Societé

La division par le voile

Une femme très voilée regarde son mari se baigner sur la plage. Deux femmes arrivent les cheveux cachés sous un hijab pour se baigner sur la plage artificielle de Wissous (Essonne). Deux exemples parmi sans doute des centaines d’autres qui conduisent les Français à se diviser sur ce voile célèbre qui n’existait pas il y a dix ans, mais que de plus en plus de musulmanes sont fières de porter pour se cacher une chevelure sans doute trop féminine. Dans la plupart des cas, c’est beaucoup plus par provocation que par conviction.

Le site de Québec-Presse pose d’ailleurs la question de savoir si le voile islamique fait ou non partie d’une vaste offensive pour propager l’Islam. J’ajouterai qu’il s’impose dans nos rues, nos piscines, nos écoles, nos magasins, nos espaces publics d’une manière générale peut-être aussi pour tester notre capacité à accepter l’inacceptable des lois coraniques.

Si l’on en croit les versets du coran (sourate 33 verset 59), l’un des deux versets consacrés à la pratique vestimentaire, nulle obligation n’est faite à la femme de se voiler. « Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles : elles en seront plus vite reconnues et éviteront d’être offensées ». Leurs voiles, ce sont les robes aussi bien que le hijab ou burka en Afghanistan. 

Cacher son corps remonte à l’Antiquité, et les femmes du Moyen Orient ont toujours porté un foulard. Et pas une image de la première chrétienne de notre ère, la Vierge Marie, ne la représente sans son voile, dont on peut vénérer un exemplaire à la cathédrale de Chartres.

Mais nous parlons là d’une mode vestimentaire remontant à des dizaines de siècles, toujours en pratique dans nombre de pays sans que cela soit un signe religieux, mais simplement partie d’une tradition locale. Ainsi, voir des femmes-Belphégor en Arabie Saoudite ou à Dubaï ne me choque pas outre-mesure. Bien au contraire, elles font partie du décor, c’est leur tradition séculaire et leur culture.

Cette mode n’a rien à faire chez nous, en Occident. Sauf si elle est portée par des touristes venus dépenser leurs précieux dollars chez nous cet été, comme on en a vu des milliers dans les magasins de luxe de la capitale. Sinon, nous ne pouvons pas accepter que des Françaises ou des musulmanes qui ont le désir de venir vivre en France portent ce signe distinctif  de leur religion. Nous ne pouvons considérer ce port du voile que comme un moyen offensif, voire subversif. Comme un prosélytisme insupportable. Et que ceux qui pensent le contraire ne m’opposent pas les soutanes de nos prêtres ou les (rares)  habits de nos religieuses qui eux font partie de notre culture séculaire.

Le voile déchire la France. Opération réussie pour l’Islam. Car, régulièrement, que ce soit l’été dans les piscines ou l’hiver dans les écoles, l’affaire du voile islamique réapparaît divisant la classe politique et les Français dans les discussions de bistrot. Nadine Morano s’oppose à Valérie Pécresse, Harlem Désir s’entend traiter de traître par des députés de son parti. Et les médias se réjouissent, une fois de plus de pouvoir noircir du papier sur le dos d’un Islam qu’il trouve, somme toute, modéré. 

Manque de pot : un sondage vient de révéler que 15% des Français approuvaient la création du Califat et les actions de ses terroristes que d’ailleurs de nombreux médias préfèrent traiter de rebelles.

En tous cas, si les musulmans voulaient être discrets, c’est loupé. Et je ne parle pas de leurs 2368 mosquées d’où partent les ordres de provocation, par voile interposé, ou abbaya la robe masculine de plus en plus en vogue…

Floris de Bonneville

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