Editoriaux

Recherche sur l’embryon. Le fanatisme avant tout !

Comme la plupart d’entre vous, je n’ai presque pas entendu parler de la recherche sur l’embryon humain ces dernières semaines. Nos gouvernants s’y sont bien pris pour nous mystifier. Profitant des vacances, les parlementaires de la majorité socialiste ont modifié le contenu des lois bioéthiques comme on amende le code de la route. Ils ont, ni plus ni moins, ouvert la porte à la recherche scientifique sur l’embryon humain.

J’insiste fortement sur ce terme d’embryon humain. Les politiques et les chercheurs jouent sur les mots pour nous endormir, en ne parlant que d’embryon, comme on parlerait de celui d’une vache ou d’une souris. Ils en font quelque chose d’anodin. Mais ça ne l’est pas ! Sous ma plume, vous ne lirez jamais autre chose que le terme entier “d’embryon humain”. Les mots ont un poids terrible. Il faut les manier avec le souci de la vérité.

La loi se veut rassurante. Le régime de l’autorisation sera encadré. Mais sur quelle base ? Quatre critères ont été retenus : la pertinence scientifique du projet, sa finalité médicale, la preuve que cette recherche ne peut être menée autrement qu’à partir d’un embryon humain, le respect des principes éthiques relatifs à la recherche sur l’embryon humain. 

Tout cela est très beau. Mais je trouve cela très flou. Comment seront mesurés les critères en question ? La loi ne le dit pas. Quel sera le critère éthique ? La limitation de la recherche aux embryons humains issus de la fécondation in vitro, d’après un décret du 11 avril 2012. Mais c’est de corps humains dont nous parlons, pas de produits surnuméraires.

Lorsque je pense que chaque embryon humain est le fruit de toute la lignée paternelle et maternelle, contenues dans quelques centimètres de chair ; lorsque je pense que toute l’histoire de l’humanité réside dans l’ADN de chaque embryon humain; et que pourtant chacun a un ADN qui lui est propre, je me dis que nous touchons à quelque chose de sacré.

C’est ce sacré que nous transformons en marchandise. C’est sur le marché des embryons humains laissés pour compte d’une fécondation in vitro abandonnée que ces humains de laboratoires vont être choisis.

Les lois qui nous protègent sont bafouées par la loi elle-même. Le Code civil est pourtant clair. Il dispose en son article 16 que “la loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie” Le petit cœur de l’embryon humain bat. La vie a commencé, et sa dignité est déjà bafouée. En effet. Continuons, si vous le voulez bien, la lecture du Code civil. L’article 16-1 dispose que “le corps humain est inviolable”. A l’alinéa suivant, il est plus clair encore. Condamnant toute forme de marchandisation, il insiste : “le corps humain, ses éléments et ses produits, ne peuvent faire l’objet d’un droit patrimonial”. Or avec le contentieux qui ne manquera pas de naître de la recherche sur l’embryon humain, c’est bien un droit patrimonial qui va naître sur le corps.

L’empire du Japon peut être, pour nous, un exemple. A la pointe de la recherche médicale, il a interdit la recherche sur les embryons humains et a développé le secteur de la recherche sur les cellules souches adultes. Les résultats sont étonnants. Voici une piste à explorer pour sauver nos enfants.

Durant l’année écoulée j’ai eu la joie de manifester au milieu des Français pour marquer mon désaccord avec la loi Taubira. C’est par souci de la personne humaine que je suis descendu dans la rue. J’étais fier d’appartenir à la nation française rassemblée. Aujourd’hui, je crois que le combat commencé doit continuer. Le corps humain n’est pas un objet marchand pour laboratoire en mal d’imagination. Le corps humain n’est pas le sujet de sélections conduisant à l’éradication des plus faibles et à la création d’un sur-homme, comme nous venons d’en avoir la triste démonstration aux Etats-Unis, où un enfant est né à l’issue d’une FIV, après que ses parents ont fait trier toutes les séquences d’ADN pouvant provoquer des handicaps mentaux ou physiques lourds.

Cela, je ne l’accepte pas. Et l’an prochain, je serai de nouveau là, pour combattre la dénaturation de l’être.

Charles 

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.