Idées

[Point de vue d’un militant] L’Erreur du « républoyalisme » !

La Royauté française a :        Une origine : un baptême en décembre 499.

                                               Une intemporalité : le principe royal qui vient de Dieu.

                                               Une temporalité : la vie du Roi.

Une fin : le gouvernement des peuples sous le modèle du Christ.

La république française a :     Une origine : un crime en janvier 1793.

                                               Une intemporalité : la négation de la primauté de Dieu.

                                               Une temporalité : l’émotion populaire.

                                               Une fin : l’asservissement des peuples par « le progrès ».

Etant donné la nature même de la Royauté française, les deux régimes sont, à mon sens, inconciliables en France, l’existence du second ne dépendant que de l’anéantissement du premier !

 C’est pourquoi la croyance en un rapprochement des deux régimes en une espèce de cote mal taillée me semble une illusion. Le « républoyalisme » ne peut jamais servir le Roi !

Une république « monarchisante », c’est la Vème république actuelle que nous voyons s’abîmer dans une déliquescence très fin de IIIème république… Qu’un homme fort ou une grande catastrophe nationale se présentent et elle s’abandonnera, à bout de souffle, à un pouvoir personnel. Quitte à brûler ce qu’elle aura adoré quand le vent du boulet sera passé…

Une monarchie « républicanisante », ce sont les empires des Bonaparte : c’est-à-dire l’essai d’un régime à l’antagonisme inconciliable. Très vite, la caution républicaine originelle s’oppose au monarque qui s’en débarrasse et instaure un régime autoritaire. C’est Napoléon Ier, « Empereur de la République ». Ou, l’élu, exaspéré par les obstructions permanentes de la composante républicaine qui l’a porté, se fait despote ! C’est Louis-Napoléon, prince-président de la IIème république qui devient Napoléon III. Et l’on sait, dans les deux cas, où  ces deux usurpations conduisirent la France : à l’invasion par l’ennemi !

La première fois, en 1815, le retour du Roi légitime sauva la France.

La seconde fois, la IIIème république entérina l’abandon de l’Alsace et de la Lorraine à l’ennemi dans le Vote de la Honte du 1er mars 1871, n’évita pas la première guerre mondiale et nous assura la seconde par le « traité de représailles » de Versailles de 1919… la IVème république perdit l’empire de la IIIème… La Vème se déshonora en abandonnant l’Algérie française, terre française depuis Charles X, et nous conduit actuellement peu à peu à la « soumission », comme l’annonce Michel Houellebecq…

Comment voulez-vous pouvoir concilier un régime capable de telles abjections avec la Royauté française millénaire ? Royauté pour laquelle le Domaine de la Couronne est inaliénable ; où la diplomatie se traite entre le Roi et ses homologues sur le temps d’une vie et non sur celui d’un gouvernement revanchard ; et pour laquelle enfin, le service du sang engage le Roi envers ceux qui ont combattus pour lui ! Jamais le Roi de France n’aurait abandonné les fidèles Harkis ! Qui verse son sang pour la France, obtient la protection immédiate du Roi de France !

J’ai la conviction que le royalisme français ne doit jamais se penser d’une quelconque compatibilité avec l’idée républicaine. C’est pourquoi j’insiste tant sur la question de la « vision » que nous, royalistes, devons nous efforcer d’avoir du Roi ! Nous sommes contaminés par l’idéologie républicaine et c’est bien normal, nous sommes nés, avons grandi et vivons dans ce régime ! Or, pour « penser royaliste », nous devons nous désintoxiquer de la vision qui nous a été inculquée par nos enseignants que le Royaume de France est mort avec Louis XVI en 1793 (quand ce n’est pas avec la prise de la Bastille en 1789) ! Car, le croire est nous mettre dans la situation de vouloir ressusciter un mort ! Ce qui est impossible ! Tant que la république pourra nous maintenir dans cette persuasion, elle n’aura rien à craindre du royalisme.

Pour un royaliste, évoquer le Roi en reprenant les vocables « tolérés » par la république, « Monseigneur Louis de Bourbon, duc d’Anjou », même si ces vocables ne sont pas totalement sans justification dans le contexte actuel, c’est en fait, d’une façon très pernicieuse, faire allégeance à la république, en adoptant « sa » vision du Roi et en dépossédant avec elle, par le vocabulaire, le Roi de l’insigne dignité que l’Histoire a contenue dans les seuls vocables attachés à sa personne depuis toujours : « Le Roi » ou « Sa Majesté ».

J’entends bien qu’aujourd’hui, Louis XX est universellement désigné par « Monseigneur Louis de Bourbon, duc d’Anjou », et que le Roi lui-même peut s’en être accommodé, mais je vous parle toujours de principe : ayez seulement conscience que c’est faire du « républoyalisme » ! C’est perpétuer l’esprit de la révolution en croyant être royaliste !

Le Royaume de France, qui EXISTE depuis mille ans en s’INCARNANT dans la famille Capétienne, n’est jamais mort puisque la famille Capétienne n’a jamais cessé d’exister et est représentée aujourd’hui par son Aîné, Louis XX, Roi de France de droit empêché par l’usurpation d’un autre régime, et compte même un Dauphin et de très nombreux héritiers présomptifs. Car c’est bien la république qui est le régime usurpateur, étranger à l’ADN royal de la France ! C’est en intégrant cette certitude que nous sortirons de la manipulation mentale dans laquelle la république a naturellement élevé sa jeunesse (la république fait des républicains, comme les chats font des chats…).

Le fond de ma pensée est le suivant : Les mots ont une puissance de persuasion lente, mais irrésistible !

Je ne puis que vous donner l’exemple de ma propre expérience. J’ai accroché chez moi un portrait encadré du Roi Louis XX et de la Reine Marie-Marguerite, sous-titré par mes soins « Leurs Majestés Louis XX et Marie-Marguerite », afin d’afficher clairement la couleur. La première fois qu’ils le virent, mes amis, républicains bon teint, me questionnèrent sur ce portrait. A mes réponses, ils me regardèrent ahuris ou goguenards, me prenant pour un doux dingue passéiste… Mais à chaque fois que je les rencontre depuis, ou qu’ils viennent chez moi, les taraudent cette flamme de l’existence d’un Roi et d’une Reine que j’ai allumée en eux, par la seule présence de cette photo et de son sous-titre militant et je n’ai même pas besoin d’aborder le sujet, il survient irrésistiblement très vite de leur propre initiative. Aux questions ou objections diverses, je réponds ou j’oppose les arguments royalistes très étayés que vous connaissez.

Eh bien ! Aujourd’hui, ce sont eux, quand je les rencontre, qui me demandent « des nouvelles du Roi et de la Reine » ! Que je renseigne scrupuleusement sur la Chapelle Expiatoire, la Nuit royale, la venue du Roi à Argenteuil, à Poissy… Les demandes sont d’abord encore un peu goguenardes, puis sont un jour prononcées simplement, comme l’on se renseigne de personnalités connues.

Peu à peu, par le seul effet d’imprégnation sur l’entourage d’une conviction militante affirmée sans faille, prononçant couramment « le Roi est venu…», « la Reine est allée… », « le Dauphin Louis a fait ceci…», « le prince Alphonse, duc de Berry, a fait cela… » ou « la princesse Eugénie a fait sa Première Communion…», sans y mettre aucun effet de guillemets oratoires, comme l’on dit « l’épicier… » ou « la voisine… », je les ai accoutumés à considérer la Famille Royale de France comme une réalité normale, courante de leur présent.

C’est cela, faire reconnaître le Roi ! C’est le sortir du « folklore » pour le faire entrer dans la conscience quotidienne ! Mes amis ne sont pas royalistes pour autant, bien que certains le soient devenus, mais ils ont intégrés dans leur réalité courante que le Roi et la Famille Royale existent ! Ils se sont doucement « royalisés »…

C’est par ce changement des esprits, qu’un jour, nous rendrons possible une Restauration ! Seulement, cette future réussite exige de nous, royalistes, qui sommes les premiers agents de propagande du Roi, ce travail peu compliqué mais de chaque instant où, dès que nous parlons de « Louis de Bourbon », nous prononçons simplement, comme si cela ne pouvait se dire autrement : « Le Roi », « Sa Majesté Louis XX »…

Voilà pourquoi vous me lisez si véhément sur la « Vision » qu’un royaliste doit acquérir pour bien remplir son rôle de propagandiste du Roi au quotidien.

 Pour Dieu, la France et le Roi ! Soyons les propagandistes de Louis XX ! Vive le Roi !

Franz de Burgos 

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