Mensonges et fantaisies orléanistes

Contre-point. Le « comte de Paris » à Dreux

Pendant que notre bon Roi, par un clin d’œil de la Providence, expiait les crimes de la France dans la chapelle expiatoire à Paris en priant le Roi martyr Louis XVI d’intercéder pour la restauration de la France dans sa mission première, et pendant que notre bon Roi allait ensuite se battre sur le pavé, comme les rois d’antan en première ligne de ses hommes, pour la défense de la France, pour la gloire de Dieu, pour la défense des familles – en défendant coûte que coûte le père, assassiné le 21 janvier 1793, et dont l’immolation ne cesse depuis lors –, le comte de Paris se trouvait, lui, bien loin à Dreux pour rendre hommage au roi martyr et expier les crimes de son ancêtre, le régicide, assassin de son cousin.

Le comte prononça la prière suivante :

« Seigneur,

Moi, Jean, comte de Paris,

Comme tout fidèle au début de cette messe, je me reconnais pécheur devant Toi.

La Maison royale de France, dont par grâce je suis devenu le chef, nous Te demandons pardon, ainsi qu’aux victimes des fautes de nos ancêtres et en particulier de celle de Louis-Philippe-Joseph d’Orléans à l’égard de son cousin Louis XVI, roi de France, père de son peuple et qui a reçu l’onction par le sacre, mais aussi à l’égard de sa famille et de la France.

Nous implorons Ta miséricorde sur nous, notre famille et notre pays. Tu le sais, comme Josué, nous et notre maison, nous avons choisis de Te servir. »

Qu’en penser ?

Seul Dieu juge des intentions, ce n’est pas notre rôle. Regardons les paroles et les faits tout simplement sans préjuger des intentions.

Nous pouvons apprécier la reconnaissance de sa condition de pêcheur, qui est notre lot commun. Et la demande expresse d’expiation pour les crimes de son ancêtre.

En revanche il reste étrange de se reconnaître pêcheur et d’enchaîner sur une affirmation objectivement fausse : « La Maison royale de France, dont par grâce je suis devenu le chef ».

De deux choses l’une : soit le comte n’est pas informé, ou plutôt son entourage l’enfume, et il ne sait pas qu’il ne peut en aucun cas être le chef de la Maison de France – sans entrer dans des débats spécieux sur la légitimité de Louis XX, dans tous les cas le comte de Paris est bien loin sur la liste des successibles, dans les 70 et au-delà.

Dans ce cas-là, que le comte prenne conscience de son erreur et fasse amende honorable, revenant au pied de l’aîné pour participer à nos côtés à l’œuvre de restauration et de fidélité aux promesses du sacre. Sinon… que justice soit faite tout de même.

Notons le « tutoiement », quelque peu déplacé… Qui tutoie son seigneur en public ? Il est notre Roi et notre Juge, notre Sauveur et notre Rédempteur, avant d’être notre frère. L’attitude d’un Prince de sang doit montrer l’exemple. S’il semble que la messe de toujours et la génuflexion est un acquis même dans la branche cadette, que la citation du « sacre » ou de la « grâce » témoigne en tout cas d’un climat nouveau, voire d’une certaine prise de conscience, qui incline le « prétendant » à se revendiquer d’une politique chrétienne dont il ne semble pas bien maîtriser les nuances, ce bref discours ne respire pas vraiment une grande piété non plus. En progrès dirait l’instituteur…

Le lieu ensuite. Pourquoi Dreux et pas aux côtés de l’aîné de la Maison de France ? Évidemment, les querelles dynastiques sont certainement la cause. Et la messe du 20 pour feu son père. Certes. Sa présence à Paris aurait néanmoins été apprécié, en plus avec la bataille pour la défense de la famille.

Appelons le comte à passer outre les guerres de chapelle et outre son entourage pour se laisser guider par la Providence pour tout déposer au pied de son Roi : là, la restauration de la France aura fait un grand pas, et la postérité lui en sera gré.

Que le comte de Paris soit celui qui rachète véritablement l’honneur de ses ancêtres dans un acte d’humilité importante et décisive ! Si Dieu le veut roi un jour le trône lui sera donné, mais pour cela il faut tout sacrifier et reconnaître l’objectivité salique que le Roi est Louis XX, et personne d’autre. Pourquoi s’accrocher ? Si j’étais lui, je n’aimerais pas monter sur le trône vue les temps troubles : car la restauration faite, les difficultés infinies commenceront alors… À part être élu et appelé au trône, à son corps défendant, comme notre bon Roi Louis XX qui n’a aucune envie d’être roi, mais qui l’est par naissance et qui a la volonté de remplir sa mission, il faut être sado maso pour vouloir être roi

Comte de Paris, si vous lisez ces lignes, oubliez les disputes humaines et pensez aux sujets français : nous voulons voir notre famille de France unie pour nous montrer la voie de la restauration. Dieu vous appelle, il vous bénit par des enfants nombreux, ne les sacrifiez pas aux parties, soyez forts et passez au-dessus des influences qui peuvent insinuer tout ce qui est mauvais ! Reprenez la place de Prince de sang qui vous est due, pilier du Roi sur lequel il pourra s’appuyer.

Pour la France, pour la Roi

Pour Dieu

Rémi Martin

P.S. Ma référence à Josué reste un mystère dans ce contexte… Clovis et Rémi auraient suffi. Josué qui conquiert la terre promise en massacrant tous les ennemis ? Josué de la maison de Juda qui donnera naissance au Christ, selon la promesse, incarne effectivement le signe de la destinée particulière de rois de France, dont le sacre fourmille de références ? Certes, mais faire de Josué une sorte de patron est un peu étrange. Un signe annonciateur n’est qu’un signe annonciateur, pas la réalisation… Dans tous les cas, il n’a pas décidé de servir d’abord, il était élu par sa naissance, et aux côtés de Moïse dès le début… Bref. Si quelqu’un a des lumières sur cette invocation étrange qu’il nous enseigne…

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