Societé

[Point de vue] Faut-il autoriser le burkini ?

A l’heure où cet article paraîtra, vos vacances ne seront sans doute plus qu’un souvenir. Néanmoins les congés des Français ont été marqués par la polémique qui s’est instaurée à propos du port du burkini, ce vêtement de bain spécifiquement réservé aux femmes musulmanes.

Deux jeunes femmes ont été interviewées sur France 2, affirmant avec beaucoup d’assurance que personne ne les avaient forcées et qu’elles considéraient que le burkini répondait à deux objectifs : respecter les préceptes de leur religion et se faire plaisir en allant nager. Apparemment, c’est sans appel…

Voyons ce qu’en dit Saint Thomas d’Aquin : « « Avec les étrangers, le peuple peut entretenir deux sortes de rapports : dans la paix et dans la guerre. Pour régler les uns et les autres, la loi comportait las préceptes qu’il fallait. » (Saint Thomas d’Aquin, Somme théologique ; I-II, Q. 105, art. 3. Les éditions du CERF, Paris, 1984, pp. 710-711).

John Horvat en fait un commentaire : « Saint Thomas dit, donc, que tous les immigrants ne sont pas égaux parce que les relations avec les étrangers ne le sont pas non plus : certains sont pacifiques, d’autres belliqueux. Chaque nation a le droit de décider quel type d’immigration peut être considérée pacifique et donc bénéfique pour le bien commun ; et quel type, au contraire, est hostile et donc nuisible. Un État peut rejeter, comme une mesure de légitime défense, des éléments qu’il juge nuisibles pour le bien commun de la nation ».

S’il n’était question que du burkini, on pourrait s’interroger. Mais il y a de nombreux précédents : la question du port du voile dans les lieux publics, la revendication d’horaires séparés pour les femmes musulmanes dans les piscines, celle de la nourriture hallal dans les écoles, etc. Malgré la naïveté affichée de ces jeunes femmes, peut-être sincère, il est clair qu’il s’agit d’un plan organisé de conquête de la France, d’abord en imposant les propres règles de vie des mahométans sur des points précis, puis, quand le moment sera venu, en prenant le pouvoir et en instaurant partout la charia.

Caroline Artus, ancien chef d’entreprise, rappelle, dans une publication récente de Boulevard Voltaire, que, lors des discussions préalables à la création du Conseil Français du Culte Musulman, les représentants de l’Etat demandaient que la religion musulmane adhère « aux principes fondamentaux de la République française ». L’Union des organisations islamiques de France (UOIF) voulait bien l’accepter, à la condition d’ôter de ce texte une phrase stipulant… la liberté de changer de religion. Et le gouvernement a capitulé !

Voilà donc beaucoup d’arguments qui, dans un premier temps, m’ont poussé à soutenir ces maires qui ont signé un arrêté interdisant le port du burkini sur les plages. Mais, en réfléchissant, j’ai changé d’avis. Je propose donc un critère simple pour distinguer « le bon grain de l’ivraie ». On ne peut pas traiter de la même manière une revendication tendant à séparer les sexes dans les hôpitaux et dans les piscines et un choix vestimentaire. La première bouscule l’organisation de notre société, ce qui est inadmissible, tandis que le second ressort de la liberté individuelle et ne modifie en rien l’organisation sociale. Par contre – et c’est peut-être ce qui a motivé tel ou tel maire, s’il est du sexe masculin – c’est que l’on risque de moins voir les poitrines des belles femmes…

En clair – et c’est un aspect que nous ne devons pas occulter, quoi que l’on puisse penser de l’islam – le port du burkini nous interpelle au niveau de la vertu. Qui a raison : notre civilisation qui perd de plus en plus le sens de la dignité humaine, ou celle des mahométans qui jugent d’un œil sévère nos sociétés dépravées ?

En conclusion, je pense qu’il ne faut surtout pas légiférer en matière de tenue vestimentaire, à la seule condition que le visage soit découvert, ce qui est déjà inscrit dans une loi. Quant au fait que les mahométans choisissent le vêtement comme signe distinctif, à nous chrétiens de faire de même. Par exemple en demandant à nos curés de multiplier les processions dans la rue, ne serait-ce que pour faire le tour du pâté de maisons, en brandissant une pancarte sur laquelle il serait écrit : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14, 6).

Georges Tartaret

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