Editoriaux

Immigration, en sortir par le haut

Chers amis,

Comme vous certainement, j’ai entendu, ces derniers jours, plusieurs grands capitaines d’industrie allemands et français expliquer qu’il leur fallait de la main d’œuvre immigrée pour continuer de faire tourner leurs entreprises et pour créer de la croissance. D’après eux, la déferlante de clandestins que vit l’Europe depuis le printemps dernier serait une aubaine à saisir.

Ce discours n’est pas neuf. Cela fait des années, chez nous, que le CNPF jadis, le Medef aujourd’hui, prônent une immigration soutenue, de plusieurs centaines de milliers de migrants disposant d’un visa, chaque année, sans compter les clandestins, afin de fournir de la main d’œuvre bon marché, et souvent disposant de certaines qualifications.

Parlons net ! Ces barons veulent des serfs ! L’État leur en donne ! Mieux ! Nos politiques surenchérissent et nous expliquent que pour conserver de la croissance et sauver les retraites dans l’avenir, considérant notre faible démographie, il faut plus d’immigrés, toujours plus !

Cette solution consiste donc à vouloir produire plus immédiatement, quitte à hypothéquer l’avenir, en créant le terreau favorable aux troubles sociaux et civils créés immanquablement par le chamboulement à la fois trop rapide et trop ample des équilibres de peuplement de notre continent. Les émeutes urbaines que connaissent fréquemment le Royaume-Uni et la France, les troubles identiques que traversent plus épisodiquement l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Belgique, mais aussi la Suède et le Danemark pour ne citer que les principaux Etats de l’Union européenne, sont les conséquences de cette politique économique à courte vue initiée depuis le début des années 1960, qui a la fausse vertu de produire beaucoup de richesses tout de suite et de saccager l’avenir.

Nous pouvons, pourtant, nous en tirer par le haut, par l’investissement et la croissance, mais en sachant anticiper le long terme.

Aujourd’hui, avec les nouvelles technologies, l’industrie ne se mécanise plus, elle se robotise, et ses besoins en ouvriers diminuent. Là où il fallait jadis dix ouvriers, il n’en faut plus qu’un seul, qualifié, mieux rétribué et pilotant un tableau de bord animant des machines-outils efficaces et techniquement intelligentes.

Ce qui est possible dans l’industrie l’est également dans les services, où on voit bien qu’armée d’un téléphone et d’un ordinateur multifonctions, la secrétaire du XXIe siècle abat sans problème le travail de deux ou trois secrétaires d’il y a vingt ans. On les appelle maintenant des assistantes de direction et on a raison, car leur qualification n’a cessé de croître.

Le bâtiment, l’univers hospitalier, mais aussi la restauration ou les services à la personne sont appelés à voir croître la place des robots. C’est une nouvelle économie qui a déjà démarré, où la France est aussi innovante que ses voisins européens, où les investissements de départ sont lourds, mais où la croissance économique, verte et respectueuse de l’avenir, est au rendez-vous.

Dans ce contexte économique nouveau, il est d’autant plus insupportable de voir certains patrons et nos gouvernants recourir à ce prolétariat malheureux que l’on déracine pour l’implanter dans des Etats qui n’auront bientôt plus besoin de ses services. Il est grand temps de mettre fin à notre folle politique d’immigration en en réduisant drastiquement les flux et de lancer nos investissements vers la robotisation qui maintiendra la croissance, assurera bien mieux de la sorte l’avenir de nos retraites, et nous rendra plus libres face à la pression migratoire.

Nous y gagnerons tous, à l’exception sans doute de la majorité actuellement au pouvoir, qui pioche dans l’immigration extra-européenne une part importante de son électorat…

Charles

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