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La figure de la maîtresse de maison

Un jour que je revenais d’une quelconque course, je m’étais attardé dans un café avec un ami japonais causant tranquillement de choses et d’autres.

Le temps passe, il s’agit de rentrer chez nous. Nous sommes à deux pas de mon nouvel appartement, je lui propose de lui montrer le lieu. Nous arrivons au bas du petit immeuble, je lui montre du doigt les fenêtres de la maison et lui propose d’entrer.

Il me demande alors si mon épouse est à la maison. Je lui réponds que non. Il décline alors gentiment mais fermement ma proposition d’entrer dans la maison. Il m’explique qu’il ne saurait montrer l’impolitesse d’entrer dans la maison sans la présence de la maîtresse de maison.

Cette anecdote illustre à quel point la figure de la maîtresse de maison est importante et essentielle dans toute société bien ordonnée. La maîtresse de maison est un état à part entière, un travail plein, une vocation décisive pour la société familiale, reconnue pleinement dans une société saine.

Oui, la maîtresse de maison est à la fois le cœur et le soleil de la maison, et ce n’est pas une simple image : elle fait vivre le ménage et entretient la vie de la maisonnée, habitée, bien tenue, tant pour les membres de l’intérieur que les visiteurs extérieurs. S’introduire dans la maison sans la présence de la maîtresse de maison serait un peu comme s’introduire brusquement dans la chambre de quelqu’un en train de dormir, c’est une sorte de vol.

Souvenons-nous de ce passage biblique où les deux anges envoyés par le bon Dieu pour détruire Sodome et Gomorrhe passent devant la tente d’Abraham. Ils ont l’apparence humaine. Abraham, déjà vieux, avait l’habitude de rester devant la porte de chez lui lors des heures les plus chaudes de la journée, afin de pouvoir faire preuve de véritable hospitalité aux voyageurs en détresse – car c’est à cette heure-là, la plus chaude, que les voyageurs ont vraiment besoin d’ombre, et c’est aussi à cette heure-là que la plupart des gens restent chez eux, sans se soucier du voyageur.

Voyant ces belles figures de princes sous des habits humbles, il les empresse de les faire entrer et leur donne un accueil royal : il les fait servir par sa femme elle-même boisson et collation. Non pas une servante, mais sa femme Sarah, la maîtresse de maison, afin de marquer toute l’estime dans lequel il tient ses hôtes.

Il faut bien une république dégénérée, une révolution contre-nature et deux siècles d’abrutissement profond pour qu’une « a »-société en vienne à mépriser, par principe, le beau et important rôle de maîtresse de maison. N’ont-ils pas eu de mère ?

Paul de Beaulias

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France

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