’intimidation, empêche les pires méchants de trop troubler l’ordre publique, et maintient tous les autres dans les rangs voulus par le pouvoir – c’est l’histoire fameuse du clou qui dépasse de Confucius.

Vous allez dire que j’exagère, et pourtant non : apportons un témoignage réel et concret.

Pie X, enfant, a eu un jour une mésaventure : avec son frère, ou son ami, il alla au marché avec la charrette familiale. Le cheval s’emballe et Sarto, aux rennes, ne peut rien faire : la charrette percute l’étal d’une brave vendeuse de pommes, répandant tout, et endommageant une partie de la cargaison.

Le policier vient voir, la vendeuse râle, Sarto est tout gêné et craint le procès-verbal.

Mais le policier le laisse partir sans verbaliser, et fait savoir à la vendeuse que ces quelques pommes perdues ne sont pas grand-chose.

Trouvez-vous cela juste ?

D’un point de vue chrétien, oui : les enfants n’avaient aucune intention de faire du mal, et c’était la première fois, de plus ils étaient si gênés, que la leçon était suffisante, et que le policier savait que non seulement ils allaient faire plus attention mais que sa magnanimité serait un bon enseignement.

D’un point de vue païen pourtant c’est tout à fait injuste : intention ou pas, il y a eu des dégâts non réparés, les pommes. Et la femme, si elle était païenne, n’aurait pas facilement acceptée de subir le dégât sans se plaindre, et sans demander au père par exemple de rembourser, au moins de faire des sortes d’excuses publiques et grandiloquentes. Enfant ou pas cela ne change rien : le père aurait pu payer. Enfin, c’est du laxisme qui montre la faiblesse du policier, et de l’autorité publique : en terre païenne, faire cela revient à inviter à la rébellion…

Vous croyez que j’exagère ? Alors laissez-moi vous raconter une anecdote réelle qui se passe aujourd’hui au Japon. Un Français conduit au Japon. Il en a techniquement le droit, car l’état japonais reconnaît qu’avec un permis français, traduit, on peut le faire.

Or la loi positive est alambiquée, et en fait il se trouvait qu’en théorie il ne devait pas conduire, mais c’était impossible à savoir en l’occurrence. Manque de chance, il a un petit accrochage avec une camionnette vieillotte. Aucun dégât du côté de la camionnette, et quasi rien du côté de la voiture du Français. Mais la loi exige d’appeler un policier pour faire un constat… le Japonais légaliste, et méfiant, le fait, même si cela ne se justifie pas. Le constat est fait, tout va bien. Mais le policier n’est pas convaincu par le permis, sa traduction et le passeport, il escalade.

D’autres policiers arrivent. Ça discute. Pendant cinq heures, ils n’arrivent pas à décider si c’est légal ou pas. Le policier veut laisser partir le Français, car visiblement il n’est pas fautif, il est de bonne volonté, il est désolé, et il suffirait de lui dire, ne conduisez plus comme cela, et allez faire convertir votre permis auprès des autorités (ce qui prend juste une journée, et c’est automatique, sans examen ni rien avec un permis français)…

Mais nous sommes en terre païenne. Le collègue du policier envoie un regard de reproche, et conteste, le chef a peur de faire justice, et même si cela va contre son sentiment et sa raison, il décide d’être légaliste, et le Français est emmené au poste et interrogé, comme un criminel… Ce jour-là la procédure n’était pas officielle, car ils n’arrivaient pas à savoir si c’était formellement légal ou non… ce qui montre l’obscurité de cette réglementation visiblement mal faite. Enfin en substance c’est clair : on peut changer son permis en une journée, et donc l’État japonais reconnaît que la conduite est possible, et le Français avait fait tout dans les règles telles qu’il pouvait les connaître.

Et pourtant un moins plus tard il reconvoqué pour interrogatoire… pour conduite sans permis.

Entre temps, sur le conseil du policier, il a fait convertir son permis.

Cela ne change rien, le dossier est envoyé au parquet.

Et trois mois plus tard, une décision indépendante administrative le convoque pour supprimer son permis : et on lui sucre le permis japonais… pour conduite sans permis. Tout est absurde là-dedans. Comment peut-on se faire sucrer le permis pour conduite sans permis avant même que le parquet ne juge l’affaire ? Si le parquet juge que le Français est innocent, il devient tout à fait injuste de lui enlever le permis, et s’il le reconnaît coupable, il faut attendre la décision et il est tout autant injuste de punir automatiquement.

Mais la logique païenne est différente : il s’agit de payer même si on n’a rien fait pour assurer que l’ordre général est respecté, et pour faire comprendre, par une sorte de terreur, qu’on n’a pas le droit à l’erreur, même l’erreur invincible et sans responsabilité !

La logique va plus loin : la punition administrative, légaliste, sert aussi à forcer l’acte de soumission. La justice n’est pas la question : si on résiste même justement on se prendra plus cher. Ce ne serait pas étonnant d’ailleurs que le parquet réserve sa propre décision en fonction de la façon dont le Français accepte ou pas la décision administrative de la police.

C’est au fond absurde, mais sans la charité chrétienne, c’est normal, et même compréhensible : finalement l’ordre général est respecté, et l’injustice qui peut faire très mal à l’individu, en plus étranger (donc par définition expulsable à n’importe quel moment, il est le métèque aux droits limités) n’est que le dommage collatéral…

Voilà la réalité païenne, et il n’y pas de moyens de résister : toute résistance sera retenue contre vous.

C’est pourquoi les premiers Chrétiens ont été martyrisés : sur les vérités essentielles de la Foi, on résiste, en manifestant la Vérité, et même si c’est vrai, même si c’est légitime, même si c’est juste, l’État païen ne peut pas le supporter et donc punit férocement.

Voilà ce qui nous attend en France si la restauration ne passe pas.

Voilà ce qui déjà se déroule devant nos yeux.

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

Paul de Beaulias

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