Vie des royalistes

« Que faire pour sauver la France ? » Présentation du Manifeste des royalistes

Le GRIPP, le Groupe Royaliste d’Initiative et de Proposition Politique, vient de lancer la publication d’un « manifeste des royalistes » intitulé « Que faire pour sauver la France ? »

Afin d’en savoir plus, nous avons interrogé son président, Georges Tartaret.

Un entretien avec Dominique Hamel

Pourquoi ce manifeste ?

C’est la Providence qui m’a mis sur la voie. En effet, je me suis rendu en juillet dernier à l’Université d’été de Renaissance Catholique. Impressionné par l’abondance des livres présentés sur les tables de presse, j’ai recherché les livres qui proposaient des perspectives politiques pour la France. Les seuls livres que j’ai trouvés sont le livre d’Yves-Marie Adeline, « La droite impossible : essai sur le clivage droite-gauche en France » qui ne fait que constater une réalité et le livre de Roger Holeindre, « Dieu sauve la France », qui a le mérite d’exister mais qui est loin de présenter des perspectives concrètes.

C’est ainsi que m’est venue l’idée d’écrire un livre présentant des perspectives d’action politique, puisque personne ne l’avait fait. Nous l’avons écrit à deux et intitulé « Que faire pour sauver la France ? »

Vous parlez dans votre manifeste de « conditions nécessaires pour réussir l’unité des royalistes », quelles sont-elles ?

Selon nous, il y a 4 conditions pour réaliser cette unité :

  1. s’opposer au mondialisme,
  2. afficher nos références chrétiennes,
  3. ne pas privilégier les élections dans notre action politique,
  4. prendre part aux luttes du peuple, dans les organisations que celui-ci se donne.

Le premier point nécessite de bien comprendre la différence entre mondialisation et mondialisme.

La mondialisation, tout le monde connaît : c’est la libre circulation des biens et des services, des capitaux, des hommes et de l’information. Contrairement  à ce que dit la propagande officielle, ce n’est pas une fatalité. Seule la libre circulation de l’information résulte, en gros, du progrès technique. Toutes les autres libertés de circulation ne sont que le produit de décisions politiques.

Le mondialisme, c’est une idéologie qui traduit l’objectif de mettre en place un gouvernement mondial. Derrière cette idéologie, il y a des hommes qui se regroupent dans des clubs de pensée. Il y en existe 4 ou 5 importants : le CFR, la Trilatérale, Bilderberg, Bnaï-Brith et en France, le Siècle. Ces clubs de pensée regroupent les hommes les plus puissants des mondes économique et politique des cinq continents. Cela représente quelques milliers de personnes, avec un bureau politique de 35 membres.

Pour établir un gouvernement mondial, il faut tout d’abord un outil économique. C’est l’OMC, qui a pour objectif d’abolir toutes les barrières douanières dans le monde. L’OMC est le fer de lance du mondialisme. Mais il faut aussi détruire les Etats de l’intérieur. C’est pourquoi le mondialisme prône la mise en place d’Etats multiculturels, pluriethniques et pluriconfessionnels.  Voilà d’où vient cette politique d’immigration à laquelle les partis au pouvoir tiennent tant.

Quand on parle du mondialisme, nos adversaires attaquent tout de suite, car ils ne supportent pas que quelque chose de relativement secret vienne au grand jour. C’est pourquoi ils nous accusent de défendre ce qu’ils appellent la théorie du complot. Mais le mondialisme ne sort pas de notre imagination. En voici deux exemples.

  • tout d’abord, il faut savoir que le CFR a été créé en 1920 et que, depuis cette date, tous les présidents des Etats-Unis sauf un en sont issus. La querelle entre démocrates et républicains est donc là simplement pour amuser la galerie.
  • ensuite, il y a un exemple très simple : la FED, c’est-à-dire théoriquement la banque centrale américaine, est en fait un consortium qui regroupe toutes les plus grandes banques du monde. N’est-ce pas là une amorce bien tangible d’un gouvernement mondial, ne serait-ce que sur le plan des finances internationales ?

L’Union Européenne est une étape dans la construction de ce gouvernement mondial. L’OTAN également. C’est pourquoi les royalistes doivent dénoncer ces structures et pousser la France à en sortir. Les royalistes doivent se prononcer clairement pour la sortie de l’euro, pour la sortie de l’Union Européenne et pour la sortie de l’OTAN.

Le deuxième point signifie que les royalistes doivent affirmer haut et fort que la France a une origine surnaturelle et une vocation surnaturelle. Son origine surnaturelle vient des conditions miraculeuses dans lesquelles s’est déroulé le sacre de Clovis. Sa vocation surnaturelle est démontrée par l’histoire, qui est jalonnée d’interventions de Dieu pour soutenir la France.

Les troisième et quatrième points signifient que les royalistes doivent consacrer l’essentiel de leur énergie au combat politique sur le terrain et accessoirement participer aux élections. En particulier, le quatrième point signifie que tout royaliste qui veut s’engager dans le combat doit impérativement devenir membre d’une organisation de masse. Pourquoi ? Parce que le système électoral est piégé. Il a été mis en place par les dynasties financières au pouvoir, de telle sorte qu’elles ne puissent pas perdre le pouvoir.

Par contre, leur point faible est que la république connaît périodiquement une vacance de pouvoir. Cela s’est produit en 1940, en 1958 et en 1968. Les royalistes doivent se préparer à la prochaine vacance de pouvoir et pour cela ils doivent prendre part aux luttes du peuple, dans les organisations qu’il se donne.

Mais, certains royalistes pensent que l’unité des royalistes n’est pas indispensable car les différentes structures actuelles permettraient de ratisser plus large. Qu’en pensez-vous ?

Il faut distinguer unité politique et unité structurelle. Le moment n’est pas venu pour une unité structurelle. Par contre l’unité politique est indispensable. Malheureusement nous en sommes encore assez loin.

L’Action Française avance le mot d’ordre de Maurras « politique d’abord ». Nous disons au contraire « Dieu d’abord ». Ceci a bien évidemment des incidences en politique. Par exemple combattre la laïcité ne peut se faire efficacement qu’en évoquant nos références chrétiennes. C’est sans doute aussi le « politique d’abord » qui empêche l’Action Française de défendre la perspective d’une Europe chrétienne.

Quant à l’Alliance Royale, elle ne se prononce ni sur la sortie de l’Union Européenne ni sur la sortie de l’OTAN. En cas de guerre civile en France, ce qui peut arriver, l’Alliance Royale sera donc dans le camp des mondialistes.

Concrètement, que préconisez-vous dans votre manifeste pour atteindre le but final : la restauration de la monarchie ?  

Pour définir une stratégie, nous avons besoin de poser des hypothèses quant à la manière dont se produira la chute du pouvoir et l’avènement de la royauté. Nous savons déjà que ce changement ne se produira pas par la voie électorale.

Nous savons par ailleurs que la république se trouve, à chaque fois que se produit une crise grave, dans une situation de vacance de pouvoir. C’est ce qui s’est passé en 1940, en 1958 et en 1968 en France. En 1958 notamment, de Gaulle est arrivé au pouvoir par un coup d’Etat, sans effusion de sang. C’est un tel scénario que nous prenons comme hypothèse de travail. Nous pouvons penser également à la mobilisation populaire en Pologne qui a été le point de départ de la chute du communisme.

Si de Gaulle a pu faire son coup d’Etat en 1958, c’est parce que deux conditions étaient réunies :

  • un large consensus populaire pour reconnaître en lui (à tort ou à raison) celui qui a sauvé la France en 1940 ; par conséquent une confiance dans l’alternative qu’un tel homme peut proposer.
  • un parti politique, le RPF, qui préparait depuis douze ans le changement et qui a été en mesure de prendre les mesures nécessaires en coulisse pour que « l’accouchement » se fît.

Un large consensus populaire ne peut être obtenu si le parti royaliste est coupé du peuple. Compte tenu de l’influence des idéologies socialiste et communiste pendant tout le vingtième siècle, une condition nécessaire de la victoire est de démontrer, par le verbe et par l’action, que les royalistes savent mieux défendre le peuple que ne prétendent le faire les partis mondialistes, qu’ils soient de droite ou de gauche.

C’est pourquoi nous devons définir des axes prioritaires de pénétration de la société française. Nous en distinguons quatre : les entreprises, l’école, la famille et le mondialisme.

  1. les entreprises, ce qui signifie que les royalistes doivent avoir pour objectif de prendre le pouvoir au sein des grandes organisations syndicales : CGT, CFDT, FO, CGC
  2. l’école, en privilégiant la lutte pour l’école libre au moyen du chèque scolaire
  3. la famille, qui a conduit deux millions de personnes dans la rue en mai dernier, avec la participation de nombreux royalistes
  4. le mondialisme, ce qui doit se traduire par la constitution d’un cartel d’organisations, à l’instar de ce qui a donné naissance à la « Manif pour tous », réunissant toutes les organisations et individus ralliés au nationalisme.

Vexilla Galliae

Nous vous précisons que vous pouvez vous procurer ce Manifeste sur le site http://www.thebookedition.com/ , en tapant « que faire ».

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