Tribunes

[Point de vue] Dialogue entre un royaliste et un « républoyaliste »

Ce court dialogue est la mise en présence de deux extrêmes : un royaliste pur jus (forcément toujours un peu décalé quand le Roi ne règne pas) et un « républoyaliste », forme courante de l’esprit qui se veut royaliste en baignant dans une conviction encore fortement républicaine. Le premier est l’esprit d’Ancien Régime, le fils fidèle, le second est l’esprit républicain qui aborde au seuil de la pensée royaliste, le fils prodigue qui retourne chez son père.

A l’image du père de la parabole, c’est donc pour cet esprit que l’on doit tuer le veau gras, c’est-à-dire que l’on doit l’accueillir avec bienveillance en lui prodiguant la vraie richesse du royaliste : la fidélité inaltérable du Français à son chef légitime : Par la Grâce de Dieu, le Roi de France, le Roi Très Chrétien ! Ceci en lui transmettant des arguments qui participeront à sa conversion finale, à son retour dans le giron de la France éternelle !

R : Royaliste

r : républoyaliste.

R : Le Roi de France actuel est Sa Majesté le Roi Louis XX. Un royaliste doit donc lui attribuer les vocables de « Sire » ou « Votre Majesté » lorsqu’il s’adresse à lui. Ou le dénommer par « Le Roi » ou « Sa Majesté le Roi », ou « Sa Majesté », lorsqu’il parle de lui.

 r : Sauf qu’il y a des règles protocolaires strictes quant aux appellations des prétendants au trône.

 R : Etre « prétendant » au Trône est être un usurpateur. Je m’explique : en droit monarchique, il n’y a aucune ambiguïté : ou l’on est légitime et aucun problème ne se pose ; ou l’on n’est pas légitime et l’on « prétend » à la légitimité. Si, par cette prétention, l’illégitime accède au Trône, il usurpe. Donc, l’on n’est jamais « prétendant » à un Trône, l’on est l’héritier légitime du Trône et dans ce cas, l’on est le Roi, ou l’on est un usurpateur. 

r : Mais, « Sa Majesté le Roi » ou « Sire » ne peuvent être appliqués que si la personne en question est régnante ou a régné. Or, on est loin d’être dans ce schéma ici concernant Monseigneur le duc d’Anjou Louis XX-Alphonse de Bourbon.

R : Les règles protocolaires du gotha auxquelles vous faites allusion règlent le jeu très complexe des préséances et des titulatures officielles entre les représentants des régimes en place, monarchies ou républiques ! Mais elles ne règlent pas le lien personnel de fidélité que chaque royaliste a avec son Roi ! Qui plus est si le Roi est depuis longtemps empêché par un régime usurpateur. Ces règles protocolaires n’ont aucune incidence sur le royaliste qui s’exonère, justement par fidélité, de l’état de fait usurpateur ! D’autre part, être Roi dépend des Lois Fondamentales du Royaume concerné et non de l’accession ou non au Trône de ce Royaume. Louis de Bourbon, répondant à toutes les exigences des Lois Fondamentales du Royaume de France qui le désignent comme le Roi légitime, est l’actuel Roi de France Louis XX.

r : Mais j’insiste, les règles protocolaires sont assez claires sur ce sujet. Il ne peut être nommé que « Monseigneur », ou par son prédicat d’ « Altesse Royale », quoique pour cette mention, elle ne soit guère utilisée car il en a été malheureusement privé en 1987 par décret royal. Encore aujourd’hui, la cour d’Espagne ne l’appelle pas par les titres que vous évoquez et revendiquez pour lui.

R : Nous ne pouvons pas nous comprendre car vous parlez toujours du point de vue du républoyaliste alors que je vous réponds du point de vue du royaliste. Qui a jamais appelé le Roi de France « Monseigneur » ? C’est tellement au-dessous de sa qualité… Passons… Mais surtout, comment osez-vous prendre pour juge de la Légitimité du Roi de France et des prédicats qui lui sont attachés, les indignes manquements d’une cour étrangère, où règnent des cousins cadets du Sang de France malintentionnés à l’égard de leur Aîné qui est notre Roi… ? Votre cœur de Français ne bondit-il pas dans votre poitrine en vous entendant proférer de telles phrases ? Le décret évoqué concerne d’ailleurs l’usage du prédicat d’Altesse Royale à la cour d’Espagne et non les titulatures attachées au Roi de France, dans son Royaume de France… Enfin, je voudrais vous dire que je ne revendique aucun titre pour le Roi, le principe royal venant de Dieu et qu’il incarne par sa naissance, se passant bien de toute appréciation extérieure pour faire du Roi le Roi !

r : Le fait qu’il incarne une légitimité, un principe, un droit légal, une couronne, ne lui octroie pas pour autant ce genre de dérogation. N’en déplaise aux plus exaltés de la foi légitime. D’ailleurs, les deux prédicats de « Monseigneur » et « Altesse Royale » sont également eux-mêmes des exceptions françaises puisque cette utilisation de courtoisie est très peu utilisée en Europe.

R : Une Légitimité, un Principe, un droit légal, une Couronne ! Mais que vous faut-il de plus pour reconnaître en l’homme qui les incarne le Roi Légitime ? Qu’il soit sur le Trône peut-être ? Mais être sur le Trône n’a jamais été un brevet de Légitimité, souvenez-vous de l’usurpateur Louis-Philippe, si conscient de son usurpation qu’il refusa d’être nommé Roi « de France » et conserva dans ses armes le lambel d’argent de cadet, marque héraldique de son illégitimité… Vous faites encore du « républoyalisme ». Ensuite, je ne suis pas un « exalté de la Foi légitime », je suis Légitimiste, c’est tout. Dans ce régime décadent où toutes les valeurs s’élevant au-dessus de la médiocrité commune sont des « exaltations », je maintiens simplement les valeurs du très glorieux Royaume de France et l’honneur dû à son Roi ! Enfin, une nouvelle fois, je vous prie de cesser de prendre l’Europe comme grande ordonnatrice des usages au Royaume de France ! Le Royaume de France s’en est passé pendant plus de mille ans, faites donc de même !

r : De facto, « Monseigneur » ou tout au plus « Altesse », sont les seules appellations correctes qui conviennent actuellement au prétendant au trône de France incarnant le principe de légitimité. Peu importe ses croyances religieuses ou non d’ailleurs (argument assez fallacieux en soi). Vive le Roi !

R : Vous rendez-vous compte que votre pensée n’est pas cohérente ! Je vous redis qu’un « prétendant » au Trône est forcément un usurpateur puisqu’il « prétend ». Celui qui incarne le principe légitime n’a pas à prétendre, IL EST ! Enfin, les croyances religieuses du Roi ou du royaliste sont tout sauf des arguments indifférents ou fallacieux. Je vous rappelle le Principe de Catholicité qui est une loi fondamentale qui oblige le Roi légitime à être Catholique pour monter sur le Trône de France. Henri IV, prince Capétien descendant de Robert de Clermont, dernier fils de saint Louis, successeur légitime de son cousin Henri III, dut s’y plier pour accéder au Trône qui lui revenait ! Dès lors, la religion Catholique est nécessairement la religion d’Etat du Royaume de France puisque le Roi incarne l’Etat et le sujet de ce Royaume sera, dans l’idéal, Catholique. Bien qu’à mon avis, la fidélité d’un sujet au Roi ne s’arrête pas à l’identité de sa Foi avec celle du Roi, la Foi restant un élément éminemment personnel… qui ne doit cependant jamais prendre le dessus sur le respect dû au Roi Très Chrétien. Le sujet peut être en accord ou en désaccord avec le Roi, et l’exprimer même, peut être Catholique ou non, mais doit toujours rester fidèle… ou quitter le Royaume… ! Vous voyez ainsi que l’argument religieux est très loin d’être fallacieux… Pour Dieu, la France et le Roi ! Vive le Roi ! Vive Louis XX !

 

Franz de Burgo

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