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Ex-libris. « Grand Remplacement : que faire ? » d’Antonin Campana

Antonin CAMPANA, Grand Remplacement : que faire ?, 2019 (lire en ligne)

Dans ce tout petit livrel (une cinquantaine de pages), l’essayiste Antonin Campana part d’une situation de fait, « objective et observable » : le Grand Remplacement. Aujourd’hui, les allochtones constituent 25 % de la population en France et, si l’on ne rompt pas rapidement avec l’actuelle politique migratoire et démographique, ils représenteront 50 % de la population dans 20 ans et 70 % en 2060. En 2150, l’Europe — dont la France, en particulier — pourrait être entièrement privée de son peuple autochtone — ce fameux « peuple de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne » tel qu’on n’en finit pas de le décrire à la suite du général de Gaulle.

Néanmoins, comme le souligne l’auteur, il est important de ne pas se tromper d’ennemi. L’ennemi n’est pas l’étranger. De même, sans renier l’agressivité et la dangerosité de l’islam, la religion de Mahomet « n’est qu’une conséquence du Grand Remplacement : un symptôme de celui-ci, parmi d’autres », or il faut traiter le mal à la racine. Notre plus grand ennemi n’est donc pas l’islam, contrairement à ce que croient ou font mine de croire les néo-conservateurs, mais plutôt « l’entité qui actionne le Grand Remplacement, produi[t] l’islam de France et comprom[et] notre destin ». L’auteur le démontre tout au long de son petit livre : cette entité machiavélique et totalitaire, vous l’aurez compris, c’est la République !

« Depuis 1789, la République se définit comme un « corps d’associés » (Sieyès). Elle se considère comme un corps politique constitué de gens qui se sont associés selon les termes d’un « contrat social » (ou « pacte républicain »). En république, ces associés sont appelés « citoyens ». La République est donc fondée sur le pacte républicain, et le pacte républicain est fondé sur le principe d’universalité : il est ouvert à tous les hommes et n’exclut personne en raison de l’origine, de la race, de la religion ou de l’appartenance identitaire. Les citoyens sont donc « sans distinction d’origine, de race ou de religion » (Constitution). Le Grand Remplacement procède directement de cette construction idéologique, car cette construction idéologique autorise la « société ouverte ».

Ainsi, depuis 1789, on n’est plus français par ses ancêtres, sa religion et son identité comme c’était le cas sous l’Ancien régime, mais « citoyen de la République » parce que satisfaisant à telle et telle formalités administratives. « La perversion de la Cité commence par la fraude des mots », disait Platon !

Pour qui n’est pas convaincu par la théorie, tournons-nous vers l’histoire. Pour l’auteur, « le fait est incontestable : depuis 50 ans, le régime a toujours cherché à endiguer non les flux migratoires, mais l’opposition à ces flux », toujours au nom de « la République » et, le plus souvent, au nom des « droits de l’Homme » également. D’ailleurs les républicains ne répètent-ils pas en boucle, depuis des décennies, que tous ceux qui s’opposent à l’immigration massive (on l’a vu il y a peu avec Génération identitaire) ne sont « pas républicains » (ce qui est faux, malheureusement, il suffit d’écouter Madame Le Pen), simplement parce qu’ils s’opposent un tant soit peu à l’invasion migratoire ?

L’auteur se demande alors :

« L’immigration de masse est-elle un fruit de l’arbre républicain, si bien qu’il ne serait pas possible de dénoncer la toxicité de ce fruit sans remettre en cause l’arbre qui le porte ? Cela voudrait dire que l’immigration de masse n’est pas un accident ou une dérive momentanée mais qu’elle se trouve déjà inscrite, depuis 1789, dans la composition génétique du régime en place. »

Évidemment… La République ne se percevant pas d’abord (voire pas du tout) comme française, mais plutôt comme « universelle », tout opposant au principe utopiste et babélien d’universalisme est considéré par elle comme un ennemi à anéantir. En 1793 déjà, le jacobin Anarchasis Cloots exigeait « la suppression du nom Français […] [car] tous les hommes voudront appartenir à la république universelle ; mais tous les peuples ne voudront pas être français ».

Antonin Campana explique :

« La république ne doit donc plus se proclamer « française », car la dénomination est « fausse et préjudiciable » (Cloots). « Fausse » car la République est universelle ; « préjudiciable » car la référence déplacée à la francité est un frein à l’intégration des étrangers. »

Bref, le livrel étudié n’est pas parfait, en particulier sur la forme (il faut dire que c’est un premier jet ou, plus précisément, le condensé d’une œuvre plus conséquente, plus travaillée et, malheureusement, en mal d’éditeur), mais c’est un ouvrage court et efficace. Qui ne l’était pas déjà sortira convaincu de sa lecture : le Grand Remplacement est systémique et directement imputable à la République, et non accidentel. Comme notre intuition nous le suggérait, le remplacisme global est bien l’une de ces fameuses « valeurs républicaines » dont on nous rabat les oreilles. Incontestablement, les Rousseau, Sieyès, Clermont-Tonnerre, Babeuf et autres Chénier sont à compter parmi les responsables — les inspirateurs, à tout le moins — de la situation démographique que nous connaissons aujourd’hui. Antonin Campana le montre parfaitement, sources et citations à l’appui.

Chose intéressante, l’auteur ne fait pas qu’analyser le contexte historico-politique du Grand Remplacement. En s’appuyant sur des expériences et des exemples du passé, il nous propose quelques solutions pour lutter contre les maux qu’il étudie, s’inscrivant notamment (mais pas seulement) dans l’héritage d’un Jean Raspail appelant à la création d’« isolats » catholiques et français dans un monde athée et liquide. Nous vous encourageons vivement à lire et à partager ce petit fascicule en ligne. Grâce à ce document très dense et accessible gratuitement, vous en apprendrez beaucoup en peu de temps !

Pour une France française et véritable, à bas la République et vive le Roi !

F. V.


Sommaire

  1. Nous sommes comme des Pieds-noirs qu’aucun bateau ne rapatriera jamais
  2. Définitions : autochtones, peuple autochtone, Français, peuple français
  3. Ne pas se tromper d’ennemi
  4. Le Grand Remplacement : dans quel cadre politique ?
  5. C’est la faute à Rousseau
  6. Une attaque en règle contre la société autochtone
  7. Les Français de souche européenne ont été individuellement associés au corps politique
  8. Le « corps d’associés » n’est pas le peuple français autochtone
  9. Avant 1790 le peuple français était un groupe à la fois national, ethnique, racial et religieux
  10. Le « corps d’associés », le « corps politique » et la « République » recouvrent une seule et même réalité
  11. Toujours avoir à l’esprit…
  12. État des lieux
  13. Mener une stratégie électorale dans le cadre républicain ?
  14. Chercher les bons modèles là où ils se trouvent
  15. Se rassembler et s’organiser pour s’émanciper
  16. Stratégie de conservation : rassembler et organiser
  17. Stratégie de libération : préambule
  18. Lutter pour les droits
  19. Une Déclaration sur les droits du peuple autochtone français
  20. Mettre en œuvre la stratégie globale : quelles méthodes ?
  21. Un exemple d’engagement tactique basé sur la non-violence : revendiquer la restitution du patrimoine autochtone confisqué
  22. Conclusion

2 réflexions sur “Ex-libris. « Grand Remplacement : que faire ? » d’Antonin Campana

  • Pierre de Meuse

    Certes, l’étranger n’est pas en soi l’ennemi, non plus que l’Islam, vous avez raison de le souligner. Cependant, dès qu’on en arrive aux solutions actives, les rapports de force ne sont plus une question d’essence, mais de conflit ; en effet, si nous abolissions la république, (Utinam possibilis!) nous trouverions en face de nous les étrangers qui se refusent à vivre selon notre loi, de même que ceux qui ne le peuvent pas. Car l’expérience nous prouve qu’il est impossible de faire vivre ensemble des communautés trop différentes. Le voeu de notre cher maître Jean de Viguerie, de voir prospérer des collectivités autocentrées ne serait pas viable à long terme sans un projet politique. Il ne sert donc à rien de masquer l’évidence que ce type de projet ne pourrait qu’être porteur de conflit vital.

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  • Benoît LEGENDRE

    Il faut que les français réalisent bien la réalité des faits : le grand remplacement est d’abord visible bien sûr dans nos rues et les transports, mais aussi dans la cour de nos écoles, collèges et lycées… Dans certains quartiers, cela fait longtemps que les Blancs, et, depuis peu, la langue française, sont devenus minoritaires !

    Pour ceux qui douteraient encore : invitez les à consulter, dans le magazine de leur commune, les noms et prénoms qui figurent dans la rubrique « naissances/mariages/décès »…

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