Editoriaux

Les bonnes nouvelles du mois de mai

Chers amis,

Une fois encore, le nombre de chômeurs a augmenté. Ce n’est plus avec une paire de jumelles que le Président de la République anticipe la reprise, mais avec un télescope, tant celle-ci semble s’éloigner de nous. Depuis le début de son mandat, le nombre de demandeurs d’emploi a augmenté de plus d’un million. Pendant ce temps, grâce à des réformes énergiques, nos voisins britanniques, allemands, espagnols et italiens, soit se relèvent soit amortissent les chocs d’une crise mondiale qui n’en finit pas.

Chez nous, la réformette est le pendant de la réformite. Ce n’est pas une grande surprise.

Cependant, loin de l’État, venu des profondeurs de la nation, tout un peuple continue de se battre pour vivre et croître. C’est à lui que ces bonnes nouvelles rendent hommage.

En ce mois de mai, trois annonces de beaux combats sont tombées :

– Dans le monde rural, la FNSEA vient de déposer sur le bureau du Premier ministre un recueil de dix-huit propositions pour relancer l’emploi paysan français. Cette synthèse est le fruit des travaux conjoints des entreprises agricoles, des exploitants indépendants et de leurs représentants. Elles reposent sur deux principes ; accroître la rentabilité des exploitations et promouvoir l’attractivité du monde rural. Pour cela, pas de secret, la FNSEA propose d’alléger les charges pesant sur l’emploi saisonnier agricole, plus onéreux de 30 % à 70 % que ses voisins européens pour le même type de  main d’œuvre. Par exemple, les cotisations familiales ne seraient plus prélevées sur les salaires mais financées par l’impôt. De la même manière, les crédits d’impôts octroyés aux entreprises agricoles seraient étendus dans l’avenir aux 500 000 exploitants indépendants que compte encore le pays. La route est encore longue, mais cette action et l’ampleur politique qu’elle prend montre que les acteurs ruraux ont enfin réussi à faire sentir à l’État que pour que la France vive, il fallait lui ressusciter ses paysans.

– Toujours dans le domaine agricole, mais cette fois maritime, les moules de Charente et de Vendée pourront désormais disposer du fameux indicateur de qualité Label rouge. Absurde ? Pas du tout ! Pour nos exploitants français c’est un atout majeur afin de résister à la concurrence étrangère, non seulement pour reconquérir le marché français, mais aussi pour exporter. Enfin, on le dit peu, mais chaque année, des dizaines de milliers de tonnes de moules sont importées du monde entier, au détriment des producteurs français. Ce genre d’activité, pourtant, est nécessaire à notre patrie. C’est à la fois un pourvoyeur d’emploi et un élément de notre patrimoine culinaire, mais également un outil de la maîtrise et de l’entretien de nos littoraux. L’octroi de ce label est le fruit des efforts des exploitants. Honneur à eux !

– Enfin, l’indication géographique, jusque-là réservée aux produits alimentaires, sera bientôt élargie aux produits manufacturés, à la demande des entreprises. Nous connaissons tous nos couteaux Laguiole, nos verres de Saint-Louis, notre granit breton, nos bérets basques, nos dentelles de Calais ou nos parapluies d’Aurillac. Eh bien ! Jusqu’à présent, dans la plus totale impunité, des firmes étrangères sans scrupule leur menaient une rude concurrence en usurpant leurs noms. La possibilité de faire figurer une indication géographique labellisée préservera ces produits de nos terroirs industriels de la concurrence déloyale, mais en outre, sera un avantage à l’exportation. Ainsi, le marché chinois, friand de produits français authentifiés, est une porte d’exportation toute trouvée pour ces groupes.

Ce qui est bon pour la France se passe parfois hors de France, nous le savons. Ainsi, en Côte d’Ivoire, pour la première fois, ouvrent des usines de fabrication de chocolat. Le pays étant le premier producteur mondial de cacao, on imagine volontiers l’intérêt qu’il y a à produire le chocolat sur place, notamment en termes d’économies d’échelle. Dans un contexte de renchérissement de ce produit à cause de la forte croissance de la demande chinoise, ce ne peut être, pour l’équilibre du secteur, qu’une très bonne nouvelle, dont le maître d’œuvre est le chocolatier français Cémoi.

Enfin, tout n’est pas qu’économie, et je souhaite terminer ce recueil de bonnes nouvelles par deux faits de société appelés, me semble-t-il, à modifier significativement nos vies dans les années à venir :

D’une part, pour la première fois dans l’histoire de France, le droit d’association vient d’être donné aux militaires. Que les esprits chagrins se calment, l’affaire a été bien verrouillée par le législateur, et les syndicats demeureront interdits dans l’armée. Mais le droit d’association va permettre à nos soldats, espérons-le, de se faire entendre sur la baisse de leurs effectifs, la dégradation de leur matériel ou les retards de solde dont ils sont toujours victimes. Enfin, peut-être, les questions de défense auront-elles voix au chapitre dans notre beau pays. Il est grand temps…

Enfin, j’ai remarqué comme vous tous, il y a quelques semaines, les déclarations du maire de Béziers, Robert Ménard, sur les statistiques réalisées à partir des patronymes d’élèves, lui permettant de mieux évaluer la composition religieuse et ethnique des écoles de sa commune, pour adapter les politiques de la mairie en fonction de ces situations. Nous avons bien vu le tonnerre de hauts cris que l’utilisation de statistiques religieuses et ethniques a soulevé. Mais ce que l’on a moins vu, c’est que le soufflet est maintenant tout à fait retombé, tandis que M. Ménard continue ses listes. On peut s’en féliciter car c’est un point majeur qui vient d’être marqué pour la liberté d’expression et la fin de ces grotesques tabous sur la composition religieuse et ethnique de la population française. Ce sont des données nécessaires au bon gouvernement du pays, et on ne voit pas quelle crainte malsaine devrait nécessiter de les cacher. La France de 2015 n’est pas celle de 1943, puisqu’il s’agit prétexte souvent invoqué.

Vous le voyez, chers amis, le navire tangue, mais il avance toujours. Alors disons ensemble : Vive la France !

Charles

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