Social et économie

C’est l’intention qui compte

En amour c’est l’intention qui compte.

Quoi de plus touchant qu’un jeune homme amoureux qui se démène pour offrir un bouquet à sa belle mais qui ne sachant pas choisir, tergiverse, puis court avec son bouquet et tombe avec dans la rue parce qu’il est en retard et arrive au rendez-vous avec un bouquet un peu abîmé et un sourire en coin à moitié gêné.

Mais n’en déplaise aux tourtereaux qui nous gouvernent, la politique est bien différente. La promotion Voltaire de l’ENA aura vu d’influents couples se former mais aussi des hommes politiques se lancer dans des carrières où il s’agit de faire croire aux Français qu’en politique aussi, c’est l’intention qui compte.

La commission européenne, l’organe dictatorial qui fait la pluie et le beau temps d’Helsinki à Porto, a évalué la croissance de la France à 0,1 % pour 2013, avec un chômage flirtant avec les 11 %.

Huit fois moins bon que la prévision du gouvernement. Non, les calculatrices ne sont pas plus précises à Bruxelles, seulement les intérêts des décideurs sont bien différents.

Les commissaires européens peuvent donner les vrais chiffres, car ils n’ont pas de comptes à rendre au peuple. Ils sont choisis par des rouages antidémocratiques et n’ont que faire de l’opinion (tant qu’elle ne devient pas europhobe, auquel cas elle embauche pour remettre le cerveau des internautes en bonne place).

Le gouvernement, lui, est responsable devant le peuple. Même s’il paraît abusif de dire que les ministres expriment la volonté du peuple tant l’appareil des partis politiques et la force du copinage influent sur les nominations de la république, le parti de ces messieurs-dames doit être réélu dans quelques années. Et puisque selon l’adage bien connu, plus c’est gros, plus ça passe, on peut bien augmenter la croissance par 8.

Mais puisque le chiffre de la commission existe, il faut user d’un verbe fin afin de tromper le badaud. Le gouvernement, à court de levier réel sur l’économie (à l’exception des altercations épistolaires d’Arnaud Montebourg avec Maurice Taylor), fait ce qu’il peut. C’est l’intention de réformer et de discipline budgétaire qui compte.

Au diable les chiffres, au diable les pauvres hommes et femmes qui dorment par milliers dans les rues glaciales, au diable la réalité, puisqu’on a vraiment envie d’y arriver.

 Julien Ferréol

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