Idées

La France découpée en 14 régions ?

Il y a quelques jours, François Hollande rendait public un nouveau découpage de la France non plus en 22 régions, mais en 14. Que faut-il en penser ?

Tout d’abord, il faut savoir que cette question n’est pas nouvelle. Sans vouloir remonter à Louis XVI, dont les géographes avaient travaillé sur un découpage de la France en régions administratives, la DATAR, dès 1964, avait identifié huit métropoles pour rééquilibrer le développement de la France trop centré sur Paris. Avec l’Ile de France, cela fait neuf régions. Par ailleurs, nombre d’économistes ont remarqué que nos régions administratives devraient être deux fois plus grandes de manière à bien profiter des économies d‘échelle. C’est donc bien autour d’une dizaine de régions qu’il paraît juste de raisonner, ce qui confirme que le nombre de 14 ne correspond à aucune logique mais plutôt à des calculs politiciens.

Pour aller dans ce sens, demandons-nous quelle mouche a piqué François Hollande pour se sentir obligé de précipiter cette réforme, au risque de mécontenter beaucoup de monde, y compris dans son propre camp. Nous connaissons la réponse : vu le résultat catastrophique des élections pour son camp, et avant qu’une crise politique ne le force à quitter le pouvoir, « on » lui a fait comprendre qu’il s’agit d’urgence de mettre le découpage de la France en régions en cohérence avec le plan mondialiste concernant l’Europe. Hitler lui-même avait d’ailleurs envisagé un découpage de l’Europe en quelques 250 régions…

Et puis, il y a le fameux « mille-feuilles », cette image qui traduit le fait qu’il y a un nombre excessif de couches administratives entre la commune et l’Etat. Tout le monde s’accorde à reconnaître qu’il n’en faudrait pas plus de deux, mais lesquelles ?

En résumé, il y a deux options possibles vis-à-vis de ce nouveau découpage en régions : en accepter le principe pour des raisons de bon sens (en corrigeant le découpage en 14 pour arriver au nombre 9 fixé par la DATAR), ou le refuser du fait qu’il s’intègre évidemment dans le projet mondialiste de disparition progressive des Etats. A vrai dire, au point où nous en sommes – le nouveau découpage étant maintenant officiel – la question ne se pose plus vraiment, ce qui veut dire que le peuple français subit ainsi une nouvelle avancée du projet mondialiste.

Il existe par contre une voie, qui est celle que préconise Loeiz Laurent[1]. Il faut faire revivre les « pays », ce que la Loi Pasqua avait officialisé en 1995. Il s’agit d’un découpage naturel de la France, cet auteur faisant remarquer que les départements français sont constitués généralement de quatre zones géographiques, qui ont une unité à la fois géographique, sociologique et constituent chacune un bassin d’emploi. En fait, cela correspond à peu près à nos arrondissements, administrés chacun par une sous-préfecture. C’est aussi à ce niveau, la sous-préfecture, que l’on peut répartir le plus judicieusement possible les aides de l’Etat, en évitant le double-emploi des deniers publics. En clair, c’est un découpage à taille humaine. Loeiz Laurent ayant remarqué qu’à chaque fois que quelqu’un a suggéré la suppression des départements, il s’est trouvé confronté à une levée de boucliers, du fait de l’attachement sentimental à cette structure, il propose, astucieusement, de donner le nom de « département » à ces pays. D’où le titre de son livre.

Restant fidèles aux rois de France qui soutenaient toujours le peuple contre les féodalités, nous proposons de « passer à l’action » en mettant en place officieusement des « gouvernements de pays ». Il y a deux raisons à cela. La première est que nous devons être cohérents avec notre vision de la réforme institutionnelle de la France que nous préconisons : le remplacement des partis politiques à l’Assemblée Nationale, qui ne représentent qu’eux-mêmes, par les forces vives du pays. Il faut pour cela mettre en place au niveau des « pays » quatre collèges électoraux : un collège pour élire 3 représentants des salariés, un collège pour élire 3 représentants des entrepreneurs, un collège pour élire 3 représentants des familles et un collège pour élire 3 représentants des conseillers municipaux. La deuxième raison est qu’il y a urgence à reconstruire l’économie de notre pays en prévision des grandes catastrophes que nous risquons de subir, par exemple l’invasion de la France par toutes sortes de produits alimentaires à base d’OGM et ayant subi des traitements chimiques très dangereux pour l’organisme dans le cas où nous serait imposé le Traité transatlantique en cours de négociation.

Nous lançons donc un appel pour que de tels « gouvernements de pays » se mettent en place, au départ sur la base du volontariat, ce qui consiste à trouver douze bénévoles pour occuper les douze postes prévus. Ils auront pour tâche de prendre les contacts voulus, tout d’abord avec les agriculteurs et la population locale, afin de mettre en place des circuits courts de distribution des produits de la ferme. Il est possible qu’il soit nécessaire d’envisager la mise en place d’une monnaie locale, en s’inspirant de l’expérience des SEL.

Par ailleurs, nous ne pouvons pas continuer à subir les incongruités des différents ministres de l’Education Nationale, qui nous imposent des réformes qui n’ont pour résultat que de déstructurer les cerveaux de nos enfants. Ce n’est pas seulement la « théorie du Gender », mais aussi, tout simplement les méthodes soi-disant avancées d’enseignement de la lecture, de l’écriture et du calcul. Liste non limitative, comme nous savons. Il faut pour cela que les parents d’élèves se mobilisent afin d’imposer l’autonomie des écoles sur le double plan de la gestion, par le libre choix des chefs d’établissements en matière de recrutement des enseignants, et sur celui de l’autonomie pédagogique, les enseignants étant les premiers à se désoler (pour certains d’entre eux tout au moins) des méthodes d’enseignement qu’on leur impose. Le gouvernement de pays pourrait contribuer à ces changements.

En résumé, le projet est : En avant pour l’autonomie des Pays.

Georges Tartaret

                                                                                                

[1] « Petits départements et grandes régions », L’Harmattan, 2011

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