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Une histoire d’enfer : les enfants morts sans Baptême

La réalité est dure, notre condition misérable, et notre humanité blessée minable. Plus nous prenons de saisons, plus nous pouvons le constater en nous et autour de nous. Dieu est avant tout Justice, et la justice divine n’est pas de la rigolade. Dieu est aussi Charité : notre présence ici-bas (et non en enfer, ce que nous mériterions pourtant, vue l’insulte faite à l’Éternel par notre premier ancêtre) en est la preuve : le bon Dieu nous permet de nous sauver, si nous coopérons, non par nos propres forces, mais par celles de la grâce.

Aujourd’hui, même chez les abbés et les fidèles les plus traditionalistes, la question des bébés morts sans baptême — dont les enfants avortés, donc — représente une véritable pierre d’achoppement.

Il est clair, de par l’Écriture sainte, que sans baptême, pas de salut. « Jésus lui dit : Je suis le chemin, la Vérité, et la Vie. Nul ne vient au Père que par moi. » (Jn, 14, 6), « Jésus lui répondit : En vérité, en vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu » (Jn, 3, 2), sans compter les innombrables appels de Notre Seigneur à baptiser (Mat, 28, 18-20 : Actes II, 38, ou encore Marc 16, 16).

L’opinion commune, qui n’est pas de foi, tient qu’il existe des limbes pour enfants, un lieu de l’enfer séparé des lieux de souffrance par la peine du sens, où des non-baptisés bénéficieraient d’un bonheur naturel avec la peine du dam, dont, selon saint Thomas d’Aquin, ils ne souffrent pas comme les réprouvés. Tout cela n’est qu’opinion et donc sujet à discussion.

Évidemment, outre le baptême de l’eau, le plus simple et le plus sûr, il y a le baptême du sang — le meilleur, celui des martyrs, car prouvant l’Amour en acte — et celui du désir — le plus difficilement constatable. La seule chose sûre est donc que, sans baptême, nous allons droit en enfer, que cela soient dans les limbes ou ailleurs. Cajetan est de l’opinion qu’un enfant peut avoir bénéficié d’un baptême de désir dans le cas où ses parents souhaitaient ardemment le baptiser avant sa mort. Mais cela n’est qu’une opinion, là encore. En outre même dans cette possibilité maximaliste, il devient certain que tout enfant avorté, que tout retardement volontaire d’un baptême équivaut à l’impossibilité de ce baptême de désir, car il n’y a pas de désir ardent du baptême.

Est-ce injuste que des enfants aillent en enfer ? Non, car nous méritons tous d’y aller, de par le péché originel. Ce qui est plutôt injuste c’est que certains aillent au paradis — mais le bon Dieu, si bon pour nous, nous le permet !

Il suffirait que, dans toute l’histoire de l’humanité, une seule personne aille au ciel pour que cela constitue déjà un miracle exceptionnel et une victoire totale du Christ, or nous savons que le Ciel est peuplé de nombreux saints ! En soi, cela nous donne une espérance exceptionnelle en la Miséricorde divine ! Mais nous devons y coopérer !

Dieu est juste, et nos actes ont des conséquences sur nous et sur les autres. En particulier sur ceux dont nous avons la charge. Nous sommes des animaux politiques, pas des électron libres, la révolution actuelle nous le rappelle de façon très désagréable. Alors, pourquoi ne pas bien se le dire ? Même si cela est dur à prononcer et à entendre ?

Il est possible que des personnes soient éternellement damnés par votre seule faute ! Dieu pouvant tout, il est possible que des non-baptisés entrent au Paradis, mais c’est, à chaque fois, un fait miraculeux. Or un parent normalement constitué ne peut compter uniquement sur le miracle ; un parent fera tout ce qui est en son pouvoir pour assurer le salut de sa progéniture. Soyez conscients de ce que représente le Saint Baptême, et agissez de façon responsable !

Si vous vous fichez de votre propre salut, obéissez au moins à la loi pour vos descendants, vos proches et les autres.

Que dire à ceux qui ont perdu un enfant sans avoir fait ce qu’il fallait pour assurer son salut (un peu d’eau et une pauvre formule) : gémissez, et priez ! Car le miracle reste possible, mais vous aurez la punition que vous méritez : celle de ne jamais savoir. Cela doit être une motivation supplémentaire pour vous convertir et faire tout votre possible pour expier, et racheter le salut de votre enfant… Redoublez de prières, de sacrifices et de messes. Nous sommes à vos côtés, prions pour vous et vos enfants !

Car si la condamnation tombe à la mort, le bon Dieu juge en examinant du point de vue de l’éternité. Il prend donc en compte les actes du futur, vos sacrifices et vos prières et pourra alors peut-être se présenter à cet enfant, et ce bébé ne parlant pas, pourra peut-être par miracle coopérer à son salut. Mais il sera bien bas, même dans ce cas, dans la hiérarchie céleste, et quelle tristesse !, car s’il avait la marque du baptême, apposée par vous, les portes se seraient grandes ouvertes, sans aucune discussion !

Dans tous les cas, n’essayez ni de vous rassurer, ni de rassurer les autres en réduisant l’horreur de l’enfer — des limbes inclus — ou en inventant des théories fumeuses sur « le paradis offert à tout le monde » : c’est une fausse charité, qui encourage à réduire nos sacrifices et nos prières et réduit nos chances d’arracher un miracle au bon Dieu, et donc de sauver la personne que l’on veut sauver.

Paul-Raymond du Lac

Pour Dieu, pour le Roi, pour la France !

5 réflexions sur “Une histoire d’enfer : les enfants morts sans Baptême

  • Article intéressant. On pourrait le nuancer avec les Paroles du Christ adressées dans les années 1940 au jeune Vietnamien Marcel Van, qui aurait tranché la question plus favorablement pour les enfants non-baptisés (car innocents des manquements des adultes).

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  • Réponse à Thibault. “innocents des manquements des adultes” : mais pas du péché originel, dont nous sommes tous coupables par “solidarité” involontaire, dirait-on de nos jours. Le vrai problème est que tout le monde (clercs compris) raisonnent aujourd’hui selon le sentimentalisme ambiant et non selon les bons et saints principes philosophiques et théologiques du Magistère pérenne de l’Eglise. Bien sûr que cela fait mal au coeur qu’un bébé non-baptisé ne puisse recevoir des obsèques religieuses, mais cela incite, comme le dit l’article, à tout faire pour qu’il le soit, et Dieu sait qu’on en a les moyens, même in utero (quitte à baptiser sous condition) en cas de grave danger de mort.

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  • Olivier de Boucherville

    ‘Je vous le dis en vérité, si vous ne vous convertissez et si vous ne devenez comme les petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux’ Matthieu 18.3

    Cher monsieur, je vous prie de prendre mes mots pour ce qu’ils sont. Ne soyez point insulté ou chagriné, cela n’est que mon opinion.
    Je dois vous précisez avant tout que je ne suis catholique, simplement chrétien. Ainsi vous pourriez le prendre comme un jugement. Je vous en conjure, prenez-le comme un cri du cœur.

    Mon intérêt pour votre site vient de mes sentiments royalistes, issus de la tradition familiale sur ma terre natale qui n’a que de très loin connu la Révolution dite Française, autant que de la raison qui mène tout amoureux de la France à ces sentiments.

    J’ai grandi en entendant mon grand-père et mon père, qui m’ont transmis la Tradition et ma religion (la Foi venant bien plus tard), dirent ‘les catholiques ne sont pas chrétiens’. Je trouvais cette affirmation excessive, inutile et je le pensais, fausse.

    En lisant votre texte, monsieur, mon sang c’est glacé et j’ai compris ce que mes ascendants me transmettaient.

    Il n’est de chrétien que celui qui connait Notre Seigneur Jésus-Christ, Dieu Vivant d’Amour et de Sagesse, dont le Souffle donne vie à nous, réceptacles de cet Amour. Ce Dieu enverrait alors l’Innocence même faite chair dans les limbes infernaux pour payer le péché d’un aïeul qu’ils ne connaissent ni d’Eve ni d’Adam ?

    Le dieu qui transpire de ces lignes, à qui vous devez ‘arrachez’ un miracle tels les prêtres de Baal implorant la pitié d’un dieu cruel, trahis le voile qui couvre votre cœur et vous voilà semblable aux pharisiens savants sur la Loi mais ignorants de Dieu
    Le Baptême marque votre place au sein des anges dans Son Royaume, ceux-ci travaillent alors à votre aide et protection en espérant votre venue. Mais il ne vous ouvre aucune porte ni ne garantit votre place au ciel, cela est monsieur ce que croit les protestants au travers de la doctrine ‘Sola Fide’.

    Ce ne sont, monsieur, ni les péchés de vos ancêtres ni votre foi ni une eau terrestre toute bénite qu’elle fût qui vous conduisent sur le chemin des enfers ou du ciel. Mais bien vos actes et surtout l’intention qui s’y cache derrière. Faire le mal c’est vous perdre vous-même, vous punir vous-même. L’homme n’est pas maitre de son salut, mais le Seigneur l’y invite à concourir, certainement.
    La France est bien l’Israël du Nouveau Testament, Rome en est aujourd’hui la Babylone

    Je prie le Seigneur de tout mon cœur qu’Il fasse luire sa Face sur vous et vous bénisse en tous points afin que vous puissiez Le connaitre et l’aimer, par la même aimer votre peuple et la vie.

    Je vous abandonne désormais, pardonnez mes mots s’ils vous ont blessés

    Gloire au Seigneur Tout-Puissant
    Vive le Roi

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    • Cher Monsieur,

      Je vous remercie de votre message

      Et je me vois désolé de vous dire que malheureusement la réalité (même surnaturelle) est telle qu’elle est.

      Ne vous inquiétez je ne suis pas blessé par votre propos puisque celui-ci ne doit pas être de mon fait mais tente de s’effacer derrière la Révéléation et la Foi. Donc si vous blessez quelqu’un, c’est bien Notre Seigneur, et moi, simple esclave de Notre Dame et de Notre Seigneur, je me dois tranquillement de défendre leur honneur et leur gloire (car le bon Dieu aime que ses instruments agissent pour lui ; par lui et comme lui – même si nous sommes si faibles !).

      Vous vous trompez sur un point fondamental : le bébé n’est pas innocent du péché originel. Si vous avez des enfants vous le savez : la concupiscence est si ancrée dans notre nature déchue que vous auriez beau vivre dans un cocon, uniquement entouré de saints, que l’enfant mentirait quand même, pécherait quand même, etc. Tous les parents en font l’expérience.

      Tout homme qui naît sur cette terre porte le faix du péché originel et se trouve ainsi soumis au prince de ce monde. C’est une réalité, certes triste et qui ne vous plaît peut-être pas, mais c’est comme cela. Regardez, tout le monde meurt, et ce n’est pas injuste. Vous pouvez « protester » autant que vous voulez, la réalité ne changera pas pour autant. Vous pouvez « vous révolter » contre la réalité elle ne changera pas : simplement, comme pour la révolution française, cela peut condamner beaucoup de pauvres victimes des erreurs ici politiques, là théologiques.

      Il n’y a pas « mon » Dieu, « ce » Dieu et « votre » Dieu, mais Dieu tel qu’Il S’est révélé. Celui qui connaît Notre Seigneur Jésus-Christ le sait bien : lui, véritablement innocent pour le coup, a quand même dû aller se sacrifier sur la Croix pour nous racheter, c’est dire à quel point le péché originel est grave, à quel point il porte de conséquences. Regardez la Croix, le Christ souffrant et les douleurs de Notre Dame, et vous devriez comprendre.

      On ne crée pas son Dieu à sa convenance.

      Dieu n’est pas « cruel », nous méritons notre sort (le bon larron le dit lui-même), Dieu est juste.

      Et parce qu’il est juste, il peut être miséricordieux. Mais pour obtenir la miséricorde, il faut sacrifier son amour propre.

      Rien à voir avec Baal. Dieu demande à Abraham de sacrifier son fils. Il l’accepte et le fait… mais au dernier moment, Dieu, miséricordieux, l’arrête. Pourtant, l’ordre de Dieu restait juste.

      Comme Esau et Jacob dans un autre genre. Baal, un démon, demande des péchés et des sacrifices, et il les augmente toujours, pour récupérer le plus d’âmes possibles. Et il flatte sans cesse les désirs de puissance et de concupiscence de ses sectateurs.

      Les sacrements sont clefs, il suffit de lire les Évangiles pour savoir qu’ils sont des moyens sûrs de salut, donnés par Notre Seigneur. Ce n’est pas de l’eau bénite, c’est la matière du sacrement. La foi ne peut être qu’objective, sinon elle n’est pas : ce n’est pas un sentiment, c’est un assentiment de la volonté à la réalité révélée. D’où l’erreur protestante.

      Je prie pour votre conversion, Monsieur, car si vous avez des sensibilités royalistes, vous ne pouvez qu’avoir une certaine aversion pour l’idéalisme des pensées révolutionnaires. Et les protestantismes en sont une…

      Paul-Raymond du Lac

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