Editoriaux

Dès la rentrée tombent les feuilles

Chers amis,

Voici la rentrée, ses prélèvements de l’impôt sur le revenu et ses frais de scolarité ou de fournitures scolaires. Après quelques semaines de repos, le retour dans nos villes et nos villages ne manque pas d’une certaine amertume. Celle-ci est redoublée par la crise gouvernementale que nous traversons et qui nous donne l’impression, tout bonnement, de ne plus être gouvernés.

Je pense, en vous écrivant, à cette caricature de Sempé, où une petite famille part sur la route des vacances. Le conducteur songe, avec angoisse, à ses deux patrons, à la mine sévère. Mais au fur et à mesure qu’il avance sur la route de leur maison de campagne, l’image s’estompe et son sourire augmente. Il passe, avec les siens, de superbes vacances. Puis vient le jour du retour. C’est le chemin inverse. Plus il se rapproche de la grande ville, dont on imagine qu’elle pourrait être Paris ou Lyon, plus se précise l’image accablante de ses employeurs, et plus il se renfrogne.

Remplacez les employeurs par le fisc ou le gouvernement, et je suis certain que vous vous retrouverez tous dans cette image.

Pourtant, ce coup de bambou n’est pas une raison suffisante pour désespérer.

Avec septembre, les enfants retrouvent le chemin de l’école, et si nous savons qu’on y apprend de belles sornettes, il faut aussi penser aux progrès que nos têtes blondes accompliront durant l’année en lecture, en écriture, en mathématiques, dans la connaissance de l’histoire de leur pays ou dans sa géographie. La France, heureusement, ne manque pas de professeurs dévoués et de directeurs d’écoles exigeants et humains tout à la fois.

Avec septembre, les salariés et les patrons vont retrouver le chemin du bureau, de la boutique, de l’usine, de l’atelier ou de la ferme. Ensemble ils vont devoir surmonter les défis de la crise économique. Parce que dans notre situation, pour les entreprises, c’est un peu « marche ou crève », la solidarité entre les membres de la vie économique doit jouer à plein, et c’est parfois le cas. Cet été, en lisant le journal, je découvris qu’une entreprise de transports routiers du sud de la France, en faillite, fut sauvée grâce aux prêts et aux dons des firmes du même secteur d’activité dans la région. Voici un bel exemple ! Devant les charges qui nous étranglent et les normes qui nous écrasent et contraignent toujours plus nos vies, serrons-nous les coudes.

Avec septembre les associations sportives ou culturelles, les clubs, les associations de parents et de familles, les syndicats vont reprendre leurs activités. Ils sont indispensables à la vie sociale de notre patrie et sans eux notre existence perdrait de son relief. Nous leur devons énormément. Mais nous nous le devons à nous-mêmes. En effet, ce sont de simples particuliers qui animent ces groupes, qui les font vivre et qui donnent à des jeunes de pratiquer le sport qui leur plait, ou de s’exercer à un instrument de musique, qui donnent à des hommes et des femmes de tous les âges de se retrouver dans la convivialité, qui donnent à toutes les intelligences et toutes les volontés de pouvoir se mobiliser pour des projets d’intérêt commun à l’échelle d’une commune, d’un département, d’une région, parfois du pays. Il n’y a pas de petite action. Que ce soit l’entretien d’un chemin vicinal, le désherbage de la façade d’une antique église, la défense d’une race de moutons ou la promotion de l’érudition universitaire française en neurologie, chacun de ces groupes participe à notre bonheur. Vous participez au bonheur commun lorsque vous y agissez. Aucun gouvernement ne peut nous retirer cela.

Pour cette nouvelle période qui s’ouvre après le repos estival je vous souhaite, chers amis, dans vos métiers, vos familles et vos associations, de conserver cette solidarité et ce zèle de l’effort qui vous permettront de conserver le sourire et l’espérance.

Enfin, il y a au moins une raison de garder le sourire. Pendant que le gouvernement nous fait rire ou nous afflige, arrive avec l’automne ce qui contribue au rayonnement de notre France dans le monde, ce qui nous réjouit le cœur et fait la richesse de tant de nos provinces ; les vendanges !

Bonne route mes amis !

Charles

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