Social et économie

L’invasion des truffes chinoises

En marge du salon de l’agriculture, Stéphane Le Foll a signé une convention d’accord avec la fédération française des trufficulteurs, visant à améliorer l’information des consommateurs au sujet des truffes commercialisées en France.

En effet, des truffes chinoises, bien moins chères que la truffe française, envahissent le marché. Ces truffes vendues à un prix défiant toute concurrence (autour de 30€ le kg), sont extraites à la pioche avant maturité. Elles n’ont aucun goût. L’industrie y injecte des arômes tels que le diméthylsulfure, pour compenser l’agueusie du produit.

Ces truffes asiatiques n’ont rien à voir avec la truffe périgourdine, les deux produits n’appartenant pas à la même espèce. De la truffe française émane un parfum complexe, constitué de dizaines de molécules synthétisées par la nature. Elle est capillarisée de veines blanches, tandis que la variété asiatique est dense et compacte.

Il ne s’agit pas d’interdire l’importation de truffes asiatiques mais d’informer le consommateur sur la qualité des produits. Il est important de conserver, de promouvoir et de contribuer au rayonnement de l’art culinaire français, l’un des rares vestiges vivants de la France charnelle. La gastronomie française est chaque jour plus dissoute dans le solvant ultra-libéral mondial, qui la supprime au profit du Big Mac ou la prostitue en en faisant un pur produit de marque, une simple publicité sans consistance. Rappelons que la truffe est un joyau de saveur, et que la gastronomie française a tout simplement façonné la référence internationale en la matière.

Si le gouvernement arrive à défendre les exploitations trufficoles françaises et les autres intérêts céréaliers, agricoles et piscicoles de la France d’en bas, il aura gagné une bataille face aux requins de la finance mondiale. Il semblerait toutefois que les traders des bourses céréalières de Chicago aient le dessus sur la petite exploitation enracinée sur les collines périgourdines ou dans les plaines de l’Afrique de l’Ouest…

Julien Ferréol

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