Social et économie

Les grandes migrations

Certaines sont attendues, qui n’a jamais guetté le retour de l’hirondelle ?

D’autres s’apparentent à une sorte d’immigration ; ainsi celles des poulets importés depuis le Brésil, des haricots verts depuis le Sénégal, des gigots de mouton venus de Nouvelle-Zélande.

Et pendant ce temps, le camarade Montebourg s’échine à redresser Doux, à sauver la filière fruits et légumes, à dénicher quelques sous pour soulager les éleveurs malmenés par le prix des céréales cotées au Chicago Board of Trade.

Au chapitre des grandes voyageuses on remarque les roses coupées, dans un premier temps importées depuis le Kenya et maintenant d’Ethiopie où la main-d’œuvre est moins chère ;dans cet État, victime d’une famine quasi chronique, 1700 ha de terre sont réservés à la culture de l’emblème socialiste.

Autre cas, celui des crevettes péchées le long des froides côtes scandinaves avant un long voyage en camion vers le chaud soleil du Maroc où elles trouveront des petites mains locales payées en dirham qui les laveront et les décortiqueront. De retour sous les brumes du Nord elles sont congelées et conditionnées avant de reprendre la route vers les supermarchés européens, pour le bonheur des consommateurs qui positiveront parce que la vie y est moins chère.

Au « Cri du Chouan » on ne connaissait pas la migration des fraises de Chine (1er producteur mondial) avant que Sodexo, géant français de la restauration collective, ait refilé une gastro carabinée à plus de 11 000 écoliers allemands entre la rentrée scolaire et fin septembre. Selon la presse d’Outre-Rhin, les fraises coupables ont été ramassées fin juin dans la province de Shandong (500 km sud-est de Pékin) puis acheminées au port de Qingdao sur les rives de la Mer Jaune. Là elles sont congelées puis embarquées via Hambourg où elles arriveront au terme d’un mois de croisière. Une fois débarquées elles sont conduites à Dresde pour y être cuisinées avant livraison aux cantines scolaires allemandes.

Sachant qu’en Europe il n’y a ni poulets, ni haricots verts, ni moutons, ni roses et pas davantage de fraises, cette entorse à la préférence communautaire inscrite dans le Traité de Rome est bien naturelle !!

Malgré tout, nous apprécierions que les gens d’Europe Ecologie Les Verts, si prompts à dénoncer le CO2 émis par nos voitures pas encore électriques, aient la courtoisie de dresser et de nous adresser le bilan carbone de ces grandes migrations…sans oublier de joindre le bilan moral à leur envoi ; juste pour être informés, au cas où la morale du libre-échange mondialiste obéirait à des lois que la Morale ignore.

Pierre JEANTHON

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