Vie des royalistes

[Point de vue] : Du retour du Roi !

La France traverse, et depuis quelques temps déjà, une crise profonde, et tout laisse à penser que cela ne va pas aller en s’arrangeant. Les dernières élections présidentielles ont chamboulé le paysage politique français, annonçant une recomposition prochaine. Le Front National, qui avait un temps défendu certaines valeurs qui nous sont chères, a profondément déçu ceux qui avaient placé leurs espoirs en lui. Devant ce triste constat, le retour du roi nous apparaît plus que jamais comme une urgente nécessité. Mais ce retour ne pourra se faire qu’à trois conditions, qui découlent l’une de l’autre : l’unité du royalisme, l’établissement d’une doctrine, et la large diffusion de nos idées.

I° De l’unité

            A l’image de la droite française ces temps-ci[1], nous, royalistes, avançons divisés, et, de ce fait, comme les Curiaces, nous ne pourrons pas vaincre. C’est pour cette raison qu’il nous faut absolument faire nôtre la devise de nos voisins belges, “l’union fait la force”, et réaliser l’unité des différentes chapelles royalistes et des différents courants de pensée, dont le dénominateur commun est cette figure du roi.

            Cette unité ne peut se faire que par le dialogue[2], et nous devons donc organiser une rencontre constructive, un débat courtois, entre les différents mouvements. Au risque d’en faire bondir certains, nous DEVONS, nous, royalistes “légitimistes” (cet adjectif n’ayant de valeur que pour celui qui se l’attribue), nous ouvrir aux autres courants, et notamment à l’Action Française. J’en entends déjà qui s’étouffent devant leur écran, et se demandent s’ils ont bien lu. Oui, je le redis, il nous faut discuter avec “le camp d’en face”, car leur combat, au bout du compte, est le même que le nôtre, et l’unité ne pourra se faire s’il n’y a pas de rencontre. Cette rencontre devra ainsi rassembler, outre la sphère légitimiste (Vexilla Galliae, l’Institut de la Maison de Bourbon, l’UCLF, et d’autres) et la sphère orléaniste (L’Action Française et ses dérivés, le GAR, etc.), des acteurs encore neutres comme l’Alliance Royale ou Nouveau Dialogue (et j’en oublie très certainement).

            Cette rencontre, premier pas vers l’unité autour des Lys, doit être l’occasion de rappeler les points non-négociables de la monarchie capétienne, c’est-à-dire les Lois Fondamentales qui régirent la succession capétienne durant 800 ans. Il peut également s’avérer intéressant d’inviter les principaux intéressés, à savoir Sa Majesté le Roi Louis, et Monseigneur le Duc d’Orléans, son cousin, afin qu’ils discutent de leurs différends, et écoutent ce qui se dit, afin de parvenir à un accord sur la question, et de faciliter l’union royaliste.

II° De la doctrine

            Cette deuxième partie est intimement liée à la première. En effet, il nous faut profiter de ces “assises royalistes”, si elles ont lieu (ce que j’espère de tout cœur), pour élargir la question au champ des idées, afin d’établir une doctrine politique claire, précise et réaliste (car ce qui est “réal” se doit d’être réel). Nous allons devoir mener un combat long, difficile et violent; nous devons donc avoir une doctrine qui nous serve de guide, pour donner un sens à cette lutte tout le temps qu’elle durera, car une armée unie, si elle n’a pas d’idéal pour lequel se battre, est vaine.

            C’est pour cela que cet hypothétique rassemblement ne doit pas se limiter aux seuls mouvements royalistes, mais doit s’ouvrir bien plus largement, en faisant appel à des ecclésiastiques, des juristes, des diplomates, des industriels, des écrivains, des économistes, des agriculteurs, en bref à l’ensemble de la population française[3], non dans un soucis de démagogie, mais parce que le système actuel, pourtant bassement matérialiste, est trop déconnecté des aspects charnels de notre Patrie. Le roi rassemblant TOUS les Français autour de sa personne, le débat doit s’ouvrir à tous les bords politiques, indépendamment des partis. Après tout, l’actuel locataire de l’Élysée n’a-t-il pas lui-même reconnu qu’il manquait un roi à la France?

            Cette doctrine ne peut bien entendu pas naître du jour au lendemain, et il nous appartient, à nous, royalistes, de réfléchir à ce qui peut être fait et proposé. Pour cela, Nous devons bien entendu nous former intellectuellement, mais il ne nous est pas non plus interdit de nous servir de ce qui existe déjà. Je pense notamment aux différentes propositions[4] qui sont ressorties des “Rendez-vous de Béziers” organisés il y a quelques mois, rassemblant des personnalités de droite de différentes sensibilités, et qui peuvent tout à fait être une source d’idées. Une autre source d’idées primordiale doit être la doctrine de l’Église, tout particulièrement en ce qui concerne le respect de la vie, l’économie, et le respect de l’humain en règle générale.

III° De la diffusion

            J’en viens enfin à ma troisième partie, qui concerne la propagation de nos idées et de notre doctrine. En effet, il ne suffit pas d’être, il faut aussi faire connaître, afin de susciter l’adhésion. Comme le disait Talleyrand, “à force de murmurer le nom du Roy, naîtront l’espoir du Roy, puis la nécessité du Roy, enfin la Royauté renaîtra.” Le retour du roi doit être un consensus, une nécessité ressentie par les Français. Nous devons donc diffuser massivement nos idées, par le biais des différentes organisations et de leurs publications. Je pense ici notamment à l’Action Française, qui possède déjà un solide organe de presse, des moyens importants (comme l’a montré l’organisation du colloque “Je suis royaliste, pourquoi pas vous?”), et un réseau de militant bien étoffé (d’où la nécessité pressante de l’union). Il faut en outre inonder la toile, et faire nôtres le monde numérique et les réseaux sociaux, afin de créer une sorte de “roycosphère” (oui, je sais, c’est très laid) qui fasse connaître l’idée du Roi aux quatre coins de la France et du monde, en s’appuyant sur la multitude de sites royalistes existant déjà, qui, modestement contribuent à faire connaître le roi.

En guise de conclusion….

            Cet article ne prétend pas donner la recette du retour du roi, ce serait trop simple. Cependant, à mon sens, les trois conditions de ce retour sont essentielles, comme le serait une rencontre royaliste, de laquelle découlerait en grande partie le reste: unité, doctrine, et diffusion de celle-ci. Nous ne devons pas tarder, nous devons être l’électrochoc qui relance le cœur de la France. Car pour que France vive…. vive le Roi!

Pierre

 

[1]  Et comme la gauche avant que François Mitterrand ne l’unifie d’une main de fer.

[2]  A l’image du travail de longue haleine réalisé par nos Souverains Pontifes (Saint Jean-Paul II, S.S. le Pape émérite Benoît XVI, et S.S. notre Pape François) afin de réintégrer la Fraternité Saint Pie X dans le giron de l’Église Catholique Romaine.

[3]  En vrac et dans le désordre: LL. Exc. Mgr Rey, Mgr Aillet, et Mgr Castet, Philippe de Villiers, Jean-Pierre Maugendre et Renaissance Catholique, Robert Ménard, Renaud Camus, Jean Raspail, Jean-Frédéric Poisson, Marc Trévidic, Alain Finkielkraut, Denis Tillinac, et tant d’autres, notamment dans les rangs de la gauche, dont je ne connais pas les noms mais dont les idées peuvent nous intéresser.

[4]  http://www.bvoltaire.fr/boulevardvoltaire/exclusif-toutes-propositions-de-oz-droite,259475

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